SORTIR LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE DU GOUFFRE, TEL EST MON COMBAT
Il faut savoir
prendre ses responsabilités, toutes ses responsabilités, y
compris celle de se lever, de se tenir debout, de se battre avec
courage, avec conviction, avec détermination, quand la
République est en péril, quand la Nation est en danger de mort
; quand le peuple exténué se trouve de surcroît condamné à
demeurer sur le « qui vive », tétanisé quil est par la
psychose des coups de force militaro politique à répétition.
De fait, la République Centrafricaine est en péril, la Nation
est en danger de mort avec un Etat déréglé qui nest plus
que lombre de lui-même, avec une population qui est
durablement traumatisée par des pratiques dun genre
nouveau qui nient à la personne humaine son caractère sacré au
point quune femme, un homme, un enfant ? un vieillard peut
aujourdhui être abattu par nimporte qui, dans
lindifférence totale des puissances publiques qui ont
pourtant lobligation absolue de respecter et de protéger
chaque individu et ses biens, en tout temps et en tout lieu.
Pour ma part, jai décidé de me lever, de rester debout et
de me battre avec mes compatriotes, avec :
mes surs et frères, du Nord au Sud, de lEst
à lOuest, qui ont refusé de se laisser tuer par certains
frères et surs égarés ;
mes surs et frères du Nord au Sud, de lEst à
lOuest qui ont refusé de laisser se perpétrer des crimes
de viol sur leur filles et leurs femmes, des crimes de
destruction et de pillage de leurs maisons, de leurs champs, de
leurs cheptels par certains frères et surs tombés sous
lemprise de lesprit de revanche;
mes surs et frères du Nord au Sud, de lEst à
lOuest qui ont refusé de se laisser appauvrir par des
Dirigeants qui nont rien entrepris pour que leur coton et
leur café soient achetés ;
mes surs et frères du Nord au Sud, de lEst à
lOuest qui ont refusé de désespérer deux-mêmes et
croient dur comme fer que lavènement dun lendemain
meilleur reste possible ;
mes surs et frères du Nord au Sud, de lEst à
lOuest qui, fortifiés par ces pires épreuves quils
ont endurées et continuent den vivre les séquelles, ont
pris leur courage à deux mains et sont volontaires pour se jeter
dans la grande bataille « dauto libération » à
loccasion de ces élections présidentielles.
*****
A ces surs et frères je leur dis haut et fort que ces
élections présidentielles leur donnent effectivement une chance
rêvée dune rupture démocratique avec cette habitude
anachronique de la prise et de la gestion de lEtat par et
grâce aux armes.
Ces élections présidentielles leur donnent effectivement la
chance de souvrir par eux-mêmes, à travers la vérité
des urnes :
* le chemin de la Paix, la « Paix non armée », celle du
cur et du corps, celle que les kalachnikovs, les roquettes,
les grenades nont pas pu leur procurer et ne leur
procureront jamais au grand jamais !
* le chemin de la Liberté, la liberté véritable, celle qui
nexiste que par la loi et le respect scrupuleux de la loi,
celle que les armes nont pas pu leur procurer et ne leur
procureront jamais au grand jamais !
* le chemin du progrès réel, c'est-à-dire, le chemin du
développement et de la croissance économique, qui répugne à
lomniprésence des armes, pour que chaque Centrafricaine et
chaque Centrafricaine puisse enfin, par son travail acharné,
soffrir, à la sueur de son front et dans la dignité
retrouvée, les moyens de « se nourrir, de se soigner, de se
vêtir, de se loger, de sinstruire ».
Chers Compatriotes,
Au moment où je vous parle, tout le monde sait que notre beau
Pays, la République Centrafricaine est au fond dun
gouffre, que ce gouffre est si profond quil est impossible
de len sortir sans le concours irremplaçable de tous les
bras robustes des jeunes et des moins jeunes, de toutes les
intelligences des meilleures filles et fils de ce Pays.
Mais, que lon ne sy trompe pas ! Lunion de tous
les bras robustes et de toutes les intelligences de ce Pays ne
parviendrait pas à le tirer hors de ce gouffre si elle ne
sorganise pas sous la direction dun Homme « qui a le
profil pour », c'est-à-dire :
Un Homme « propre », un Homme en qui le peuple tout entier a
confiance « pour sa virginité politique, pour la « pureté »
de son parcours politique, pour son engagement désintéressé,
pour sa foi dans lidée quil nexiste pas de
liberté, quil nexiste pas de paix, quil
nexiste pas de décollage ni de croissance économique sans
sécurité juridique, sans sécurité tout court, donc sans la
loi » ; un Homme dont les membres ne tremblent pas à la vue du
bilan suspect de sa gestion des Affaires publique ; un Homme que
tout en lui convainc de sa capacité intrinsèque et de sa
volonté résolue dunir ses compatriotes aujourdhui
déchirés, de les rassurer et de les transformer en autant de
solides leviers, de solides rampes, et de solides cordages pour
extraire le Centrafrique du gouffre et le hisser, dans la durée,
au rang des Nations qui comptent, pour le grand bonheur de chacun
et de tous.
