CONFERENCE DE PRESSE
Bangui, le 21 décembre 2004 De Maître Henri POUZERE: "La
politique est l'art d'organiser un pays..."
La Politique est lart dorganiser un Pays de telle
manière que ses habitants Femmes, hommes, enfants, jeunes et
moins jeunes y trouvent les conditions favorables à leur
épanouissement.
Tout se ramène à une juste et pleine exploitation dun
cadre légal, dun cadre institutionnel qui confirme la
forme républicaine et démocratique de lEtat, un Etat où
chaque citoyenne et chaque citoyen, chaque individu et chaque
groupe dindividus trouve son compte parce que chaque
citoyenne et chaque citoyen, chaque individu, chaque groupe
dindividus y voit la reconnaissance et la protection de ses
droits et des limites de ses droits.
De ce point de vue, on imagine limportance du rôle de
lEtat et suprêmement, limportance du rôle du Chef
de lEtat défini constitutionnellement, comme la Première
Institution de la République, le Poteau porteur central de la
société démocratique et républicaine à construire.
Une telle vision du Chef dEtat est forcément exigeante.
Elle impose que les électrices et les électeurs se fassent
violence
* pour se souvenir de tous les drames quils ont vécus sous
différents régimes,
*pour refaire lexamen critique du parcours politique des
prétendants à cette très Haute et grave responsabilité,
(anciens Chefs dEtat ou non),
* pour garder en mémoire, les conclusions de cet examen critique
à fin de porter leur choix, en toute connaissance de cause et
avec toute la lucidité requise en la circonstance, sur le
candidat quils veulent.
Cest le seul et sûr moyen de ne pas commettre de colossale
et tragique erreur de jugement qui peut faire revenir à la
surface des Chefs dEtat ou des Hommes dEtat que
lon croyait condamnés à perpétuité, vu la gravité et
la pertinence des charges qui pesaient sur eux
Pour ma part, jai pris le temps dobserver les
différents Chefs dEtat qui ont tenu les rennes de ce Pays,
jai pris le temps de marrêter sur leurs défauts et
leurs qualités, sur les vices de procédure qui ont favorisé
leur accession au pouvoir, sur les causes de leur inévitable
échec dans la gestion de la République.
Jen suis arrivé à conclure péremptoirement que, comme le
poisson pourrit par la tête, le mal de ce Pays est forcément et
nécessairement le fait de son Pilote c'est-à-dire le fait du
Chef de lEtat. Que par voie de conséquence, si lon
veut que le Pays sen sorte, il faut impérativement être
très rigoureux et intraitable dans le choix des Chefs de
lEtat, quand il est donné den avoir un par la voie
des urnes.
Fort de cette conclusion, jai décidé, en mon âme et
conscience et avec laide décisive de DIEU, (Tout Pouvoir
venant de DIEU), de me lancer dans la course pour la Magistrature
Suprême. Et ce, en considération
:
premièrement : de ma virginité politique qui bonifie ma
candidature et fait la différence avec mes adversaires qui, pour
la plupart, sont inévitablement sur la défensive, parce
quils ont un bilan de la gestion de lEtat dont ils
ont à répondre.
Deuxièmement : de mes résultats aux dernières
élections présidentielles de 1999 où sans parti et presque
inconnu du grand public des électrices et des électeurs
dalors, jai malgré tout, fait un score somme toute
honorable qui témoigne, à nen pas douter, dun bon
niveau dadhésion populaire à ma conception de la
politique et des Hommes politiques dans un Pays
délabré où la faim et la misère entretenues, ont fait que, le
sens de lhonneur, le sens de la parole donnée, le sens de
lintégrité morale, le sens de lintérêt général,
le sens du respect de la personne humaine et de la Loi est
devenue la chose la moins partagée.
Jai décidé dêtre Candidat pour deux (2) raisons :
I°) REGLER UN PAYS LITTERALEMENT DEREGLE PAR SON ELITE POLITIQUE
ET MILITAIRE
2°) REMETTRE L ECONOMIE SUR ORBITE, AU PROFIT DU SOCIAL
A- REGLER UN PAYS DANGEREUSEMENT DEREGLE, littéralement
détraqué par les différents Chefs dEtat qui nont
jamais voulu comprendre que lon va droit à un échec
cuisant, à un désordre incontrôlé, à une injustice grosse de
tous les dangers dinstabilité politique accoucheuse de
lanarchie ou de la pire des dictatures,
Lorsque la Loi qui dirige et oriente les citoyens, la Loi qui
reconnaît les droits de chacun, la Loi qui protège les droits
de chacun et qui en fixe les limites est bafouée par le Chef de
lEtat c'est-à-dire par celui là même qui est chargé de
veiller scrupuleusement au respect de la Loi.
Or de manière constante et systématique on assiste :
A larrivée de quatre (4) Chefs dEtat issus de
coup de force militaire en 44 ans dindépendance juridique.
