Vers un possible Gouvernement d’Union et un rejet de la démission de Bozizé

 


Centrafrique : le Dialogue Politique Inclusif entame son débat général en plénière

Bangui, 15 décembre 2008 (Acap) - Les séances plénières du Dialogue Politique Inclusif, consacrées à l’examen des recommandations formulées par les commissions thématiques, ont démarré, lundi à Bangui à 11h 30 locales, avec la présentation du rapport sur les questions de sécurité et des groupes armés.

La commission chargé de ces questions a présenté 12 recommandations parmi lesquelles le respect effectif des accords signés par le gouvernement avec les groupes armés, l’adoption d’une loi de programmation militaire, l’identification d’un site pour le cantonnement et le désarmement des éléments armés et la mise en place du programme de désarment prévu par le comité de suivi de l’accord de Libreville.

Il convient de préciser que chacune des recommandations présentées par cette commission est assortie d’un délai d’application.

 


 

Centrafrique : accord en principe pour un gouvernement d'union (PAPIER GENERAL)

YAOUNDE, 14 décembre 2008 (Xinhua) -- Le dialogue politique inclusif qui se déroule en ce moment en Centrafrique a abouti à un  compromis qui consiste à mettre en place un gouvernement d'union  nationale, a rapporté dimanche la radio nationale camerounaise.  

Les protagonistes de la crise centrafricaine - pouvoir,  opposition, société civile et rébellion - sont revenus à de  meilleurs sentiments. 

"L'état d'esprit est revenu un peu à l'apaisement et surtout  nous avons dû penser à ce pourquoi nous sommes réunis à Bangui", a expliqué samedi Cyriaque Gonda, ministre centrafricain de la  Communication en chargé du dialogue. 

La majorité présidentielle a dû faire des concessions que ce  gouvernement de large consensus doit comprendre les représentants  des parties en conflit dans le pays. 

"Le débat était houleux mais nous avons abouti à des compromis  dynamiques en laissant le soin au président de la république de  définir la configuration de ce gouvernement. Il sera un  gouvernement de la République avant tout et investit des missions  que le chef de l'Etat pourra lui confier", a souligné Job Izima,  coordonnateur principal de la majorité présidentielle. 

Malgré le compromis, la rébellion souhaitait voir autrement la  configuration de ce gouvernement notamment, la nomination d'un  Premier ministre de consensus. 

"Nous avons proposé que le dialogue inclusif demande au chef de l'Etat de désigner un Premier ministre de consensus et de mettre  en place un gouvernement de paix", a déclaré Jean Jacques  Demafouth, président de l'Armée populaire pour la restauration de  la démocratie (APRD, rebelle), déçu par ce compromis mais  contraint de se plier à la loi de la majorité. 

"Nous, les principaux mouvements rebelles, avions signé des  accords de paix et dans ceux-ci, il est dit clairement que les  mouvements signataires doivent participer à la gestion courante du pays ", a-t-il poursuivi. 

Cependant, selon la radio nationale camerounaise, les  recommandations adoptées au niveau des commissions doivent être  homogénéisées lors de la plénière prévue lundi. 

Le dialogue politique, démarré le 8 décembre, devrait prendre  fin le 20 décembre. Il est largement soutenu par la communauté  internationale représentée à Bangui par l'envoyé spécial des  Nations Unies, François Fall.

 

 


 

Centrafrique/DPI : Martin Ziguélé opposé à la démission du président Bozizé

Bangui, 14 décembre 2008 (ACAP) - Le président du Mouvement de libération du peuple centrafricain (Mlpc), M. Martin Ziguélé, a rejeté samedi au cours d’une conférence de presse, la proposition de démission du Chef de l’Etat François Bozizé, faite par l’Union des forces vives de la nation (Ufvn), coalition de 5 partis de l’opposition démocratique, dont le Mlpc.

 

Martin Ziguélé - dpi
Martin Ziguélé lors des travaux de la commission politique du DPI (photo Dibert Bekoy/Acap)

 

« Pour un homme politique, est-ce qu’il est raisonnable de demander la démission du Président de la République alors que le pays est face à l’insécurité, face à des problèmes graves de confiance entre les acteurs politiques centrafricains, est-ce le moment de demander la démission du Président de la République ? », s’est interrogé le président du Mlpc.

Demander la démission du Chef de l’Etat n’est pas « ce qu’il y a de plus urgent à faire pour la République Centrafricaine" Selon Martin Ziguélé, Pour qui cette démission "ne résoudrait toujours rien" à un moment où « les Centrafricains sont fatigués par l’insécurité, par la faim, par le chômage, par la maladie ».

Le président du Mlpc s'est en revanche déclaré favorable à la mise en place d’un gouvernement de consensus qui devrait être constitué de toutes les parties prenantes au Dialogue Politique Inclusif.

