Programme de Société du Pasteur Josué Binoua,

Candidat Indépendant à l'Election Présidentielle de 2005

en République Centrafricaine

DIAGNOSTIC

 " L'histoire est un itinéraire " Mais s'il est vrai que l'itinéraire traversé par notre pays depuis l'indépendance, n'est pas dénué de grandes réalisations, son histoire n'en est pas moins synonyme de nombreux rendez-vous manqués ayant entraîné les problèmes majeurs suivants :

 1)    Instabilité politico-militaire permanente de 1960 à 2004

 La vie politique en RCA est caractérisée par une désespérante instabilité institutionnelle. En effet depuis 1966 le cour de la Nation centrafricaine a vibré au rythme des coups d'Etats. Ce sont, en 37 ans, au moins vingt (20) coups d'Etat ou tentatives de coups d'Etat, soit un coup d'Etat tous les deux ans. Et ce, sans compter les autres tentatives " non officielles " de prise du pouvoir par la force.

 De plus, depuis l'indépendance le pays a eu sept (7) constitutions  (1958 - 1964 - 1976 - 1981 - 1986 - 1995 et bientôt 2004) et de multiples actes constitutionnels. Ce qui veut dire que tous les cinq ans les institutions du pays sont fondamentalement remises en cause. De nombreux actes et pactes sont signés par les acteurs nationaux mais ne sont jamais appliqués (Protocole d'accord politique, Pacte de réconciliation nationale, Programme minimum  commun, Actes du Dialogue national, Actes des différents Etats généraux.)

 Les leçons tirées de ces deux dernières décennies de l'histoire politique de notre pays mettent en évidence une chose : il y a trois dirigeants qui ne parviennent pas à cohabiter, à fraterniser durablement et à travailler ensemble pour le développement du pays.

 En somme, l'inimitié totale entre ces trois bélligérants est la cause première et la source principale de l'insécurité et de l'instabilité institutionnelle du pays. Cette situation est en train générer une "ethnitisation" de la vie politique dans le pays du " zo kwè zo ", menaçant le pays d'une "rwandisation" certaine et mettant en chômage une bonne partie de la compétence nationale.

 2)    Absence de vision cohérente de développement

 La RCA, dans un " pilotage unilatéral "  avait élaboré et mis en ouvre des plans quinquennaux de développement jusqu'à la fin des années 70.  Même si ces plans ont permis certaines réalisations, ils ne pouvaient pas permettre le développement du pays car c'était des catalogues de projets dits " Eléphants blancs ", c'est-à-dire inutiles et sans cohérence les uns avec les autres et sans liens avec les besoins nationaux.  Ils n'ont permis que le surendettement public et des déficits budgétaires chroniques, sans lien avec une politique de croissance pro pauvre. Il faut noter qu'il n'y avait aucun mécanisme de suivi-evaluation de ces politiques.

Les graves déséquilibres provoqués par ces plans ont conduit les institutions de Bretton woods à soumettre le pays aux Programmes d'ajustements Structurels à partir des années 1980. L'échec de ces réformes (Programme de Départs Volontaires Assistés (PDVA) et autres) ont conduit  à la Facilité d'Ajustement Structurel Renforcé (FASR) puis à la Facilité pour la Réduction de la pauvreté et la Croissance (FRPC) en 1998. Programmes de réformes que la RCA n'a jamais pu mener à bout avec persévérance, jetant un discrédit justifié sur la réelle volonté de l'élite politique centrafricaine à aller de l'avant.
  
3)    Mauvaise gouvernance ayant entraîné la désorganisation dans tous les secteurs

 Le pouvoir de l'Etat est  affaibli et handicapé par l'affairisme des hommes politiques au plus au niveau et la gestion opaque du patrimoine économique de l'Etat. Progressivement, les valeurs sociales et culturelles positives se sont émoussées, cédant la place à des valeurs sociales négatives tels le clientélisme, la délation, le tribalisme, la corruption et l'incompétence. De multiples " états généraux " et autres moyens de concertation ont été organisés sans que leurs résolutions ne fassent l'objet d'une moindre mise en application.
 