La encore, que lon ne sy trompe pas ! En effet,
lunion autour dun tel Homme décrit plus haut
natteindrait pas son niveau optimal defficacité si
cet Homme na pas les pieds sur terre et ne soblige
pas à résoudre impérativement, dés son élection comme Chef
de lEtat, certains préalables non négociables
susceptibles de donner la force et lénergie nécessaires
à des populations terriblement fragilisées pendant des années
par la faim sur ordonnance, par les vers intestinaux qui
pullulent dans des latrines jouxtant les puits deau
quelles consomment, par le paludisme, par le sida, cette
calamité du siècle ; des populations acculées à la «
débrouillardise », pour continuer dentretenir la flamme
de lespérance.
Cest pourquoi, convaincu que je me retrouve parfaitement
dans le profil de cet homme, jannonce sans ambages et sans
les membres qui tremblent quaussitôt déclaré élu
Président de la République, Chef de lEtat, je prendrai un
train de mesures durgence, en concertation incontournable
avec les partis politiques, les syndicats, lensemble de la
société civile pour créer les conditions dun
redémarrage à pas surs et décidés du processus de
développement plombé par des années de « courses folles »
des populations prises en otage et profondément démotivées par
dinterminables subversions politico militaires alimentées
grassement par les arriérés de salaires, de bourses et
pensions.
Il est en effet irresponsable de demander à une population sans
âme, ravagée par mille et un soucis existentiels, le moindre
effort de redressement dun pays devenu rien plus quun
« tonneau des Danaïdes », sans commencer par chercher
systématiquement à aligner les moyens de la re-créer, de la
requinquer pour enfin linviter à venir boucher de ses
doigts précieux, ce tonneau des Danaïdes percé de partout.
« Retaper » la population avant de la mettre en contribution
dans la bataille économique est et reste en effet un impératif.
Et cet impératif est réalisable avec un Chef dEtat élu
dans des conditions dexcellente transparence assortie
dun taux de participation satisfaisante. Appuyé sur une
légitimité sans bavure, un tel Chef de lEtat pourra en
effet trouver des oreilles attentives à lintérieur et à
lextérieur du Pays pour des gestes de soutien,
demblée présumés porteurs.
******
Ceci acquis, en attendant le résultat dun Audit requis de
la gestion de lEtat, sous la Transition, résultat qui
devra aider à se risquer de manière responsable et en toute
connaissance de causes dans des projections économiques et
sociales, des décisions sans conséquences financières du tout
ou aux conséquences financières insignifiantes seront prises
dans différents domaines où visiblement, les droits
fondamentaux du citoyen sont inquiétés.
Il sagira
I°) Dans le domaine de la Sécurité publique et de la Liberté
daller et venir :
* dinterner doffice tous les éléments de
lArmée Nationale dans leurs cadres naturels que sont les
casernes ou toutes autres garnisons. Cette mesure simpose
pour la simple raison que la présence en permanence des
militaires dans des quartiers populaires est en elle-même une
puissante source dinsécurité. En effet, les citoyens qui
se souviennent des tirs à vue sur eux dans un passé récent,
vivent psychologiquement très mal cette promiscuité peu
rassurante que leur imposent les militaires constamment en tenue
de combat ayant de surcroît la réputation davoir la
gâchette facile.
*de retirer les militaires du service de simple contrôle de
routine sur les routes, singulièrement en province, surtout lors
quil est apparu que ces militaires donnent
intentionnellement dans la provocation quand ils dressent des
barrages tous les 20 kilomètres sur les Routes Nationales et
constatent la régularité des vives tensions qui se développent
entre eux et les passagers furieux de devoir payer le droit de
circuler à lintérieur de leur propre pays, sous peine de
subir les pires brimades.
*de rétablir la gendarmerie dans sa compétence attributive pour
les contrôles sur les routes nationales et la police pour les
contrôles dans les villes et les grosses agglomérations. Sous
réserve bien évidemment, de doter ces unités des moyens
appropriés.