A des décrets de révocation et de nomination aux hautes
fonctions administratives, des Fonctionnaires ou autres Agents de
lEtat, des Maires, des Sous Préfets, des Préfets, en
considération de la convergence de leur pensée politique avec
celle du Chef de lEtat en fonction. Alors que la
Constitution (art 8 et 9de lancienne Constitution) affirme
sans ambages le principe sacro saint de la liberté de
conscience, et du pluralisme dopinion et déclare
clairement et nettement que nul ne peut être lésé dans son
travail ou son emploi en raison de ses opinions ou de ses
croyances.
La conséquence désastreuse de cette violation de la loi par les
Chefs dEtat est que, depuis des années, pour préserver
leur poste ou pour prétendre à des promotions, les
Fonctionnaires et autres Agents de lEtat se sentent
obligés de rentrer dans les rangs et de saligner, de
rivaliser en salamalecks, tout en étant parfaitement conscients
quils sabîment dans la médiocrité, ce mal terrible
qui tire le Pays vers le bas.
Elu Chef dEtat, une disposition spéciale renforçant le
droit à la différence sera prise et mise en application avec la
plus grande vigilance pour arrêter net cette forme maligne de
terrorisme dEtat qui a un nom : la DICTATURE.
A une inégalité surprenante de traitement de toutes les
grandes religions monothéistes (Catholique Protestants, Islam)
en contradiction ouverte avec le caractère laïc de la
République qui répugne par principe à toute forme de
discrimination qui nest pas commandée par lordre
public.
Il faut en effet éviter coûte que coûte, les moindres causes
de frustrations, les moindres facteurs de tortures morales qui
pourraient provenir dun comportement inexplicable de
lEtat, dans la détermination des fêtes religieuses
fériées sur toute létendue du territoire national. Au
demeurant, une discrimination délibérée ne se comprend pas
quand on constate aujourdhui, une très lourde tendance
vers lcuménisme
A des privations délibérées de leurs droits légaux et
légitimes, les Agents de lEtat, les Etudiants Boursiers,
les Pensionnaires de lEtat, quand la preuve est faite que
les Chefs de lEtat notoirement impécunieux à leur
accession au pouvoir, en arrivent à distribuer à tour de bras,
de colossales sommes dargent et ironie du sort, à certains
Agents de lEtat, à certains Boursiers de lEtat, à
certains Retraités de lEtat, non pas au titre
davance sur leurs salaires, leurs bourses ou leurs pensions
mais au titre daumônes, de
bonnes actions, de
générosité du cur,
daction de grâce (sandaka) de prix
dachat de la conscience à telle ou telle occasion
précise, etc.
On en tombe à la renverse quand après de rapides investigations
on saperçoit que ces colossales sommes dargent ne
peuvent pas provenir dailleurs que du Trésor de
lEtat.
Quiconque voudrait avilir, déshumaniser, aliéner les Agents de
lEtat, les Boursiers de lEtat les Retraités de
lEtat, quiconque voudrait ruiner le crédit de lEtat,
et enlever aux Centrafricaines et aux Centrafricains lenvie
du travail ne sy prendrait pas autrement.
A la destruction programmée de lArmée Nationale
(FACA), terriblement menacée dans une concurrence déloyale avec
plusieurs forces non conventionnelles
utilisées allégrement en 2001 par le Chef dEtat pour se
défendre contre un coup dEtat.
Cette attitude a été et reste perçue comme la pire des
humiliations des FACA, lorsque, en lespèce, pour faire
échec à un complot ourdi et exécuté par un quarteron de
militaires égarés, le Chef de lEtat et le Chef
dEtat Major ont choisi délibérément de disqualifier
radicalement lArmée Nationale toute entière au profit de
rebelles étrangers.
Les FACA ont subi la même humiliation, lorsque, pour renverser
Patassé, elle na pas été le fer de lance en tant «
quArmée du Peuple », mais na joué que le rôle
symbolique de « « second couteau », lessentiel du
travail étant fait par des troupes étrangères.
Depuis cette humiliation publique, les militaires Centrafricains
ne savent plus à quel Saint se vouer et doutent
deux-mêmes. On les trouve dans les quartiers. Ils se
promènent en tenue de combat Ils vont aux dancings et circulent
dans les transports en commun avec leur kalachnikov. Ils mangent
en se débrouillant par tous les moyens, y compris les moyens les
moins honorables et perdent à la longue la belle image de marque
du soldat brave, courageux quon ne voit que dans des cas
rares et graves, quand la police et la Gendarmerie sont
dépassées.
Devant un tel spectacle il va sans dire quélu Président
de la République, la noblesse du métier darme doit être
restaurée de toute urgence comme une priorité absolue pour
assurer la sécurité du Pays.
Car, quoiquon dise, la sécurité est impossible en RCA
aussi longtemps que le soldat sera dans les conditions de
précarité qui sont les siennes aujourdhui, aussi
longtemps quil ne sera pas mis dans de bonnes conditions
matérielles et financières, c'est-à-dire dans des casernes
bien aménagés où il a tout pour répondre présent et accepter
daffronter les pires danger y compris le danger de la mort
pour la Patrie.
