Rapport du débat du 15 Janvier 2005 à Paris sur la situation en Centrafrique
La société Centrafricaine basée en France appelle à ce que lopinion Française et Internationale soit aussi à lécoute du peuple Centrafricain et non seulement toujours à lécoute de ceux qui gouvernent ou ceux qui aimeraient bien gouverner. La situation actuelle en République Centrafricaine nous amène à interpeller lopinion tant nationale quinternationale sur un certain nombre de constats.
Premier constat : Nous nous sommes faits avoir il y a deux ans:
Après plusieurs combats sans succès contre le régime du démocratiquement élu, combats accompagnés déphémères tentatives parlementaires entravées par certains caduques de son ethnie, soutenus par quelques escrocs de son parti, PATASSE dont le régime a amené les exactions de Bemba et de la Libye, fut chassé le 15 mars 2003. Cette action militaire avait été soutenue par la majorité de la classe politique et la masse populaire pour une raison simple : il ny avait pas dautre alternative pour mettre fin aux pratiques de Patassé.
Toujours dans la logique de soutien inconditionnel, le 28 Mars 2003, la RCA va assister à la grande marche jamais organisée à Bangui pour démontrer son soutien au nouveau régime issu du coup détat du 15 Mars. Le peuple Centrafricain attendait ainsi prouver que le nouveau régime a besoin dune légitimité face à lopinion internationale.
Le Général Bozizé promit dès le début nêtre venu que pour faire régner lordre et la justice afin d'organiser des élections libres, justes et transparentes, pour permettre à la République centrafricaine de se réconcilier avec elle-même après plusieurs années de soubresauts. Il promit aussi permettre ainsi à la RCA de renouer avec la légalité constitutionnelle afin damorcer un nouveau départ sur la voie de la démocratie et du développement.
Sur ce premier constat, la représentation du Parti de lUnité National de Jean-Paul NGOUPANDE dans la première intervention, à répondu dans les termes suivants :
Le PUN pense quil y a une erreur dans linterprétation des ces évènements qui aboutit au coup de force du 15 Mars 2003. Comme la dit le Vice-Président de la République, le Professeur Abel Goumba dans un interview, « il sagissait dun sursaut patriotique »
Le PUN, comme tous les autres partis qui ont soutenu ou qui soutiennent la transition, nont pas soutenu un coup dEtat Militaire mais ils ont soutenu le processus de renversement de Patassé.
La souffrance du peuple, les exactions de Bemba et des Banyan Mulengues a été la raison fondamentale.
Jean-Paul NGOUPANDE ainsi que les auteurs acteurs politiques sont partis de la présomption de bonne volonté du respect de la feuille de route. Cest dans cette logique que le Président du PUN avait accepté dêtre conseillé du Président Bozizé mais le déroulement de la transition a pris une direction telle que le Président du PUN sest vu obliger de prendre ses responsabilité consistant à sécarter de la dérive dictatoriale.
Deuxième constat : La candidature du Général BOZIZE met en évidence des signes révélateurs de la dictature qui nous sera imposée
Ailleurs en Afrique, nous avons vu ces dernières années des militaires prendre le pouvoir et restaurer lordre constitutionnel garant de la vraie démocratie sans se présenter aux élections qui ont suivi leur acte. Il sagit dofficiers qui aiment profondément leur pays : Rawling, Toumani Touré, etc...
Ces derniers ont honoré lafrique et ceci sans une pression explicite de lopinion internationale.
Mais dans le cas de notre pays, nous assistons depuis, a des gesticulations voir des manipulations tendant à prouver à lopinion internationale que le peuple veut absolument que le Général Bozizé reste Président.
En dépit des recommandations de lUnion africaine, le Président et son entourage ethnique, soutenus par un groupe dintellectuels reconvertis en « Monnayeurs de Postes au Palais » tentent de conduire la RCA vers une destinée que personne nen veut.
Des « Partis-Mangeoires » sont crées ci et là pour soutenir la candidature de Bozizé dans le seul espoir dune récompense en postes juteux dans ladministration présidentielle ou ministérielle après 2005.
Des marches sont organisées dans Bangui, marches auxquelles les participants sont payés 2000 CFA (environ 3), pour la plupart des désuvrés et des mineurs du KM5.
Dans larrière pays, les villes ayant subit les exactions des hommes de la rébellion ne veulent plus entendre parler du Général. Ce dernier ou ses envoyés spéciaux se sont rendu compte de cet état desprit à Bossangoa le 14 Juillet, à Kaga-Bandoro le 16 octobre Octobre, à Sibut le 1er Décembre et dernièrement lors dun déplacement de Jean-Paul NGOUPANDE président de PUN à Paoua.
Ne pouvant gagner de popularité en province, même dans sa région natale, le Président cherche à démontrer cette popularité à lopinion internationale, en exerce de la distribution de billets de banque flambant neuf à chaque déplacement et ceci pour acheter le soutien des partisans alors que les fonctionnaires ne sont pas payés.