*déclairer toutes les rues de la ville de Bangui et des
capitales provinciales devenues de véritables tanières des
braqueurs et autres bandits de grandes chemin
*de renégocier en toute responsabilité le contenu de la mission
des forces de la CEMAC pour quelles apportent un concours
plein et décisif dans les opérations de désarmement, de
démobilisation et de réinsertion (DDR) et aident ainsi
positivement au rétablissement de la sécurité sur toute
létendue du territoire national, dans lintérêt
bien compris de lensemble de la sous région qui a besoin
de paix et de stabilité comme condition préalables et
irréductibles de son développement.
2°) Dans le domaine de la Santé Publique :
*dassurer les soins de masse sur toute létendue du
territoire et de restituer au « Services des Urgences » sa
fonction de structure fonctionnant sur fond du strict respect des
valeurs humanitaires qui répugnent à cette pratique inhumaine
du « TU PAIES ET JE TE SOIGNE, SINON, MEURS » pratique bien
connue dans nos hôpitaux et centres médicaux, et dont on sait
quelle tombe sous le coup des poursuites pénales pour non
assistance à personne en danger, entraînant la responsabilité
civile de lEtat et des collectivités constitutionnellement
tenus de veiller scrupuleusement à la santé physique et morale
des citoyens.
En effet, dans un pays où largent est la denrée qui
manque le plus à une population paupérisée à souhait par le
système en place, il est inadmissible que la fabrication des
corps sains, des bras robustes et des esprits alertes requis pour
sortir de la pauvreté ne bénéficie pas dun
investissement par lEtat, à la mesure de lenjeu.
La gratuité des traitements des maladies comme le paludisme qui
tue à tour de bras, comme la dysenterie ou la diarrhée
chronique provoquée par les vers intestinaux qui ravagent le
petit peuple déshérité condamné à consommer leau des
puits jouxtant les latrines sera donc le principe; tout comme
sera le principe, la généralisation de la tri thérapie contre
le SIDA et la réduction sensible de son coût pour contenir ce
terrible fléau du siècle et redonner espoir à un pays qui a
atteint le taux de prévalence inquiétant pour ses forces de
production.
*dimposer le nettoyage et la désinfection journaliers de
toutes les chambres des malades hospitalisé
* de fournir de manière permanente, les hôpitaux en matériels,
personnels et médicaments correspondant au volume des patients.
*dinstaller des fontaines publiques tous les 500 mètres
dans toutes les rues de Bangui la Capitale et des grandes villes
de Province qui devront bénéficier en permanence des soins de
propreté, par des curages systématiques des caniveaux
3°) Dans le domaine de lEducation Nationale :
*de memployer avec la détermination et la rigueur nées de
lurgence, à obtenir des sociétés forestières en
activité sur le sol national, léquipement en tables
bancs, de toutes les écoles de la République, selon un
échéancier et des modalités de règlement qui seront
négociés âprement certes, mais sans que les intérêts de
personne ne soit sacrifiés, notamment dans un pays précipité
au fond du gouffre qui, pour en sortir dans les meilleurs
délais, a besoin de souvrir aux bailleurs de fonds
extérieurs, même si le Chef de lEtat aux commandes de
lopération de la sortie du gouffre doit rester constamment
lucide et très regardant.
*de fournir gratuitement
- aux élèves des établissements primaires et maternels les
cahiers, plumes, bics, gommes, crayons, règles, buvards, craies,
ardoise.
- aux élèves des établissement secondaires les livres de base,
sous léclairage décisif des professeurs.
*de transformer les « Maîtres Parents » en agents contractuels
de lEtat avec un traitement valorisant et juste
*de supprimer les assurances risque que subissent les parents
délève pourtant notoirement sans argent pour fait de
délabrement accusé de léconomie
* de réintroduire lenseignement de linstruction
civique dans les établissements primaires et maternelles pour
que dés leur jeune age, les enfants apprennent le respect des
bases fondamentales de la société, le respect des valeurs (
honneur, dignité, générosité, solidarité nationale)
acquièrent l esprit de dévouement et de leffort .le
sens de lintérêt général
*ouvrir dans les premiers mois après la prestation de serment de
Chef dEtat, Président de la République, des discussions
responsables avec le milieu universitaire (Corps Enseignant,
Chercheur et étudiants) pour créer les conditions maximales de
la production et de laccumulation de ce capital immatériel
quest le capital humain indispensable au changement en
profondeur recherché.
* de tout entreprendre en un mot, dés le début de mon mandat,
pour que le droit à léducation, à linstruction, à
la culture et à la formation professionnelle soit géré
dune manière telle quil génère des hommes et des
femmes dun genre nouveau servant de solides poteaux
porteurs du développement durable de la RCA de demain.
4°) Dans le domaine de la Fonction Publique :
*dorganiser un large débat avec tous les syndicats de ce
secteur hyper sensible en tant que poumon incontestable dun
système dorganisation de la cité où lEtat se
trouve en situation de premier Employeur, avec toutes les pires
conséquences que cela entraîne.