Tous ces problèmes ont eu pour conséquences :

- l'extrême pauvreté

Les multitudes de mouvements populaires et de crises politico-militaires successives allant de la fin des années 80 jusqu'à l'an 2003, ont eu des conséquences sévères sur le niveau de développement du pays et les conditions de vie des populations. Ainsi, entre les années 1990 et 2000, le niveau de l'Indicateur du Développement humain (IDH)  pour la RCA est resté inchangé autour de 0,374. Classé 154ème  sur 174 pays en 1995 et le pays est tombé au 169ème rang sur 177 depuis 2000.

 L'espérance de vie à la naissance qui était de 43 ans pour un centrafricain au milieu des années soixante dix a atteint 49 ans en 1988 pour chuter à 44,3 ans en 2000. Cette dégradation de la situation sanitaire provient de la poussée du taux de prévalence du VIH/SIDA, mais aussi de la hausse du taux de mortalité infantile qui est passé de 97 pour 1000 en 1995 à 131 pour 1000 en 2000.

En outre le Centrafrique demeure le pays africain ou meurt le plus grand nombre de femmes à l'accouchement (948 femmes pour 100.000 naissances vivantes).

Ce sont aujourd'hui 71% des centrafricains qui se retrouvent en dessous du seuil de pauvreté. En utilisant les données disponibles pour les années 1995-2000, on estime que 45,2% des centrafricains vivent dans des conditions de dénuement total. Ainsi, 45,3% des centrafricains nés au cours de cette période risquent de mourir avant d'atteindre l'âge de 40 ans. De nombreux centrafricains n'ont toujours pas accès aux services de santé et la possibilité pour eux d'être examinés par un médecin est bien mince. En effet, le pays comptait un médecin pour 23.700 habitants et un infirmier pour 1.835 habitants en 1991 contre un médecin pour 29.100 habitants et un infirmier pour 2.380 habitants en 2000. De plus, les habitants des zones rurales sont encore plus mal lotis que les autres, puisque la plupart des médecins exercent à Bangui.

- le manque de confiance de la part des partenaires au développement

 En dépit de ces handicaps, la Communauté Internationale s'est efforcée de soutenir la  jeune démocratie centrafricaine. A partir de 1996, la République centrafricaine a expérimenté toutes les formes de gestion politique consensuelle, sans résultat positif, ce qui a fini par lasser la communauté internationale qui n'arrivait pas à savoir quelles méthodes de maintien de la paix et de développement pouvaient être les meilleures pour ce pays à instabilité politique chronique.

De plus, l'insolvabilité financière de l'Etat a emprisonné le pays dans un cercle vicieux de sanctions/suspensions vis-à-vis des partenaires au développement. Les sept (7) passages de la RCA  au club de Paris n'ont pas pu régler durablement son problème d'endettement. Ce sont 165 milliards F CFA au titre des arriérés à fin 2003 qu'il faudra traiter avant d'envisager un programme normal avec les institutions de Bretton Woods.

 Enfin ce malaise entre la RCA et la communauté internationale se voit clairement au travers de la quasi disparition de l'assistance extérieure notamment de l'Aide Publique au Développement (APD). En effet depuis 1996 l'APD a baissé de 68%.

Face à ces grands problèmes nous proposons la thérapeutique suivante de sortie de crise. Il s'agit d'une Transition Durable de 5 ans

 ACTIONS  ENVISAGEES  PENDANT LA  TRANSITION  DURABLE

 1/         SUR  LE  PLAN  DE  LA  GOUVERNANCE  POLITIQUE

             Objectif principal : La réconciliation Nationale Véritable :

 -          Mise en place d'un gouvernement d'Union Nationale de Transition Durable composé des représentants de partis politiques, de la Société Civile et des Techniciens intègres et compétents. Ce gouvernement d'Union Nationale sera respectueux de la parité homme/femme.

 -          Création d'un Conseil de Sage jouant un rôle consultatif où siègeront de droit tous les anciens Chefs d'Etat et de Gouvernement.

 -          Amnistie de tous les réfugiés politiques centrafricains.

Dans cette optique de gouvernement d'Union Nationale, tous les groupes parlementaires de la future Assemblée Nationale pourront apporter leur soutien constructif.

2/         SUR LE PLAN DE LA GOUVERNANCE SOCIO-ECONOMIQUE

              Objectif principal : La réduction de la pauvreté :

 -          Le meilleur expert de la pauvreté étant le pauvre lui-même. Nous proposons donc l'institutionnalisation de la méthode participative, dans la préparation, l'élaboration et la mise en ouvre des politiques socio-économiques.

