INTERPELLATION DU MINISTRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

Mercredi, le 09 octobre 2013

Conseiller National Clotaire SAULET-SURUNGBA

Monsieur le Président du Conseil National de Transition,

Mesdames et Messieurs les Conseillers Nationaux,

Je présente toutes mes civilités à la Délégation ministérielle,

Je voudrais préciser que je suis un ressortissant de l’Université Jean-Bedel BOKASSA (1974-1976), débaptisé aujourd’hui Université de Bangui. Depuis mon retour au Pays, il m’a été donné de constater que la Faculté des Sciences où j’ai fini le premier cycle universitaire avant d’aller échouer à l’Université Paul SABATIER de Toulouse (TOULOUSE III), arrosée par la rivière Garonne, cette Faculté des Sciences de Bangui, par sa taille, n’a pas évolué au regard du nombre important d’étudiants et apparaît comme une « naine »…A l’époque, nos enseignants, pour la plupart n’était que des professeurs soviétiques… 

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les Conseillers Nationaux,

Monsieur le Ministre,

L’éducation est l’un des instruments les plus puissants et les plus fiables qui existent pour réduire la pauvreté, les inégalités sociales et elle pose les bases d’une croissance économique soutenue. Et l’Ecole, pour toute famille centrafricaine, demeure un ascenseur social.

Depuis toujours, des actions ont été initiées par l’Etat pour rendre opérationnel et performant notre système éducatif. Nous pouvons citer les Etats Généraux de l’Education et de la Formation, l’élaboration du Document de Stratégie Nationale du secteur de l’Education 2008-2020, le Plan National d’Action de l’Education pour Tous 2003-2015 ou encore la loi d’Orientation de l’Education de décembre 1997…Cependant, à l’heure actuelle, l’Ecole centrafricaine est presque agonisante…

Les tentatives d’amélioration de ce système éducatif, lequel a toujours bénéficié du concours inestimable des partenaires au développement, ont toujours été noyées dans les tristes réalités centrafricaines…

Ces tristes réalités relatives à notre système d’éducation et de formation, nous ont conduits, le mercredi 02 octobre 2013, à interpeller ici, le Ministre de l’Education nationale. Aujourd’hui, nous recevons le Ministre de l’Enseignement Supérieur.

Je n’ai eu aucune réponse cohérente et convaincante à mes questionnements du mercredi dernier avec le Ministre de l’Education nationale et à l’issue de la déclaration liminaire du Ministre de l’Enseignement Supérieur, je poserai les questions suivantes et je ferai une proposition concrète pour terminer.

Monsieur le Ministre,

1°/-Nos étudiants doivent être outillés pour donner le meilleur d’eux même et de meilleurs résultats. A l’ère des NTIC, ne pouvez-vous pas lancer, grâce à la coopération multilatérale, une opération du type « un ordinateur portable pour deux (02) étudiants » avant d’arriver à terme, probablement, à « un ordinateur portable par étudiant » ?

Car je crois que, grâce à internet, nous avons aujourd’hui une ouverture sur le monde et que, par une bonne utilisation de cet outil, nous pouvons « brûler plusieurs étapes » au niveau du développement de notre Pays. Aussi, si cette opération devait se faire, les associatifs de la Diaspora (Société Civile consciente) peuvent apporter leur contribution, à la seule condition que le Pays accompagne ces associatifs de la Diaspora par des mesures concrètes de facilitation des moyens d’acheminement de matériel et de garantie de non détournement du matériel des objectifs initiaux.

2°/-Pouvez-vous nous dire, Monsieur le Ministre, les relations qu’il y ‘a avec le centre de recherche de l’ORSTOM et notre Pays ou bien, qu’est devenu ce centre ?

3°/- Vous avez parlé du projet de construction de l’Université Scientifique de Birao.

Pour ma part, je me réjouis du principe de la construction d’une « Université Scientifique » avant tout ! Peu importe le lieu d’implantation de cette Université que je rêve devenir notre « Silicon Valley » !

Je ne pense pas que la géographique physique de la région puisse constituer un handicap dans la mesure où les Sciences sont destinées à rendre l’homme maître et possesseur de la Nature. Nous en avons une démonstration éclatante avec l’émirat du QATAR qui, grâce à la Science et la Technologie, a transformé la nature avec ces gratte-ciels en mer et autres réalisations humaines incroyables que nous découvrons dans les reportages télé ! Aussi, quand je me souviens de la brillante étude faite par M. Jean-Bosco PELEKET sur « Bambari, la nouvelle capitale de la République Centrafricaine » et qui est sur le site « Sangonet » de M. Victor BISSENGUE, il n’est pas exclu que la préfecture de la Ouaka puisse abriter cette Université ou une 3ème Université Scientifique de notre Pays !  