Lurgence de la sortie préalable de la RCA du gouffre pour
amorcer la relance du développement commande que le signal de
départ soit donné à partir de la Fonction Publique où les
agents savent quils sont aujourdhui les
incontournables éléments déclencheurs des premiers effort de
redémarrage des activités politico économiques.
Cest pourquoi, la mesure du « déblocage des salaires »
des Agents de lEtat est à envisager très sérieusement et
exécutée de manière responsable, c'est-à-dire, sur la base de
ce que permettent les Finances Publique, sous le contrôle requis
des intéressés. Il en sera de même pour les avancements et les
reclassements.
*renforcer la neutralité de la Fonction Publique en mettant
définitivement fin aux pratiques de nomination par affinités
politiques, tribales, claniques, régionales au mépris des
critères de compétence, de dévouement, dhonnêteté,
dintégrité qui sont les fondamentaux de la gestion de
lEtat.
* réorganiser lensemble des régies financières avec
toute la rigueur et la minutie que commande limpératif de
la sortie du pays de ce gouffre profond que rien ou presque rien
na été fait par les Dirigeants successifs pour
lépargner de cette catastrophe. Le grand niveau du
désordre organisé dans ce secteur impose que soient prises de
toute urgence des mesures conservatoires énergiques, quitte à
situer les responsabilités en fonction des données que devra
livrer lAudit à requérir.
*de budgétiser la fonction des Chefs des villages et de
revaloriser leur statut pour en faire de véritables piliers de
base du Pouvoir Central qui peine à la tache dans la
transmission, le contrôle et lexécution des ses
instructions ; notamment les instructions relatives aux mots
dordre de mobilisation générale pour le travail acharné
qui seul permet de retrouver la dignité, la liberté et la paix
perdues de vue depuis des années de fuite devant les fusils des
conquérants dun genre nouveau.
5°) Dans le domaine de liberté dentreprise :
*de supprimer les patentes et les impôts forfaitaires qui
bloquent lémergence de petites entreprises commerciales
pourtant recherché, provoqué et entretenu comme sous bassement
dans tous les systèmes de développement libéral où la
prospérité des grandes entreprises repose sur des petits relais
solides de sous traitante dans la fabrication et la
redistribution. Sans compter que « Petit poisson deviendra grand
pourvu que la Nature lui prête vie ».
Cest dire quune période probatoire de 2 années est
nécessaire pour que celle ou celui qui savise à se
risquer dans lactivité commerciale où la réussite est
aléatoire, fasse ses preuves avant dêtre admis dans la
cour des « grands ». Le tout sous le contrôle rigoureux
dun Service Spécialisé, intervenant par période
régulier de 6mois, ouvert au Ministère du Commerce et de
lindustrie où un personnel dappui pourra donner des
cours ponctuels sur les notions élémentaires de comptabilité
et de gestion des petites entreprises.
Le haut niveau de délabrement économique a tellement accentué
le développement du sous développement quil est urgent
que lEtat prenne sur lui la responsabilité historique
d encourager résolument lesprit de créativité et
le goût du risque qui est le passage obligé pour acquérir dans
le temps cette fameuse « culture daffaire » dont
labsence criarde compromet léclosion et
lépanouissement dun secteur privé de compétition
au soutien dune Démocratie constamment sous perfusion et
constamment violentée par des illuminés, jouant les vengeurs de
la veuve et de lorphelin malades et affamés.
* de rétablir et de respecter scrupuleusement la périodicité
des paiements de limpôt sur les chiffres daffaires
pour en finir avec les pratiques crapuleuses des « avances »
qui tuent ce qui reste des entreprises en activité dans le pays
et dont, peut- on penser, les propriétaires sacceptent
volontiers comme des partenaires au développement et non comme
des campeurs évoluant à la petite semaine, et
saccommodant tout aussi volontiers de létat de
décrépitude générale du pays au point de navoir cure de
la vétuste très avancée des maisons coloniales où ils
exploitent leur fonds de commerce.
Ces précautions prises pour ramener la confiance et
lespoir, il sera possible dis je, sur la foi des résultats
obtenus, denvisager résolument de mobiliser
lensemble des forces vives, avec le concours des pays amis,
dans le combat décisif pour le développement en sappuyant
sur trois secteurs porteurs clefs à savoir : lAgriculture
et lElevage, les Bois, les Mines.