En matière de répression, larsenal de guerre qui se déplace avec son cortège démontre létat desprit et permet de comprendre que la RCA nest pas un pays libre.
Sur le deuxième constat, la représentation du Front Patriotique pour le Progrès (FPP) du Pr Abel Goumba intervenant en deuxième position a estimé que linstauration dune dictature a commencé avec les pleins pouvoirs conférés au Général Bozizé par lacte constitutionnel Nr 2, contre lequel une partie du FPP navait pas en son temps réussi à faire prendre conscience.
Le comportement du général Bozizé dans laffaire de Maka Gbossokotto montre les limites de la dérive dictatoriale. Le FPP rappelle quen deux ans 8 journalistes ont été emprisonnés pour délit dopinion, acte que même Patassé farouchement combattu par le FPP na pu poser dans la même dimension.
Le FPP a réitéré sa reconnaissance au travail du dialogue national le qualifiant de manifestation de génie nationale. Le FPP a ensuite rappeler que le pouvoir issu du coup détat du 15 Mars 2003 était contre la tenue dun dialogue national et que la non-application de ses résolutions ou bien une application partielle telle la durée du mandat présidentielle sont bel et bien des signes évident de la dictature.
Le FPP a conclut son intervention en attirant lattention sur le fait que, interdire les personnalités de lopposition de quitter le territoire en son absence, considérer ceux qui ne sont de lavis du Général ou simplement ceux qui osent le critiquer comme des ennemis, sont des signes évidents de la tendance dictatoriale.
3ème Constat : La forfaiture de la décision de la cour Constitutionnelle
Le 30 décembre 2004, la Cour Constitutionnelle de Transition a invalidé sept des douze candidatures jugées pourtant recevables par la Commission Electorale Mixte Indépendante (CEMI). Le 10 Janvier, une autre décision a invalidé la Candidature de plusieurs députés des partis qui concurrencent la fameuse « Convergence KWA na KWA ». Les arguments dinvalidation dépourvus de tout fondement juridique prouvent que l'objectif est d'écarter des candidats susceptibles de gêner le plan de hold-up électoral avec le but inavoué dinstaller la dictature.
Devant la réprobation générale à l'intérieur comme à l'extérieur du pays, le chef de l'Etat a pris sur lui de valider lui-même 3 des 7 candidats recalés traduisant ainsi l'orientation autoritaire et dictatoriale de son régime.
Nous pouvons affirmer ici devant lopinion centrafricaine et Française que cette décision est rejetée par l'ensemble des forces démocratiques du pays et l'immense majorité de la population. Toutes les forces vives hors mis la « convergence Kwa na Kwa », exigent la validation de toutes les candidatures agréées par la CEMI ainsi que la dissolution de la Cour Constitutionnelle de Transition pour forfaiture. L'impartialité de cette Cour dans sa composition actuelle est désormais sujette à caution. Elle n'est plus crédible pour proclamer les résultats des prochaines élections.
Quelques signes de linstauration de la dictature qui nous font peur concernent lapplication de certains articles de la Constitution soumis au référendum par le Président il n y a pas longtemps :
A) En son article 12 et 13 la constitution garantit entre autre le droit de la correspondance or toutes les communications téléphoniques de ou vers Bangui sont systématiquement écoutées
B) Larticle 14 la constitution stipule que le domicile est inviolable et quune perquisition nest possible que sur mandat du Procureur et exercée en présence dun officier de police judiciaire ; le domicile dun général a été récemment perquisitionné sans mandat par le fils de Bozizé.
C) Larticle 74 précise que le Président de la République nomme 2 membres de la Cour Constitutionnelle mais ne précise nulle part quil sagit du Président et du Vice Président de cette cour
D) Larticle 79 qui garanti lindépendance des Juges et de la séparation des pouvoirs nest pas respecté
Or sans avoir été mis hors cadre de larmé, il sest déclaré Candidat reniant la parole d'honneur d'officier général qu'il avait donné à plusieurs reprises après le 15 mars 2003, le Général François Bozizé s'est déclaré lui-même candidat à l'élection présidentielle. Peut on encore faire confiance a un officier qui ne peut pas tenir parole ?
Le CFF a simplement insisté sur son statut apolitique et demander à ce que les Centrafricains comprennent son attachement à la paix. Ainsi le CCF soppose à la prise de pouvoir par armes .
Sachant que des menaces réelles de guerre civile se font sentir en RCA si aucune solution nest trouvée à la situation actuelle, le CCF a interpellé les politiques a expliqué ce à quoi consiste « lentourage présidentiel »
4ème Constat: Durcissement du Général BOZIZE et Risques pour la paix
Face aux revendications en rapport avec le recalage de 7 des 12 candidats à lélection présidentielle, le Général Bozizé a choisi un durcissement qui se traduit par des menaces contre les forces démocratiques et la confiscation de toutes les libertés démocratiques. Toutes les réunions publiques sont interdites sauf celles de ses partisans.