4°/-Vous avez parlé, Monsieur le Ministre de votre vision de l’Université de Bangui- (vide institutionnel à combler par le projet d’une loi sur l’enseignement supérieur, loi sur la recherche scientifique, loi de programmation des principaux axes de recherches)- et vous dites, à juste titre que vous n’êtes pas ministre de l’Université de Bangui, mais plutôt, Ministre de l’Enseignement Supérieur de la République Centrafricaine.

Ainsi, Monsieur le Ministre, est-ce qu’il n’est pas alors indiqué que dans le cadre de cette vision globale de réhabilitation et de renforcement de l’Enseignement Supérieur (véritable moteur du développement) où la Représentation nationale (CNT) doit jouer pleinement son rôle, n’est-il pas indiqué d’envisager la création de l’ « ACADEMIE DES SCIENCES ET TECNOLOGIE ADAPTEE » pour notre pays, la République Centrafricaine ?

5°/- Au regard des multiples problèmes d’infrastructures, de déficit en matériel de laboratoire, de carence d’enseignants, tant en Sciences Pures et Exactes qu’en Sciences Humaines, Médicales, Sciences Juridiques et autres, ne pouvez-vous pas faire appel à des actions de jumelage de l’Université de Bangui avec des Universités de France, d’Europe, d’Asie, d’Amérique, d’Afrique ou d’Océanie ?

6°/- Depuis toujours, j’ai entendu parler des travaux de recherche du Professeur Joseph MABINGUI sur le manioc. - (en effet, l’alcool de traite (méthanol) est extrait de manière artisanale du manioc pour faire le « ngbako », « krin », èrèguè » ou « mbi nguè sènguè »)-. Ces travaux devraient conduire à la production industrielle de l’éthanol ou alcool éthylique qui manque cruellement dans nos centres de santé, dispensaires et hôpitaux.

 

Pouvez-vous nous dire, Monsieur le Ministre, ce qu’il en est de ces travaux de recherche du Professeur MABINGUI ?

Monsieur le Président,

Messieurs et Mesdames les Conseillers Nationaux,

Les réponses évasives que m’a gratifiées le Ministre de l’Education Nationale lors de son interpellation le mercredi 02 octobre 2013, combinées à la poursuite sur le terrain d’une gestion politicienne, partisane et suicidaire de l’Ecole Centrafricaine avec cette cuvée spéciale du baccalauréat 2013 - qui donne le vertige-, pourtant décriée par la Représentation Nationale que nous sommes, ainsi que l’état des lieux de l’Enseignement Supérieur, avec en toile de fond, d’intelligentes propositions concrètes du Ministre de l’Enseignement Supérieur, m’amènent, en ma qualité de Représentant de la Nation, et à la lumière des dispositions de l’article 7 de la Charte Constitutionnelle de Transition et de l’alinéa 3 de l’article 73 de ce document fondamental, à assumer ma « centrafricanité » en demandant la mise en place d’une COMMISSION D’ENQUETE PARLEMENTAIRE sur la gestion et le fonctionnement des Départements de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur, d’abord pour la période qui court depuis le 24 mars 2013...

Je vous remercie.

Centrafricainement vôtre.

Conseiller National Clotaire SAULET-SURUNGBA

Président de la Commission Défense et Sécurité

Représentant de la Diaspora-Zone Europe.

NB : La construction de l’Université de Birao serait financée par la Chine qui exploite et qui va, à terme, exploiter le pétrole dans les trois Pays : SOUDAN, TCHAD et CENTRAFRIQUE. Cette Université serait consacrée aux langues et à la formation des techniciens de tous les niveaux, et qui seraient impliquées dans les travaux d’exploitation pétrolière. La communication est donc fondamentale, sinon, ce sera la « Tour de Babel » pour tout ce monde de différentes cultures, de différentes langues qui doivent sortir des entrailles de la Terre, l’or noir…Pourvu que nos larges couches populaires et la Nature n’en deviennent pas les dindons d’une farce…Nous devons y veiller, par patriotisme et avec réalisme…

C2S