Il s'est également prononcé pour que tous les griefs recensés contre l'Exécutif fassent l’objet d’un ensemble de recommandations dont le gouvernement de consensus représentatif des différentes entités présentes au DPI aurait pour mission de veiller à la mise en œuvre « pour d’abord obtenir la paix, la sécurité, la liberté de circulation des personnes et des biens

Ce gouvernement de consensus, dont il affirme ne pas être candidat à la direction, serait également chargé de restaurer la confiance entre les acteurs politiques, relancer l’économie du pays à travers une meilleure gouvernance et faire en sorte que les prochaines élections soient transparentes et libres.

Quant au suivi des recommandations issues du DPI, M. Ziguélé préconise la mise en place d'un comité de suivi efficace composé de représentants d'organisations internationales et coiffé par le président gabonais Omar Bongo pour évaluer le travail du gouvernement de consensus afin que «ce qui est dit soit fait. Et puis après quand la date constitutionnelle des élections arrivera, on repartira devant le peuple souverain ».

Rappelons que ces propos du Président du Mlpc intervinnent après la demande de démission du président Bozizé formulée par l’Union des forces vives de la nation (UFVN) dans sa déclaration à l’ouverture des travaux du Dialogue Politique Inclusif.

 


 

Centrafrique/DPI : Cyriaque Gonda soulagé par la convergence vers la compréhension de l’enjeu national

Bangui, 13 décembre 2008 (ACAP) - Le Coordonnateur du comité d’organisation du Dialogue Politique Inclusif (Dpi), Cyriaque Gonda, a déclaré, au cours d'un point de presse samedi 13 décembre 2008 à Bangui, que les participants à ce forum étaient « en train de converger vers la compréhension de l’enjeu national".

 


Cyriaque Gonda lors d'un point de presse pendant le DPI (photo Dibert-Bekoy/Acap)

 

« Les commissaires viennent de trouver un terrain d’entente, un dénouement que je considère comme hautement heureux à ce problème de gouvernement de consensus qui donne la latitude au Président de la République d’user de son pouvoir discrétionnaire pour désigner un Premier Ministre afin de constituer un ‘’ gouvernement de mandat ou d’apaisement’’ », a-t- il déclaré.

 

« Nous sommes en train d’entrevoir la possibilité d’avoir, en marge des assises du Dialogue Politique Inclusif, une réunion des membres du Comité de suivi des Accords de Libreville présents à Bangui en vue d’examiner le calendrier du désarmement proposé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (Pnud) », a également annoncé M. Gonda.

 

Selon lui, « La configuration du Comité de suivi des Actes du Dialogue Politique Inclusif sera composé des parties prenantes au processus, notamment le gouvernement, les représentants de la Cemac, la Censad, l’UA, la Ceeac et les Nations Unies ».

 

Il a par ailleurs indiqué que le contact était maintenu avec Abdoulaye Miskine, président du Front pour la démocratie du peuple centrafricain (Fdpc), relevant toutefois ne pas être en mesure de « dire s’il peut arriver avant la fin du Dialogue Politique Inclusif ».

 

« Le contact est aussi maintenu avec Florian Ndjadder qui vient de nous envoyer un message ce matin précisant qu’il est hospitalisé et que nous devrons signer un accord global de paix avec son représentant, Askin Landa Zengué, observateur au DPI ».

 

 


 

L'APRD propose un gouvernement de consensus à l'issue du DPI

Bangui, 12 décembre 2008 (ACAP) - Le président de l’Armée Populaire pour la Restauration de la Démocratie (APRD), Jean Jacques Démafouth, a déclaré vendre 12 décembre 2008, au cours d'une interview accordée à l'ACAP que les politico-militaires proposent la mise en place d'un gouvernement de consensus, issu du Dialogue Politique Inclusif (DPI), pour conduire le pays aux élections de 2010.

Jean-Jacques demafouth - dpi

"A partir de ce moment, le gouvernement, en priorité, aura à mettre en exécution le programme de Désarmement Démobilisation et Réinsertion (DDR), mettre en place la Commission Électorale Mixte Indépendante (CEMI), élaborer le code électoral, continuer la campagne de la paix et enfin mettre la transparence dans les affaires de l’Etat", a-t-il indiqué.

Pour le président de l'APRD, il faudra que " celui qui dirige ce gouvernement soit quelqu’un de consensus reconnu aussi par le Dialogue politique inclusif".

Sur la question relative au comité de suivi des actes du Dialogue Politique Inclusif, M. Jean Jacques Démafouth a répondu que pour cette fois, " un comité de suivi efficace avec mission principale de contrôler le gouvernement, de proposer un chronogramme au gouvernement pour la réalisation des recommandations" devrait être mise en place.

Cette proposition de l'APRD intervient après celle de l'ancien président André Kolingba qui demandait, dans son message aux participants au DPI, une transition politique.

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