Appel à la
construction d’un rempart contre les dérives autocratiques et les complexes de l’imposteur à
l’occasion des élections de 2010. Et Bonnes vacances à tous.
Dans les tuyaux
du régime du Général-Président, est agendée la commémoration du centenaire de la
naissance de Barthélémy Boganda ; le géniteur de l’actuelle CEMAC.
(Communauté Economique et Monétaire des Etats de l’Afrique Centrale), né le 4
Avril 1910.
L’initiative en
soi, vaut la peine d’être saluée par référence à l’histoire, tout comme il
convient de saluer l’hommage de la nation à Abel Goumba ; une autre icône
de la même histoire ; celle de
Si la
commémoration du premier centenaire fait consensus, l’acte politique qui
l’héberge doit faire débat. Le Général-Président a braqué les résolutions du
DPI et ce n’est pas la mise en
place de la commission de révision du code électorale pour les élections de 2010
qui arrangera les affaires.
Dans la
perspective des élections de 2010, se référer à Boganda, c’est davantage
revendiquer une filiation idéologique que de réduire son œuvre à l’inauguration
des chrysanthèmes. Dit autrement, c’est un appel à l’élévation d’un rempart
contre les braquages successifs dont souffre le Centrafrique depuis 50 ans, en
faisant émerger une autre culture politique et la mise en gestation d’autres
valeurs à partir desquelles, la lutte contre la pauvreté générera de résultats tangibles et
contribuera à la consolidation des facteurs d’émancipation individuelle et
communautaire. Elever un rempart signifie fournir un arsenal d’instruments
d’élucidation des pratiques de
fourberie et de braquage politiques auxquels les démagogues de l’opposition
comme le candidat actuel font miroiter. Ce n’est ni une prescription, ni une injonction
paradoxale ; c’est tout simplement une clé de lecture pour faire la
distinction entre un homme d’Etat- de l’envergure de Boganda et un homme
politique ; de la catégorie de ceux qui lui ont succédé jusqu’à
maintenant.
I) Mettre en
déroute les braqueurs
militaro-politiques et les artisans du complexe de l’imposteur, le rejet de
l’homme politique.
Avec la
permission des Centrafricains eux-mêmes et les observateurs de cet ancien
territoire de l’Oubangui-Chari, j’essaie, dans ces lignes, de mettre en scène
les caractéristiques de la culture et des mœurs politiques dominantes en
Centrafrique.
Mon tropisme
d’analyse de la question peut être discutable. Mais, je propose de ranger dans
la catégorie du braquage politique, ceux qui, gouvernent ou aspirent à
gouverner. Je ne suis pas un régicide ; encore moins un iconographe par
rapport à Boganda. Cependant je
revendique volontiers l’orientation d’iconoclaste dans cette prise de
position. Notre offre
politique, depuis Boganda, est une offre d’homme politique.
Certains se sont
accrochés à la vision électoraliste tandis que d’autres, mettant l’oligarchie
militaire et la bourgeoisie civile
et
religieuse sous leur emprise font et défont les
constitutions, détricotent le lien social et s’affichent comme les
libérateurs.
Si vous me
permettez, les politiques publiques de l’homme politique a pour trame la courte vue et la gesticulation.
L’homme politique est un être de scène et un gentil organisateur de folklore. La
nation Centrafricaine n’arrête pas de se et d’être déliter par les coalitions
des hommes politiques composés de connivence militaro-politique et
politico-religieux et civiles. Je veux apporter deux coalitions qui corroborent
ma thèse.
1° Sans laisser
accréditer une quelconque idée de filiation idéologique, où sont les changements
sociétaux qui ont justifié le coup d’Etat du 15 mars 2003 à l’exception d’une apologie de
l’impunité du corporatisme militaire. Je ne rejette pas le coup d’Etat comme
moyen d’accéder à la magistrature suprême et initier des transformations
sociétales. Par ce biais, des militaires ; homme d’Etat (deuxième partie de
nos analyses) ont généré des changements dans leur pays. Les valeurs
républicaines et démocratiques ont été consolidées par des militaires ;
plutôt homme d’Etat qu’homme politiques braqueurs, prévaricateurs et prédateurs.
