DECLARATION COMMUNE N° 6

"Hold up électoral - Deux poids deux mesures"

Poursuivant dans la logique du hold-up électoral qui se prépare, le Général François BOZIZE et son entourage viennent de perpétrer un nouveau mauvais coup contre le processus électoral. La Commission Electorale Mixte Indépendante (CEMI) présidée par le 1er Vice-président, Monsieur Bernard NGAÏBOY, gouverneur du Palais et neveu du Chef de l'Etat, en l'absence de son président, Monsieur Jean WILLYBIRO-SACKO, en mission à l'étranger, a procédé à l'invalidation d'un nombre considérable de candidats en vue de favoriser l'élection de ceux de la "Convergence Nationale KWA NA KWA", le regroupement de minuscules partis qui soutiennent le Général BOZIZE.

Comme pour l'invalidation des candidats à l'élection présidentielle par la Cour Constitutionnelle de Transition, les auteurs de ce mauvais coup se sont appuyés sur des arguments mineurs, en appliquant la politique du "deux poids deux mesures". L'objectif était d'écarter des candidats particulièrement bien placés portant les couleurs de partis représentatifs comme le MLPC, le PUN, le RDC, l'ADP, le FODEM et l’Association LÖNDÖ. A titre d’exemple pour le PUN, 24 dossiers ont été invalidés sur 60 candidatures, pour le MLPC, 22 invalidations sur 74 candidatures, pour le RDC, 17 invalidations sur 67 candidatures etc… Il convient de noter que dans certaines circonscriptions, tous les autres candidats ont été évincés au seul profit du PNCN et/ou du PDCA et des indépendants de la Convergence KNK. En s'accrochant à des tout petits détails pour prononcer l'invalidation de leurs adversaires, les hommes de main du Général BOZIZE feignent d'oublier que dans de nombreuses régions du pays, notamment le Nord-Ouest et le Centre, la dernière guerre civile a saccagé les bâtiments administratifs, notamment les mairies, sous-préfectures, préfectures et tribunaux, rendant souvent impossible l'accès aux originaux des pièces administratives.

Comme on pouvait s'y attendre, les réactions sont extrêmement vives et la tension monte dans les circonscriptions concernées. Le pouvoir aurait voulu torpiller le processus électoral qu'il ne s'y serait pas pris autrement. Tout porte à croire que le Général BOZIZE est décidé à verrouiller le jeu politique afin d'atteindre l'objectif de se proclamer élu dès le premier tour, alors que sa base électorale est particulièrement étroite.

A cinq semaines du premier tour des élections présidentielles et législatives le 13 février 2005, les réunions politiques sont interdites sauf pour celles organisées par la "Convergence Nationale KWA NA KWA". De la même façon, l’accès aux médiats d’Etat est interdit à toutes les forces politiques à l’exception des membres de ladite Convergence.

Devant cette situation, les signataires de la présente Déclaration appellent les militants, sympathisants et la population à se mobiliser pour faire échec au projet de hold-up électoral et barrer la route au retour d'un régime dictatorial dans notre pays. Ils appellent toutes les entités engagées à multiplier les réunions d'information en attendant le rassemblement prévu au siège de l'ADP le mardi 11 janvier 2005 à 14 heures. Ils attirent enfin l'attention de la communauté internationale sur les risques que le Général BOZIZE fait courir à la paix en République centrafricaine.

Fait à Bangui, le 9 janvier 2005

ONT SIGNE:

A.D.P. ; Forum Civique; F.O.D.E.M.; RDC; LONDO; M.L.P.C.; P.U.N.; C.N.P.

CANDIDATS INDEPENDANTS : Pasteur Josué BINOUA; Jean-Jacques DEMAFOUTH; Martin ZIGUELE