A - LAGRICULTURE
I°) Matrice par excellence du développement durable,
lagriculture bénéficiera dune sollicitude
particulière, et ce dautant que cest dans ce secteur
que la pauvreté et la misère crasse se sont installées et font
le plus grand ravage. La situation est insupportable quand on
sait par ailleurs que cest aussi dans ce secteur que
réside le gros de la population active.
On aura donc très vite compris que lamorce décidée du
développement sera impossible si la promotion de
lAgriculture nest pas au début du processus ; si la
transformation prioritaire du secteur agropastoral nest pas
retenue comme une « étape historique préalable ».
Cest la raison pour laquelle, fort de la légitimité que
mauront conféré les urnes, je pèserai de tout mon poids
de Chef dEtat pour drainer le maximum
dinvestissements dans lAgriculture afin de sortir à
tout prix ce secteur de son « immobilisme structurel »
entretenu et en faire un espace qui connaît un flux monétaire
dun niveau tel quil arrache durablement les larges
masses paysannes à lapathie, à la résignation, au
défaitisme que lon observe aujourdhui à leur
niveau.
La culture attelée sera généralisée et se réalisera de
préférence dans des coopératives villageoises qui
bénéficieront de soutien technique dun Service
Spécialisé ouvert au Ministère de lAgriculture, avec
mission de former les cultivateurs, en leur donnant des notions
élémentaires de gestion pour en faire dans le temps des grands
fermiers.
Il est bien entendu que la transformation des cultivateurs
pauvres daujourdhui en fermiers riches de demain, ne
sera rendue possibles que si toutes ses récoltes désormais
immenses par le fait de lamélioration de la qualité des
outils et techniques de production sont entièrement achetées. A
ce propos, je prends lengagement solennel de pousser à la
création de grandes centrales dachat/vente sous la forme
de sociétés mixtes qui se chargeront dacheter toutes les
cultures dexportation (coton, café notamment) à charge
pour ces sociétés de trouver des débouchés pour les revendre.
Car, quoique lon dise, le meilleur « intrant », est
largent frais et liquide résultant de la vente des
produits agricoles
Par ailleurs, il nest pas exclu quun bon code
dinvestissement rédigé sur mes instructions et sous mon
contrôle mobilise dimportants fonds privés étrangers
dans ce secteur riche en cultures de rente très prisées à
lextérieur ( mais, piment , autres épices). Des
sociétés de droit privé pourraient sorienter volontiers
dans la production et la commercialisation tant des cultures
vivrières que des cultures destinées à lexportation
Le même effort sera entrepris dans le secteur de lélevage
où un accent particulier sera mis sur lintéressement des
jeunes centrafricains à cette activité qui semble être la
spécialité exclusive des compatriotes Centrafricains
originaires des pays frères.
Tout le fond de mon engagement politique pour un relèvement
prioritaire du niveau social des masses paysannes tient au fait
quil faut détruire systématiquement la cause du relatif
succès des revendications identitaires de type régionaliste,
tribaliste, clanique qui gangrène tout.
Or cette cause se trouve pour lessentiel dans létat
retardataire et arriéré de léconomie de traite,
dominante en RCA et hermétiquement fermée à
lindustrialisation qui crée les emplois, opère des
transvasements massifs des populations des espaces tribaux et
régionaux, détribalise les individus et en fait des volontaires
pour le travail salarié, des volontaires pour intégrer
dautres cadres sécuritaires( syndicats, partis politiques)
en lieu et place du cadre tribal qui en définitive, naura
jamais été pour personne, un choix de la raison, mais un «
résidu » coriace de la tragique et sombre histoire économique
du pays.
Cette économie de traite là doit disparaître !
B - LES BOIS
Sil est exact que la foret centrafricaine est un des
scandales de la Nature par la diversité de ses essences et de
lexcellence de leur qualité, la RCA à elle seule na
pas la capacité financière de les exploiter. Cest dire
net que seule une politique attractive, parce que sécurisante
grâce à des lois justes et claires dune part,
dautre part, parce que fonctionnant avec des institutions
légitimes, solides et respectées par tout le monde, peut
mobiliser de nombreux investisseurs extérieurs dans ce secteur
qui impose pour sa mise en valeur, de colossales sommes
dargent.
Elu dans la transparence et avec un taux de participation qui
témoigne éloquemment dun bon soutien enthousiaste et
franc des électrices et des électeurs, je me battrai, avec le
concours des pays amis qui ont une expertise confirmée dans ce
secteur, pour drainer autant dinvestisseurs quil faut
à la production à la transformation et à la commercialisation
du bois dans le cadre des sociétés de droit privé de
préférence, mais avec une prise de participation significative
de lEtat dans le capital social, pour une bonne et saine
résolution des conflits éventuels dintérêts entre
lEtat et les sociétés privées.
