Pr. Mamadou Nali Nestor défend sa gestion au Comité national de lutte contre le VIH/SIDA et crie à l'injustice

Lors de l'Assemblée Générale Extraordinaire du CCM, le 06 septembre 2013, il a été décidé de retirer la gestion du fonds destinés à la lutte contre le Vih/Sida à la Coordination Nationale du Comité National de Lutte contre le SIDA (CN/CNLS) qui avait toujours été le bénéficiaire principal. Les raisons évoquées sont liées à la mauvaise gestion et la mauvaise performance de la CN/CNLS.

Pourtant, le Coordonnateur technique de la CN/CNLS, rejette en bloc ce qu'il considère comme "des allégations". Pour lui, la raison de cette suspension est plutôt ailleurs et serait liée à sa personne.
Ci-dessous nous publions intégralement ses propos liminaires lus lors d'un point de presse organisé à cet effet.

 

DECLARATION LIMINAIRE

Septembre 2013

Mesdames et Messieurs,

Bonjour.

Je vous souhaite la bienvenue à la Coordination Nationale du Comité National de Lutte contre le SIDA (CN/CNLS) et vous remercie d’être venus nombreux à notre invitation. Depuis un mois, on entend beaucoup parler dans les médias de la CN/CNLS. Et pas en des termes élogieux.

Tout cela a commencé par une Assemblée Générale Extraordinaire du CCM à la date du 06 septembre 2013 où cette institution a pris la décision de mettre fin à la fonction de Bénéficiaire Principal de la CN/CNLS dès le 31 décembre 2013 et de changer de Bénéficiaire Principal pour la prochaine subvention du Fonds Mondial au titre du Mécanisme de Financement Transitoire (MTF), qui commencera le 1er janvier 2014 pour une durée de 2ans.

Puis ce fut la mission du 25 au 27 septembre 2013 à Genève où le FM n’a invité que le Ministère de la Santé et le CCM, mais a exclu la CN/CNLS alors qu’on allait discuter de questions où la CN/CNLS est concernée à un double titre : celui de Bénéficiaire Principal en exercice et celui d’organe national de coordination de la lutte contre le SIDA en Centrafrique.

Le 04 octobre, lors de la réunion de restitution de cette mission au CCM, il a encore été traité de la question de changement de Bénéficiaire Principal. Nous sommes heureux que le Ministre de la Santé Publique ait tempéré les choses en donnant la possibilité à la CN/CNLS de postuler à nouveau.

La raison essentielle de cette mise à l’index de la CN/CNLS serait une mauvaise performance de la CN/CNLS résultant de la mauvaise gestion, de l’absence de coordination et surtout de la non-mise en œuvre des recommandations de la mission de JURTA effectuée en janvier 2010 et renouvelée en avril 2011, ainsi que la non-mise en œuvre des recommandations de l’audit du Bureau de Inspecteur Général du Fonds Mondial effectué de mai à juillet 2012.

La mauvaise performance des programmes VIH et Paludisme manifestée par le score de niveau C serait imputable à la seule CN/CNLS.

Certaines radios ont parlé de la suspension des programmes du Fonds Mondial en RCA, et même de la dissolution de la CN/CNLS.
Dans les médias écrits, surtout sur le net, il y a des informations discordantes, avec des titres inquiétants tels que :
- La CN/CNLS amorce une descente aux enfers,
- SIDA : le CNLS Centrafrique perd son financement,
- Le Fonds Mondial a suspendu son soutien au CNLS pour résultats insuffisants.

Certains auditeurs ont compris que la CN/CNLS a fait des détournements d’un million de dollars (500 000 000) que le Gouvernement a pris la décision de rembourser. D’où une certaine panique dans le public.

Cependant, aussi bien à l’Assemblée Générale Extraordinaire du CCM du 06 septembre qu’à la réunion de Genève, la CN/CNLS n’a pas été invitée et n’a pas été entendue.

Nous avons tenu à vous rencontrer pour vous expliquer exactement la situation afin que vous puissiez la comprendre et la relayer auprès des populations, des bailleurs et autres partenaires. Car vous êtes une force, vous êtes la voix des sans voix.

A cet effet nous allons vous présenter sommairement le bilan des activités de la CN/CNLS depuis le 1er janvier 2011 jusqu’au 30 septembre 2013.

 

RESUME DU RAPPORT D’ACTIVITES DE LA CN/CNLS JANVIER 2011 A SEPTEMBRE 2013

I. CONTEXTE ET OBJECTIFS

 

La Coordination Nationale du Comité National de Lutte contre le VIH/SIDA (CN/CNLS) est l’organe technique permanent du CNLS.