Des exemples sont nombreux ; Le Burkina Faso de Sankara, Le Ghana de Jerry,
le Mali de Toumani Touré )
2° Le sort que le
MLPC a réservé à Patassé n’est rien d’autre qu’un parricide avec circonstance
aggravée. Après le coup d’Etat du 15 Mars 2003, on a retrouvé dans les archives
du Premier ministre d’alors, un montant démentiel des frais de mission que les
finances ex-sangue de
Sans cynisme
aucun, le phénomène politique Bozizé-Ziguélé a l’apparence d’une connivence et,
est caractéristiques de la culture et des mœurs politique qu’il faut redouter
dans les années à venir. Parce que la réelle et vraie monnaie des échanges sur ce territoire
n’est pas le franc CFA mais la roublardise, la fourberie et la connivence entre
les praticiens du complexe de l’imposteur ; Ceux qui se mettent en scène
pour braquer et saper les valeurs communes de la nation que Boganda a fondée
n’ont d’autres préoccupation que de préempter les droits élémentaires de
l’homme ; la renaissance, l’unité et la dignité et ainsi, pour compromettre irrémédiablement toute
chance d’émancipation des intérêts des individus ; des communautés et des
collectivités territoriales. L’œuvre de Barthélémy Boganda, au lieu d’être une
muse pour l’homme politique , est érigée depuis ces dernières années en radeau
de la méduse. Son sacerdoce et son épiscopat ; vision d’homme d’Etat- ont
été complètement transformés par les disciples du célèbre Raspoutine ; les
braqueurs de
Prosaïquement, le
braquage est la résultante d’une connivence. La magistrature s’est muée dans un
corporatisme de promotion de dénis de droit et de justice. En tant que
corporation et sous prétexte d’absence de moyens, elle a fait le choix de fermer
les yeux sur la montée vertiginogène des viols et de la pédophilie ; de
forfaitures perpétrées par les
autorités politiques et militaires alors qu’elle est prompte a revendiqué
l’augmentation de son salaire. Il y a une justice à trois voire à quatre
vitesse ; celle des élites, celles de l’oligarchie financière de ville et
celle timide, voire inexistante des campagnes.
Quant à la grande
muette ; l’ennemi qu’elle aime décimer se trouve être ses jeunes
compatriotes alors que sa vocation originale est de la défendre. On l’enjoint de
fragmenter la nation pour gagner les galons. La santé et les professions de la
santé ont pour marque de fabrique,
la démission totale devant ses obligations de soin. Toutes les structures de
soin tombent en lambeau les unes après les autres. La question de la vétusté et de
l’obsolescence des structures et
des méthodes n’est pas à nier. Elle a cependant une racine ; le dévoiement
des aides et des moyens, l’absence de politique publique de maintien en état de
fonctionnement de ces structures. Le Centrafrique se réduit à Bangui et son
agglomération. Les ministres bradent, braconnent et braquent tout ce qui est
propriété immobilière, portent atteinte à l’intégrité physique et morale des
individus, les laissent pour morts. Le Centrafrique est une terra
incognita des droits fondamentaux et élémentaires de l’individu, le
no man’s land de l’impunité et le sanctuaire de déni sous toute ses
formes.
Et pourtant, il y
aurait dit-on une opposition. C’est
ce que j’appellerai une opposition de connivence. Dans les préparatifs des
futures élections générales, elle n’a en point de mire qu’une envie, accéder au
pouvoir. Dépourvue de projet alternatif de société, elle est muette sur tous les
plans et brille par ses approximations dans l’analyse de la gravité de la
situation. Le quotidien des Centrafricains dépend de la bonne volonté des ONG et
même dans ce champ, Mme
Si l’on ne met
pas en déroute ces hommes politiques, nous continuerons d’être la risée de toute
l’Afrique. L’attitude et le comportement d’homme politique attaché davantage à
la légalité de son régime qu’à la légitimité de son action politique et des
institutions dont il est supposé être l’animateur, ne peuvent que nous maintenir
à des années lumières de la mondialisation et même les institutions comme
II) Amenons l’imagination et l’invention au
pouvoir ; la quête de l’ homme d’Etat.