Il va sans dire que lindustrialisation obtenue de ce
secteur entraînera une éclosion de petites dentreprises
dérivées à capital national, génératrices demplois
C - LES MINES
La aussi, il faut admettre quen réparation de toutes les
misères que le peuple centrafricain a subi presque de manière
continue sous des régimes successifs, Dame Nature qui sait Tout
et lit dans le futur a prévu de doter généreusement ce pays
des mannes. Les gisements de mines de diamant et dor,
duranium et de fer, de mercure et dargent etc.
existent à profusion et ne demandent quà être
exploitées, mais rationnellement, sous le contrôle requis du
Chef de lEtat, tenu constitutionnellement « dassurer
le bien être du peuple centrafricain ».
En rupture radicale avec les 44 ans de pratique dune
gestion patrimoniale de ce secteur porteur par excellence,
jinterviendrai pour pousser là aussi à la création des
sociétés de droit privé, toujours avec une prise de
participation significative de lEtat dans le capital
social. Lexpertise confirmée de lAfrique du Sud
pourra être dun éclairage décisif pour orienter ces
sociétés dans la triple opération de production de traitement
et de commercialisation du diamant et de lor notamment.
Lautorisation ainsi accordée aux sociétés de produire et
de traiter sur place ces denrées précieuses par des moyens
scientifiques éprouvés dont ces sociétés disposent aura, à
nen pas douter, un impact économique, financier et social
direct important, du seul fait que, grâce à cette autorisation,
le pays pourra bénéficier à la fois, dune augmentation
sensible de la quantité du diamant et de lor à vendre
dune part, dautre part, de lamélioration
consécutive remarquable de la capacité de lEtat
damplifier le combat décidé contre le « développement
du sous développement », c'est-à-dire, contre la « misère
organisée » et « entretenue » dans nos villes et campagnes
désargentées.
Naturellement, pour aider les compatriotes à lacquisition
de lindispensable « culture daffaire », de
lincontournable « culture dentreprise », des
mesures dincitation à la création et à
lamélioration des coopératives artisanales de production,
de traitement et de commercialisation du diamant, de lor,
de largent ou de tout autres minerais. Là aussi, il sera
mis à la disposition de ces coopératives des encadreurs
qualifiés, honnêtes et intègres, fournis conjointement par les
ministères des Mines et du Commerce.
Fort des résultats financiers substantiels de ces trois secteurs
ainsi mis en chantier ensemble dune part, fort dautre
part de lincontournable soutien extérieur des bailleurs de
fonds désormais rassurés par une lourde tendance à la reprise
des affaires dans un climat politique serein, je mengagerai
à apporter les solutions qui simposent pour que
*la Sécurité Publique et individuelle redevienne le PRINCIPE
*que la Santé Publique redevienne un SERVICE POUR LE BIEN ETRE
DU PEUPLE
*que lEducation Nationale et la Recherche Scientifique
contribuent effectivement à la production et à
laccumulation primitive du « capital immatériel »
c'est-à-dire ce moyen humain qui constitue à nen pas
douter, la matière première du progrès.
*que la Culture et le sport reprennent de droit leur place
centrale dans la politique de brassage des tribus et régions
pour un développement apaisé, harmonieux et intégré de la
Nation
*que la jeunesse et les femmes saffirment comme les forces
naturelles davant-garde, dans la lutte contre la
précarité.
*que lArtisanat retrouve son age dor où les
vanniers, les forgerons, les bijoutiers, les tisserands étaient
des incontournables.
I- SAGISSANT DE LA SECURITE PUBLIQUE ET INDIVIDUEELLE
Le drame infernal que subit le peuple centrafricain depuis la
prolifération des armes à feu consécutivement à
lentrée par effraction de lArmée dans larène
politique devra connaître un traitement de choc par une
énergique reprise en main de lensemble des forces
militaires, de la gendarmerie et de la police visiblement
dépourvues de tout Commandement et évoluant dans le pays comme
des électrons libres.
Cest assurément la preuve irréfutable que La République
est sans Etat, sans autorité de lEtat.
La première mesure à prendre sera daffirmer la présence
de lEtat et de son autorité en réaffirmant net les
compétences attributives de chaque corps et de le contraindre à
sy enfermer pour nexécuter que le rôle, rien que le
rôle mais tout le rôle qui lui est légalement reconnu.