Elle a pour mission d’assurer la Coordination et le suivi-évaluation des programmes relatifs à la lutte contre le VIH et le SIDA. Elle est spécifiquement chargée de :

- Coordonner l’élaboration des stratégies et plans opérationnels de lutte contre le VIH et le SIDA,
- Coordonner la mise en œuvre de l’ensemble des programmes de lutte contre le VIH et le SIDA,
- Assurer le suivi et l’évaluation de la réponse nationale au VIH et le SIDA,
- Assurer la mobilisation des ressources pour financer le Cadre Stratégique National,
- Coordonner la gestion des ressources internes et externes allouées à la lutte.
- Apporter un appui technique aux structures d’exécution des programmes de lutte contre le SIDA.
- Rendre compte de ses activités au Bureau du CNLS.

En 2009 la CN/CNLS a été désignée par le CCM Récipiendaire Principal (PR) du programme Renforcement et Décentralisation de la prise en charge des Personnes vivant avec le VIH (PRDPP) financé par le Fonds Mondial dans le cadre du ROUND 7.

A ce programme étaient adjoints trois autres programmes du Round 4 du Fonds Mondial transférés du PNUD pour leur dernière année d’exécution : le programme de renforcement de la lutte contre la tuberculose, le programme de renforcement de la prise en charge des orphelins et autres enfants rendus vulnérables.

La CN/CNLS a été aussi désignée en 2009 PR du programme de Passage à l’Echelle de Faire Reculer le Paludisme en RCA (Round 8) pour sa première phase d’exécution.

Suite à des problèmes de gestion ayant résulté en un montant de dépenses non justifiées de 1 million de dollars, problèmes du programme PRDPP ayant entrainé des gels de financement du programme avec toutes leurs conséquences médicales et sociales notamment les ruptures généralisées et prolongées d’ARV, le Fonds Mondial et d’autres partenaires dont l’équipe conjointe régionale des nations unies pour l’assistance technique en matière de VIH/SIDA (JURTA) sont venus en janvier 2010 prêter leur appui à la RCA. Ils ont fait un diagnostic de la situation et formulé des recommandations dans les domaines suivants :
- la gouvernance et la coordination nationale en vue de décongestionner les responsabilités des instances dirigeantes ;
- la gestion administrative et financière de la subvention R 7 ;
- la préparation de la signature de l’accord de subvention R8 Paludisme avec la CN/CNLS par l’engagement d’une agence internationale de gestion fiduciaire, la GMS.
- le renforcement des capacités de la Société civile pour une réponse efficace contre le VIH;
- la prise en charge thérapeutique ;
- le renforcement des capacités en matière de gestion et d’approvisionnement des stocks dont l’un des aspects est l’achat des produits médicaux par les services d’achats volontaires groupés (VPP).

Le Gouvernement a réagi favorablement à ces recommandations en modifiant la structure du CNLS par l’instauration d’un poste de Coordonnateur Adjoint par le décret N° 10.358 du 31 décembre 2010 et en remplaçant l’équipe dirigeante de la CN/CNLS par décret N°10.359 du 31 décembre 2010. La nouvelle équipe a pris fonction en janvier 2011.

A peine cette équipe était-elle installée qu’en mars 2011, le Fonds Mondial faisait parvenir au CCM ses préoccupations concernant la gouvernance et la gestion du programme PRDPP et formulé une intention de NO GO pour la 2ème phase du programme, à moins que des réponses convaincantes ne soient apportées et des engagements pris pour l’amélioration de la situation.

La satisfaction de ces conditions par le gouvernement et la CN/CNLS a permis la levée du NO GO en décembre 2011.

En juillet 2012, le Bureau de l’Inspecteur Général du FM a procédé à un audit des programmes VIH et Paludisme et a fait 20 recommandations qui portaient essentiellement sur les domaines suivants :
- Programmatique ;
- Financier ;
- Gestion des Approvisionnements et Stocks ;
- Coordination.

L’évaluation par le Fonds Mondial des performances des programmes VIH et Paludisme pendant la période allant du 1er octobre au 31 mars 2013 a montré une baisse de la performance de ces programmes avec un score C sur toute la période.

Le but du présent rapport est d’évaluer le travail accompli par la CN/CNLS depuis janvier 2011 et plus particulièrement l’état de mise en œuvre des diverses mesures recommandées par le JURTA et autres auditeurs externes et internes, d’identifier les causes de la baisse des performances et du score C obtenu pendant la période allant du 1er octobre 2012 au 31 mars 2013 et de proposer une feuille de route pour améliorer les performances des programmes.