Cest pourquoi, les casernes où doit vivre le soldat
candidat à la mort, doit tout lui offrir : (salle de Cinéma,
Hôpital, Magasin dalimentation générale, Ecole pour ses
enfants bref, tout ce qui est nécessaire à la vie correcte
dun citoyen spécial entièrement à part.
A la banalisation de la mort. On nest plus surpris
aujourdhui de constater quon tue plus facilement et
sans cérémonial une personne quun mouton quon se
donne la peine dacheter et dégorger selon un rituel.
Ce nest plus de tradition de donner les premiers soins à
un malade grave, quand il arrive aux services des urgences et
na pas de quoi payer les frais des interventions. On le
laissera mourir. Il nest plus rare non plus davoir
les frais des soins et de vous entendre dire que lHôpital
na pas les médicaments en stock parce que tout a été
volé et revendu.
A lassassinat de lEducation Nationale et de
lEnseignement Supérieur où tout sachète, du
passage en classe supérieure aux diplômes avec la complicité
active des élèves et étudiants, des enseignants, des parents
délèves et dEtudiants et comble de malheur, des
Chefs dEtat intervenant pour les siens. Tout cela sans que
personne ne lève le petit doigt pour arrêter tous ces dégâts
qui provoquent la mort lente de la République FAUTE de cadres
techniquement compétents pour la pousser systématiquement dans
la voie du Progrès.
Bref tout le Pays est bien déréglé. Mais il y a place à
lespoir si je suis élu Président de la République
B REMETTRE L ECONOMIE SUR ORBITE.
En effet, la réputation de la RCA est établie. Cest un
Pays riche de ses richesses naturelles, celles de son sol (Bois,
agriculture et élevage) et celle de son sous sol (diamant, or,
fer, mercure etc.). Il sagit de transformer ses richesses
en sommes dargent, en capital financier connu pour sa
fonction daccélérateur par excellence du développement.
Etant un Pays sans Finance et sans économie, un Pays où
le gros des forces de production et le gros de la population
déshéritée se trouvent dans le secteur agricole, toute
politique de développement, toute politique aux fins
déradication de la pauvreté est un doux rêve aussi
longtemps quon aura pas mené la bataille prioritaire pour
aider cette catégorie à accéder à un niveau tolérable de
pouvoir dachat pour éviter les effets pervers du tonneau
de Danaïde qui rendent nuls tous les efforts de développement.
Il y a donc une phase historique préalable à amorcer et à
atteindre. Cest celle de « laccumulation primitive
du capital financier » quil sera possible de réaliser en
confiant les opérations dexploitation, de transformation
et de commercialisation des denrées immédiatement rentables
comme le bois et mines (ces mannes du ciel), aux grandes
centrales dachat/vente, constituées sous la forme des
société de droit privé, avec une prise de participation
suffisamment significative de lEtat dans le capital social,
pour assurer au Pays, une minorité bloquante et contraindre
ainsi les partenaires à négocier dans lintérêt bien
compris de toutes les parties prenantes.
A partir des résultats du commerce du Bois et des mines, il sera
possible en effet de mettre en chantier des coopératives
agricoles pour améliorer les techniques(culture attelée
généralisée) et la capacité de production dans ce secteur.
Seule cette perspective du travail en association pourra
effectivement ouvrir la possibilité dune réduction
appréciable du coût de la production en même temps
quelle pourra faciliter laccès au crédit dont on
dit à juste titre quil est la mère des affaires.
On assistera alors à des bonds de qualité dans ce secteur
agricole désormais accessible à un certain niveau de flux
monétaire et pouvant à ce moment là, comme dans un mouvement
mécanique, frayer le passage vers la création des PMI et des
PME de production et de transformation des produits agricoles,
autres facteurs de multiplication dargent et de promotion
sociale des cultivateurs, « ces laissés pour compte » de
léconomie de traite, enfin mis en situation de rêver
dun monde chargé de bonheurs cachés, mais que le travail
permet de découvrir
*Le secteur artisanal sera remis sur orbite comme le maillon
dune économie de combat qui ne laisse aucun quartier et
qui se livre contre la pauvreté provoquée et le développement
organisé du sous développement.
* Tous ces efforts pour produire plus et vendre plus, vendre plus
pour avoir une vie meilleure seraient vains sils ne
sintègrent pas dans une stratégie globale de
développement durable qui implique à la fois,
lamélioration impérative des infrastructures routières
et fluviales, et lencouragement des nationaux à
sinvestir dans le commerce de transport et le commerce en
général, quitte à bénéficier de certains avantages dans la
perspective de la maîtrise à terme par les Centrafricains, de
lessentiel du secteur commercial.
Je vous remercie
Fait à Bangui, le 21 décembre 2004
Maître Henri POUZERE
Avocat