Lefficacité du rôle à jouer par chaque corps étant le
but recherché pour accéder à un niveau optimal de sécurité
de chaque citoyenne, de chaque citoyen, des biens privés et
publics, de lEtat et des Institutions Démocratiques, je
prendrai les dispositions appropriées pour :
*que chaque corps soit doté de moyens matériels, financiers et
humains en qualité et en quantité exigées
*que chaque corps bénéficie des camps, casernes, garnisons bref
des cadres et structures qui mettent chaque élément de chacun
de ces corps, en situation davoir en tout temps, en tout
lieu et en toutes circonstances, un comportement chevaleresque
où président la bravoure, la courtoisie, la générosité ;
*que chaque corps soit réservé à de véritables professionnels
pour quils soient parfaitement à la hauteur de
lintelligence de leur responsabilité nationale.
Tout cela implique la création des Grandes Ecoles militaires,
des Grandes Ecoles de la Gendarmerie, de Grandes Ecoles de Police
avec des spécialités. Et je ne doute pas un seul instant, que
limpératif du rétablissement pour toujours de la paix et
de la sécurité fera avaler volontiers par tout le monde, la
pilule amère dun effort financier particulier de la part
de lEtat, dans la formation de nos forces de sécurité.
Enfin, pour tarir définitivement les sources dalimentation
en armes de cette terrible insécurité galopante qui a
littéralement plombé et plombe toutes les activités du pays,
je prendrai linitiative dune loi interdisant
irrévocablement lexercice des fonctions politiques
électives ou non, par quiconque est reconnu coupable de prise ou
de tentative de prise de pouvoir par la force militaire.
2- SAGISSANT DE LA SANTE PUBLIQUE
Ici, il est clair que tout va à reculons, dans ce secteur qui a
la lourde et hyper délicate responsabilité de soccuper du
soin physique de chaque citoyenne et de chaque citoyen sur toute
létendue du territoire national.
Cest pourquoi, lesprit des mesures énergiques à
prendre sous mon mandat pour ramener la paix et la sécurité
présidera aussi à celles à prendre dans le cadre de la Santé
Publique.
Il sera donc arrêté et décidé :
que chaque capitale des Préfectures soit dotée
dune structure hospitalière moderne avec au moins 5
Médecins assistés dau moins 20 infirmiers diplômes
dEtat comme personnel dappui permanent et disposant
dun stock de médicaments et autres matériel qui ne
souffre pas de la moindre rupture.
que chaque sous préfecture dispose dun Hôpital
moderne, bien équipé en matériels et médicaments et
fonctionnant avec au mois 2Médecins assistés dau moins 5
infirmiers diplômes dEtat.
que les grandes agglomérations de la Capitale Bangui et
des Provinces soient dotées des unités de soins infirmiers
que partout, dans ces différents établissements publics
de soin, il soit donné gratuitement des traitements contre le
paludisme, les diarrhées et autres dysenteries causées par les
vers intestinaux.
que partout, dans ces différents établissements publics
de soin, tous les malades admis en urgence bénéficient
gratuitement des premiers gestes qui sauvent.
Vu lampleur de la dégradation de la santé physique des
populations trop longtemps laissées pour compte, singulièrement
les populations rurales, il sera décidé dun retour au
système des « Equipes Mobiles » (sorte de médecine ambulante)
pour que, coûte que coûte les habitants de tous les coins et
recoins éloignés du Pays cessent de douter de leur appartenance
à une République Démocratique où en effet, depuis toujours,
les Chefs de lEtat et leurs Gouvernements ont affiché à
leurs égards, une indifférence à la limite de
lexclusion.
3- SAGISSANT DE LEDUCATION NATIONALE ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Tout le monde sait que le développement dun pays est
fonction de la qualité de lenseignement et de la recherche
scientifique dans ce pays.
Il est donc curieux que ces secteurs naient pas toujours
eu, la considération et le traitement conforme à leur position
centrale dans la marche ambitieuse dune République
centrafricaine qui déjà à sa création le 1ER décembre 1958,
rêvait à haute voix, par son Président Fondateur interposé,
dêtre à lavant garde de la lutte pour une «
Afrique Centrale unie et forte ».
Cette attitude à contre courant des déférents Chefs
dEtat vis-à-vis de lEducation Nationale et de la
Recherche Scientifique est effectivement surprenante tant il est
constant que le 13 août 1960, la République Centrafricaine du
1ER décembre 1958 nétait pas héritée « sous bénéfice
dinventaire », mais bel et bien héritée « en
létat », c'est-à-dire, dans sa conception de « simple
province » dun Etat futur, constitué des pays de la sous
région, et formant un grand ensemble, qui seul, peut être
puissant et viable aujourdhui.
De ce point de vue, lEducation Nationale et la Recherche
Scientifique auraient toujours du être considérées et
traitées dans les faits par tous les Chefs de lEtat, comme
les sources génératrices par excellence des génies du terroir,
à la base de la construction de ce qui est aujourdhui, la
C.E.M.A.C voire même la C.E.E.A.C.