-          Le consensus sur la vision du développement de la société centrafricaine, la mobilisation des ressources financières et l'implication de nos partenaires dans ce processus de développement passent par la finalisation et la mise en ouvre de notre cadre stratégique de lutte contre la pauvreté qui regroupe les 12 secteurs d'activité suivants :

1)      L'économie et les finances

2)      L'agriculture et l'élevage

3)      Les mines

4)      La forêt et l'environnement

5)      L'éducation

6)      La santé

7)      Le transport en milieu rural


8)      L'énergie

9)      L'hydraulique villageoise

10)  L'assainissement et l'habitat


11)  La gouvernance

12)  Le VIH/SIDA.

 -          Les femmes ayant le plus souffert pour sauvegarder les familles grâce aux petites activités génératrices de revenus, et par le rôle de chef de famille qu'elles ont joué en lieu et place de maris rendus inopérants par les retards de salaires, seront bénéficiaires d'un dispositif national de micro-crédit. Ce qui sera un appui à leurs activités et une véritable source de création d'emploi.

 -          Institutionnaliser le partenariat Etat-partenaires au développement et secteur de l'économie sociale (association, ONG, coopératives.) et secteurs privés, afin de créer des richesses et des emplois.

 -          Construire des maisons des jeunes dans tous les arrondissements de la capitale et dans toutes les Sous-Préfectures. Ces maisons des jeunes mettront en ouvre localement la politique gouvernementale en faveur des jeunes notamment dans le domaine de la Formation Qualifiante, de l'Emploi de la Santé et du Logement.

 -          Mettre de l'ordre dans la gestion quotidienne de l'administration en luttant farouchement contre les comportements anti-développement (absentéisme, retards systématiques, détournements des menu-recettes, vente de secrets professionnels, détournements de documents administratifs, fiches mensongères sur les collègues de travail, fonctionnaires fictifs.)

Ce retour à l'ordre dans la gestion quotidienne de l'administration centrafricaine stoppera

l'hémorragie des dépenses de l'Etat et augmentera au quotidien les ressources de l'Etat.


 -          Mise en place immédiate d'un Office Centrafricain de Lutte Contre la Corruption (OCLC).

CONCLUSION

 Le Candidat s'engage à respecter la déclaration suivante du Dialogue National :

 Déclarations du Dialogue National

 Sur le dialogue.

Le dialogue doit être privilégié comme mode de règlement de tout différend ou conflit à tous les niveaux de la vie nationale et dans nos relations avec nos partenaires extérieurs.

 Sur la paix et la sécurité.

La paix doit être considérée comme la première richesse de la République Centrafricaine.

Tout doit être mis en ouvre pour la préserver et la consolider. Chaque Centrafricain doit se sentir responsable de la sécurité sur toute l'étendue du territoire national.

 Sur l'unité nationale.

La République Centrafricaine est une et indivisible.

La haine tribale et la division nationale sont considérées comme des crimes contre la nation.

 Sur la justice et la bonne gouvernance.

La constitution et les lois centrafricaines doivent être menée contre les crimes de sang, les crimes économiques, le manque de transparence, l'irresponsabilité, la démagogie, l'injustice, l'impunité et l'arbitraire.
 
Sur les libertés et les droits de l'Homme.

La lutte pour le respect des engagements en faveur des libertés et Droits de l'Homme doit être constante et devenir l'affaire de tous.

 Sur la Démocratie.

La légalité constitutionnelle doit être retrouvée le plus rapidement possible.

Sur la diplomatie.

Avec réalisme, la République Centrafricaine doit faire entendre sa voix dignement sur la scène internationale.

 Sur les forces de Défense et de sécurité.

L'armée doit retrouver son caractère national et devenir une force pour le développement économique. Le recrutement et l'avancement dans l'Armée, la Police et la Gendarmerie doivent se faire sur la base de l'aptitude, de la compétence, de la moralité et du patriotisme. Les forces Armées Centrafricaines, dépolitisées, doivent faire l'objet d'une attention particulière de la part de la Nation et notamment de ses dirigeants.

 Sur le développement de la République Centrafricaine.