Noublions pas que la « Convergence » est composée entre autre des personnalités qui ont collaboré hier avec lautre démocratiquement élu le faisant gagner en 1998 gagné au premier tour. Larchitecte du truquage sous Patassé est aujourdhui membre de cette convergence.
Certains membres de cette convergence sont bien connus pour leur opposition au sein de la CPPO en 2003 pour le choix de Bozizé, ce qui expliquerait lopportunisme de ces derniers et ainsi mettra à épreuve leur crédibilité si le Président sintéressait vraiment à leur passé de lutte pour le changement en 2003.
Une autre figure de la « Convergence Kwâ na Kwâ » et non « Convergence Kwa na Kwa », devenu pourfendeur de Massi et Ngoupandé, se révèle être un criminel de droit international recherché par la justice américaine pour deux délits : Viol de mineur et malversation financière.
Pour comprendre le rejet dont fait objet « Convergence Kwâ na Kwâ », dans la diaspora, le président devra vérifier la crédibilité des membres cette formation. Cette formation est dans lerreur car ses membres nont pas compris les profonds malaises qui ont commencé et continue de creuser le fossé entre le Peuple et ceux qui Gouvernent en RCA.
La « Convergence Kwâ na Kwâ », est dans lerreur politique et na pas conscience du risque de division définitive de la RCA, risque dans lequel elle est en train dentraîner le Président de la République, le Général Bozizé
Ainsi, de nouveau, le spectre de l'arbitraire et de la dictature plane sur la République centrafricaine, ce qui ne peut que provoquer de nouvelles tensions susceptibles de diviser définitivement le pays.
Nous demandons à la « Convergence Kwa na Kwa et son Candidat Bozizé » de simplement respecter le jeu démocratique. Pourquoi ont-ils peur alors que la convergence compte 26 partis, ce qui mathématiquement leur garantissent un vote sans contestation ni truquage.
Nous espérons que les vrais amis de la RCA comprennent que le peuple centrafricain a peur de linstauration dune nouvelle dictature si le vote se déroule comme planifié par la « Convergence Kwa na Kwa » composée de personnalités aux moralités douteuses.
Nous espérons que ce débat ainsi que la discussion
qui va suivre nous donne la possibilité darrêter des
résolutions qui seront communiquées aux autorités françaises
et aux institutions internationales qui nous ont toujours aidé
dans de pareilles circonstances afin que lumière soit faite à
leur niveau sur le danger qui guette de nouveau notre cher Pays
Message au partis politiques Centrafricains
Les participants ont exprimé leur étonnement concernant le fait que CPPO et CPC aient fourni une feuille de route sans demander des garanties ni poser des exigences au Général Bozizé avant le 15 Mars 2003 quant à lexercice du pouvoir et se demande si les partis représentés au débat ne se livreront pas au même degré damateurisme si la situation actuelle débouchait sur une même expérience
Il a ensuite un été intervenant sest dit consterné de savoir que les partis politiques prennent systématiquement le peuple en otage et a demandé aux partis politiques de réfléchir sur leur capacité sacrifice. Cette démarche permettra de créer un vrai front uni afin de présenter un SEUL Candidat.
Un autre intervenant à demandé si les partis politiques étaient préparés pour donner des conduites de vote dans des cas de figure de crise dans le choix entre deux candidats sujets à introduire ou réintroduire la dictature telle que le démontre létat de
Conclusion
En conclusion, les organisateurs retiennent que la seule solution de sortie de crise reste :
1. Dissolution de la Cour Constitutionnelle de transition pour forfaiture ;
2. validation de toutes les candidatures agréées par la CEMI suivi de la mise en place dune nouvelle cour composée sous le strict respect des textes
3. le traitement des candidatures par la nouvelle cour constitutionnelle
ceci implique le report des élections.
Conscient que lavenir de la République centrafricaine est de nouveau en danger, et retenant que la candidature du Président Bozizé nest pas directement remise en cause par la revendication des candidats recalés, le Président Bozizé porte lentière responsabilité devant lhistoire.
Le cautionnement de la radicalisation défendue par la Convergence Kwa na Kwa le rend responsable de tout dérapage politique susceptible de plonger la RCA dans une nouvelle guerre civile, étant donné la position adoptée par A.D.P, Forum Civique, F.O.D.E.M, LONDO, M.L.P.C, P.U.N.,CNP et les Candidats Indépendants.
Note
Le candidat Jean-Jacques Demafouth présent dans laudience a remercié les Centrafricains de la diaspora pour leur soutien moral aux 7 candidats écartés par la décision de la cour constitutionnelle du 30 décembre 2004.
Il a ensuite indiqué être venu pour remercier les organisateurs et tous les participants aux noms de tous les candidats recalés, repêchés et ceux qui les soutiennent. Il a ensuite exprimé le souhait de quitter la salle avant les questions et réponses pour éviter dapparaître comme étant en campagne.
Les organisateurs.