Pour ma part, me situant comme il se doit, dans la logique
fondatrice de République Centrafricaine, je me ferai un point
dhonneur, sous réserve de la capacité financière
présente et future de lEtat, toutes ressources propres et
aides extérieures confondues.
* à généraliser la construction des Lycées et collèges
partout où de besoin, au recrutement des maîtres à la mesure
de lambition,
* à la construction de grandes Universités et de grandes
Ecoles, de grands Centres de Recherches Scientifiques, de grandes
Bibliothèques Nationales, de grands Palais des Conférences .
* dencourager les Enseignants et le Chercheurs en les
payant de leur salaire, selon leurs uvres et mérites.
4- SAGISSANT DE LA CULTURE ET DU SPORT
A Lobservation, la culture et le sport sont de puissants
vecteurs de communication inter ethnies, inter tribus, inter
régions, et savèrent de ce fait, comme dexcellents
facteurs dintégration nationale et de cohésion sociale
nécessaires à une démocratie apaisée, préalable politique
d un développement économique harmonieux et porteur.
De ce point de vue :
* la Radio, la Télévision et autres médias publics et privés
seront mobilisés sur toute létendue du Territoire
National pour aider à la découverte voire à
lappropriation par chaque région des riches et diverses
valeurs culturelles des autres régions.
* de grandes salles de spectacle seront construites à Bangui et
dans les Capitales Provinciales. Tandis que chaque Sous
Préfecture sera dotée dune Maison de la Culture
* de grands Stades seront construites dans toutes les grandes
villes de Provinces, où lathlétisme et tous les sports
pourront se pratiquer.
* des compétitions régionales et nationales devront être
organisées selon des périodicités à convenir
On aura ainsi créé dans la durée, les conditions requises,
pour fabriquer des corps sains nécessaires à des esprits sains,
modelés par une culture saine, plurielle.
5- SAGISSANT DE LA JEUNESSE ET DES FEMMES
A lobservation, et pour qui va à lEcole de
lHistoire, les catégories sociales qui portent le
développement et sont donc à la base du Progrès dans un Pays,
ce sont la jeunesse et gente féminine
La jeunesse offre le double avantage :
* davoir des bras robustes pour le travail qui fait appel
à leffort physique, comme cest encore, le cas dans
un Centrafrique où pendant longtemps encore, lénergie
productrice de richesse reste lHomme
* davoir un corps solide et un cerveau frais, véritable
vase déclosions des initiatives créatrices de richesses,
tant dans le secteur privé que dans le secteur public.
Je me ferai le devoir dexploiter rationnellement cette
jeunesse, mais, avec son concours recherché, fort de cette
conviction quil ne sera possible de faire le bonheur de la
jeunesse sans lassociation étroite de cette jeunesse à
leur libération.
La femme a cette réputation historique de la mère qui, par
instinct et par raison, veille au bien être de ses enfants et de
son mari. La mère qui produit, nourrit, soigne sa famille avec
dévouement, sans calcul, sans recul, avec détermination.
Cette femme, cette mère mérite, par ces qualités et ses
capacités naturelles davoir la place qui lui revient de
droit tant, au niveau du pouvoir de décision dans le Pays quand
elle en a le profil, et tout devra fait pour quelle ait ce
profil ; quau niveau de leffort collectif pour
sortir, par le travail, la RCA du Gouffre.
Des structures dappui devront être mises en place, pour
porter ces femmes à la limite de leur capacité de rendement
physique et intellectuel. Le risque est à prendre, pour être
par devoir, en phase avec lidée que la « proclamation de
la République Centrafricaine est, pour son Père Fondateur, la
déclaration de la mobilisation générale du travail »
Tout le monde aura compris, après ces grandes orientations, que
la RCA peut rebondir, que la RCA doit rebondir, que la RCA
rebondira, si les électrices et les électeurs décident le 13
Mars 2005, de rompre définitivement avec les femmes et les
Hommes dépassés du triste et macabre Passé, , pour donner à
la République un Homme Nouveau, un Homme de droit, pour un Etat
de droit.
Cest à ce prix et à ce prix seulement et exclusivement en
effet, que Notre Pays, le Centrafrique, peut enfin prétendre à
la Paix, à la sécurité, à la liberté, à la prospérité.
Car, quoique lon dise, quoique lon fasse, il ny
aura jamais de sécurité ni de paix, il ny aura jamais au
grand jamais, de liberté ni de prospérité, sans la LOI, sans
un Etat légal, sans un Etat puissant et respecté, parce que
légitime.
Maître POUZERE
(10 Mar 2005)
Actualité Centrafrique de sangonet - spéciale élections 2005