Un grand homme
disait que pour gouverner, il faut savoir voir vite, bien et loin. Ce grand
homme, c’est Montaigne.
Devant la
complexité du monde actuel et face à l’éveil des nations, il est désopilant de
se rendre compte que l’œuvre de l’homme d’Etat qu’était Boganda n’est pas eu de
successeur. La devise est dénaturée, le Zo Kwé Zo est décanonisé
de par son exégèse mais par excès d’arrogance, qui plus est, on tente de le
remplacé par des approximations de type « So zo
là » ou « Zo ayéké zo » ; tout cela, sous l’inspiration des « souffleurs
de la connaissance approximative, lesquels sont tous issus de la baronnie
civile, des artificiers de la désintégration nationale et les taggueurs de la
politique à courte vue ». Soyons sérieux !
L’homme d’Etat
fonde sa politique d’action publique sur des valeurs pérennes d’émancipation de
l’individu, des genres et des communautés territoriales. Pour ce type de profil,
la vie politique, économique et sociale est régulée par l’accès du plus grand
nombre aux droits fondamentaux les plus élémentaires et à l’accès à la
satisfaction des besoins fondamentaux. Ce qui irrigue sa réflexion politique et
sert de carburant aux institutions sociales et syndicales, ce n’est nullement
les réponses ponctuelles et paternalistes à quelques nécessités mais la
détermination de faire émerger les facteurs clés dont l’appropriation par les
individus et les collectivités humaines, leur permettra d’accéder à l’autonomie
et de réduire la pauvreté. Seules les activités structurantes sur le plan économique et sociale sont génératrices de culture de lutte
contre la pauvreté et non les dons providentiels épisodiques du chef de
l’Etat ; entendez l’homme politique.
L’homme d’Etat
est l’inspirateur de nouvelles régulations économiques, sociales et
politiques ; notamment promoteur et défenseur de codes de déontologie, de référentiels
des métiers, quel que soit le domaine d’activité ; à savoir le secteur
ou la branche et les mœurs
politiques de référence qu’il impulse sont génératrices de progrès. Enfin, la
colonne vertébrale de l’action politique de l’homme d’Etat ; en d’autres
termes son leadership, ne se réduit pas à la rénovation des vieux châteaux ou à
rebâtir de vieux châteaux mais à s’occuper des gens, à éduquer et former les
gens au développement, en ayant pour source d’inspiration ; l’altérité et
l’équité.
La renaissance de
Boganda a permis le passage de l’ancien territoire de l’AEF qu’est
l’Oubangui-Chari à
-
Aucuns d’eux n’a
la moindre idée de l’ampleur des difficultés économiques et sociales à venir. Tous les Etats de la
sous-région s’éveillent et nous, nous dépendons de la charité de la communauté
internationale.
-
La charité
internationale et la solidarité familiale ponctuelle à coup de western union ne permettront pas de
sortir de la pauvreté et de construire l’autonomie. Ces deux types de charité ne
sont pas structurantes. Le pays n’esquisse pour personne et surtout pour sa
jeunesse des perspectives et le dénuement est tel que toute notre opposition
politique vit en France ou dans
d’autres pays occidentaux et ne descendent à Bangui que pour les Congrès de leur
parti ou pour accorder des
interviews. Elle met à l’abri du besoin vital sa progéniture et ne repart au
bercail pour claironner la
division.
-
Méfions nous
aussi de l’autre baronnie ; la baronnie des armes pour la reconquête du
pouvoir. C’est un vivier d’homme politique qui nous rejouera la
même musique que Bozizé et André Koligba ;
c’est-à-dire :
-
on prend le
pouvoir,
-
on le légalise
par ses propres normes dont les actes constitutionnels,
-
on annonce une
transition, en attendant que les esprits se calment
-
puis on se
présente aux électeurs avec tea-shirt et savons de marseille et le tour est
joué
-
et on crie
à la démocratie, à la particularité des contextes africains
etc.
Bonnes vacances à
tous !
Bon congrès au
MLPC ; version légistes
Du courage à
Du courage à tous
pour le décryptage des scénarii électoraux confus, touffus et diffus de
l’homme politique et la difficile recherche de
l’homme d’Etat.
Gervais
Douba
Université de
Rouen.(11 Juin 2009)