La reconstruction de la République Centrafricaine passe par :

-          Le développement économique,

-          la lutte contre la pauvreté,

-          l'accès obligatoire pour tous, filles et garçons, à l'éducation et à la formation,

-          la création d'entreprises et d'emplois,

-          la santé et l'éradication des maladies endémiques.
 
Pour cela, les Centrafricaines et les Centrafricains doivent être tous des acteurs dynamiques de leur développement socio-économique.

 Sur le travail et la solidarité.

Le Centrafricain doit d'abord compter sur lui-même. Le travail doit être considéré par tous comme source de revenus et de libération véritable. Tout travailleur doit combattre la paresse, le retard, l'absentéisme et la corruption.

Les salaires doivent être payés régulièrement.

La solidarité nationale doit être vécue par tous dans des structures organisées en vue d'affermir le tissu social et corriger les inégalités.

La République Centrafricaine, dans sa situation présente, fait appel à la coopération Internationale pour se relever.

 Fort de ce qui précède, Nous, Délégués au Dialogue National,

Condamnons avec force :

-          Toute forme de dictature ;

-          Toute division nationale ;

-          Toute démagogie ;

-          Toute violation des libertés fondamentales ;

-          Toute violence ;

-          Tout acte de destruction et de pillage ;

-          Toute corruption ;

-          Toute impunité.

 Nous nous engageons avec détermination pour :

-          L'unité nationale ;

-          La démocratie véritable ;

-          La liberté de presse et d'opinion ;

-          La paix et la sécurité ;

-          L'Etat de droit, la justice et la bonne gouvernance ;

-          Le travail productif ;

-          La libre entreprise ;

-          Le développement intégral de la République centrafricaine.

Enfin nous proclamons sans équivoque :

-          Notre volonté à faire de la République Centrafricaine une Nation de paix, de dignité, de progrès, d'accueil et d'ouverture ;

-          Notre volonté de coopérer avec tous les Etats du monde épris de paix et de justice ;

-          Notre foi en la CEMAC, en la CEAC, en la CENSAD, en l'Union Africaine et au renforcement des grands ensembles sous-régionaux ;

-          Notre reconnaissance à l'Organisation des Nations Unies, à l'Union Européenne, à la CEMAC,  à la France, à la Chine, au Japon, aux Etats Unis et à la Russie.
 
PASTEUR  JOSUE  BINOUA (février 2005)
CANDIDAT   INDEPENDANT   AUX ELECTIONS  PRESIDENTIELLES 2005

 PARCOURS  DU  CANDIDAT LE PASTEUR JOSUE BINOUA
  •  
    Serviteur de Dieu, comme le Président-Fondateur Barthélémy BOGANDA,  le candidat Josué BINOUA est Pasteur et marié, père de 3 enfants.

     Son âge :

    Jeune comme David DACKO qui avait 28 ans quand il accéda au pouvoir, le Pasteur BINOUA  a 39 ans.

    Son expérience politique :

    Le Pasteur-candidat est un homme qui côtoie les hommes politiques de son pays depuis 15 ans. Il sait les écouter, il sait les respecter et il sait aussi travailler avec eux pour avoir été :

    -                     Président du Collectif des centrafricains en France.

    -                     Président de la Coordination de la Société Civile centrafricaine.

    -                     Premier Vice-Président du Dialogue National.

    -                     Conseiller National de Transition.

    Son expérience en Gestion des hommes et des projets de développement

    Fort d'une expérience de 14 ans en ingénierie de projet de développement (conception, exécution,  évaluation de projet) en gestion des ressources humaines, (organisation, formation, communication).

    Sans oublier ses qualités de Pasteur, le candidat Josué BINOUA est bien outillé pour rassembler, coordonner et dynamiser des hommes et piloter des projets de développement du pays.

    Sa formation Universitaire :

    Il est diplômé  de :

    -  L'Université Pierre MENDES France (Grenoble 2) obtenant en  Diplôme d'Etudes Supérieurs Spécialisés (DESS) en Gestion des Ressources Humaines.

    - L’Université Paris X Nanterre obtenant une Licence en Gestion du Personnel.

    - L’Institut Biblique et Théologique d'île de France.

  • Actualité Centrafrique de sangonet - spéciale élections 2005