RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
: Les élections reportées, mais plusieurs candidats recalés
peuvent se présenter
BANGUI, le 25 janvier 2005 Nations Unies (IRIN) - A lexception
de lancien président Ange Patassé, toutes les autres
personnalités dont le dossier de candidature avait été
invalidé en décembre 2004 par la cour constitutionnelle
pourront désormais se présenter aux élections présidentielles
prévues en mars 2005 en République centrafricaine (RCA).
La nouvelle a été annoncée samedi dernier par la radio
nationale, en même temps que le report des élections
présidentielles et législatives du 13 février au 13 mars.
Onze candidats sont désormais en course pour les prochaines
élections présidentielles.
Lannonce a été faite à lissue dune rencontre
à Libreville, la capitale gabonaise, entre François Bozizé, lactuel
Président, des représentants des partis politiques et des
groupes de la société civile.Présidée par le chef de lEtat
gabonais Omar Bongo, la rencontre visait à trouver une issue
pacifique à la crise politique provoquée par la décision de la
cour constitutionnelle de transition de la RCA de nautoriser
que cinq candidats à se présenter.
Et Bozizé en fait partie. Les candidats dont les dossiers ont
été rejetés ont qualifié la décision de la cour dillégale
et demandé la dissolution de cette instance.
Les participants ont signé l «Accord de Libreville» qui
annule la décision de la cour constitutionnelle. La commission
électorale sera chargée de la préparation et de la
proclamation des résultats, le rôle de la cour se limitant à
régler les contentieux électoraux.
Mais lancien président Patassé revendique toujours le
droit à se présenter aux élections.
«LAccord de Libreville na aucun fondement
juridique», a déclaré Patassé lundi dernier sur les ondes de
la radio privée Ndeke-Luka. «Je nai pas été consulté
et je nai pas envoyé de représentant».
Bozizé, ancien chef de létat-major de larmée
centrafricaine, avait renversé lancien président Patassé
le 15 mars 2003.
La candidature de Patassé a été invalidé au motif quil
est actuellement sous le coup dune enquête judiciaire. Les
accusations portées contre lui portent sur les atrocités
commises lors de la tentative de coup détat dirigée
contre lui en mai 2001 et quil a déjouée grâce à lappui
de Jean Pierre Mbemba, lancien chef rebelle de la
République démocratique du Congo.
«Le peuple de la RCA est encore traumatisé par les viols et la
violence», a déclaré un des candidats aux présidentielles,
Henri Pouzere.
Selon lui, il serait inhumain dautoriser leur «bourreau»
à se représenter aux élections présidentielles.
Pour les élections législatives, la commission électorale
avait rejeté 261 dossiers sur les 928 présentés pour briguer
les 105 sièges de la future assemblée nationale. Vendredi
dernier, le tribunal administratif a cependant annulé la
décision de la commission, autorisant 219 des candidats recalés
à participer aux élections législatives.
La commission «a fait une mauvaise lecture de certains articles
du Code électoral», a déclaré le président du tribunal,
Henri Gbénénoui lors dun point de presse vendredi
dernier.
La plupart des candidats recalés sont des opposants de Bozizé.
La femme de Bozizé, Monique, fait partie des candidats
autorisés à se présenter aux élections législatives.