Tribunes des candidats à l'élection présidentielle en Centrafrique: Les candidats en lice, professions de foi, informations diverses

Boukanga Auguste


AUGUSTE BOUKANGA JUSTIFIE SA CANDIDATURE À LA PRÉSIDENTIELLE DE 2005

Qu’est-ce qui justifie la candidature à la présidentielle de 2005 d’Auguste Boukanga? Sans ambages, c’est un constat d’échec de tous les régimes qui se sont succédés à la tête du pays, a déclaré Auguste Boukanga au cours de la conférence de presse organisée le samedi 18 décembre 2004 à l’Hôtel Levy’s.
Appréciez plutôt son coup de gueule.

Extrait du discours liminaire

Le bilan de la transition est éloquent à ce propos qu’il est vain de masquer les échecs criards comme tentent de le faire les thuriféraires du président Bozizé.
Au plan politique, en dépit des recommandations pertinentes du Dialogue National, le manque de vision claire de l’action de transformation du pays a confiné dans les modes éculés de gouvernance telles que la préférence accordée aux mêmes hommes qui ont échoué sur tous les plans, la politisation de l’administration, l’incapacité à prendre les mesures appropriées au moment opportun, la privatisation de l’Etat. La résultante de ce choix a été la mauvaise gouvernance que des organismes internationaux comme le PNUD reconnaissent comme étant la cause fondamentale de l’état d’arriération de notre pays.
Au plan économique, malgré les suggestions judiciaires de l’URD commandées par l’intérêt supérieur du pays, l’incapacité à prendre les mesures courageuses de relance de la production et de gestion rationnelle des ressources nationales a conduit à l’impasse et aux graves crises de trésorerie accentuées par les détournements, la corruption et l’affairisme au sommet de l’Etat.
Au plan social, au lieu d’une amélioration qualitative des souffrances des populations centrafricaines, on a assisté au gel et à la baisse des salaires, à l’amplification des arriérés de salaires, bourses et pensions, à la dégradation des conditions de vie des paysans et des éleveurs. La baisse du pouvoir d’achat des travailleurs et des paysans a conduit aux difficultés de consommation des ménages, à la généralisation de la misère et de la pauvreté paradoxalement dans un pays qui regorge d’énormes ressources.

Au plan sécuritaire, la tendance à l’insécurité aussi bien dans l’arrière pays qu’en ville amorcée sous le précédent régime dans lequel le candidat Bozizé occupait une place charnière n’a pas été renversée; elle s’est plutôt renforcée sous l’action conjuguée des braqueurs, coupeurs de route et groupes armés qui ont la particularité d’être presque tous les anciens libérateurs du président Bozizé. N’eut été l’intervention des éléments de la CEMAC et des forces françaises, il n’y a aucun doute que le pays aurait basculé dans le chaos total sinon dans la guerre civile puisque les FACA restent confinées dans le dénuement et tiraillées par des profondes contradictions.
Le sentiment général des centrafricains à la fin cette transition est incontestablement celui d’avoir été encore abusés et intrumentalisés au service des ambitions pouvoiristes de ses dirigeants du moment. Ils se rendent surtout à l’évidence qu’ils se sont lourdement trompés sur le fameux grand libérateur puisque la sécurisation n’est toujours pas rétablie sur toute l’étendue du territoire national et que le mot d’ordre de ‘’Kwa na Kwa’’ n’était qu’un slogan creux dans la mesure où notre économie déjà moribonde sous le régime de Patassé reste empêtrée dans les contre performances. Je n’en veux pour preuve que les mouvements sociaux persistants pour la revendication des arriérés de salaires, bourses et pensions suscités par le spectacle de la gabegie, de la préparation de la campagne électorale. Les centrafricains se demandent d’ailleurs de manière inquiète et nostalgique, qu’est-ce qui a véritablement changé par rapport à Patassé? Cette inquiétude - consubstantielle d’une profonde déception - est encore plus grande quand il s’imagine ce que fera Bozizé avec un mandat de cinq ans après ce qu’il a déjà fait en deux ans de transition./.


20/12/2004
source : leconfident.net

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