 

 

II. RÉSULTATS DE L’ÉVALUATION CONCERNANT LA MISE EN ŒUVRE DES RECOMMANDATIONS.

Les résultats de l’évaluation montrent que :
1. Les recommandations issues des missions « JURTA » à l’endroit de la CN/CNLS et ses Sous Bénéficiaires dont l’UCM et la société civile ont été exécutées à hauteur de 92 %.
2. Le Gouvernement et la CN/CNLS ont honoré leurs engagements pris en vue de la levée du NO GO annoncé en mars 2011, ce qui a permis d’obtenir cette levée en décembre 2011.
3. La quasi-totalité des recommandations de l’Auditeur interne ont été réalisées.
4. Les recommandations du Bureau de l’Inspecteur Général du FM ont été réalisées à 80% à ce jour.
5. Conformément à sa mission statutaire la CN/CNLS a réalisé de nombreuses activités de Coordination. Ces activités peuvent être regroupées en deux catégories : les activités autour du cadre stratégique national, et celles spécifiques avec les différents partenaires (SNU, ONG nationales et internationales, organisations de la Société Civile, secteur privé, Comités Préfectoraux de Lutte contre le SIDA…)

 

 

III. BILAN FINANCIER

Nous présentons en annexe le bilan financier provisoire des années 2011 – 2012 et du 1er semestre 2013 pour les programmes VIH et Paludisme.
Ce bilan montre :
1. Qu’au 31 décembre 2012, il y avait une trésorerie insignifiante pour exécuter les activités du programme VIH,
2. Que les financements pour le programme VIH ne sont arrivés qu’en fin du 1er semestre le 21 juin 2013 ce qui explique la faible consommation du budget.
3. Que le taux décaissé par rapport au budget prévu pour le programme VIH est faible.
4. Que le taux de décaissement du budget prévu pour le programme paludisme est insignifiant, expliquant la faible mise en œuvre des activités.

 

IV. DES EXPLICATIONS SUR LE SCORE C OBTENU LORS DE L’EVALUATION DES RAPPORTS DE PROGRES DANS LES TRIMESTRES Q16 ET Q17 DU PROGRAMME VIH ET Q6 ET Q7 DU PROGRAMME PALUDISME.

La période concernée va du 1er octobre 2012 au 31 mars 2013.
Plusieurs raisons majeures expliquent la baisse des performances pendant cette période :

1. l’insécurité résultant de troubles militaro-politiques.
En effet depuis le 10 décembre 2012 jusqu’à ce jour, le pays traverse une période de troubles et d’insécurité ayant eu des conséquences diverses : abandon de postes par les personnels de santé et les autres fonctionnaires, déplacements de populations, pillages, viols, destructions de matériels…
Les personnels de la CN/CNLS n’avaient pas accès à leurs bureaux pendant une partie de cette période.

La plupart des partenaires ont aussi dû abandonner leurs postes : les agences du SNU et même par certains humanitaires.
En raison de l’insécurité, même les activités essentielles ne pouvaient être exécutées sur le terrain par les différentes structures de mise en œuvre (Ministère de la Santé, ONG et associations).
Dans le rapport d’activités du 3ème trimestre 2013, du comité de mise en œuvre du PRDPP de la Direction Générale de lutte contre le SIDA au Ministère de la Santé, il est déclaré :
« Au cours de ce 3ème trimestre 2013, les indicateurs de performance des programmes sont restés encore faibles. Cela est dû à l’insécurité généralisée qui continue à régner dans le pays. »

Dans une correspondance adressée à la CN/CNLS en date du 08 octobre 2013, la Coordination Nationale du RECAPEV justifie la réunion de plaidoyer qu’elle compte organiser pour la relance des activités et l’ouverture du siège réhabilité du RECAPEV en ces termes.

« Le fonctionnement des associations des personnes vivant avec le VIH réunis au sein du RECAPEV est paralysé. La plupart des sièges des associations membres du RECAPEV dans nos provinces sont fermés et se trouvent dans la broussaille après être pillés et saccagés, les toitures des maisons sont emportées par des voleurs »

Le CCM et le Fonds Mondial ne nous démentiront pas puisque les locaux du CCM ont été aussi pillés et le Secrétariat du Fonds Mondial n’a pas mis pied à Bangui depuis six mois pour des raisons déclarées d’insécurité.

2. Absence de trésorerie
Les fonds n’étaient pas disponibles, les financements étant arrivés hors période.

En effet le Fonds Mondial avait décidé de suspendre tout décaissement en RCA pendant une partie de cette période pour des raisons de mauvais fonctionnement du système bancaire et par crainte des vols et pillages.

3. Conséquences de la suppression d’activités importantes.
Certaines activités pourtant importantes pour l’obtention des résultats, notamment les activités de suivi évaluation et de formation ont été supprimées unilatéralement par le Fonds Mondial. La suppression de ces activités prévues dans le plan de travail, ne permettait pas de renseigner certains indicateurs liés à ces activités, entrainant d’office la note zéro pour lesdits indicateurs. N’importe quel PR aurait une mauvaise moyenne dans ces conditions.

Exemples

Pour le programme VIH
Sur neuf indicateurs prévus, deux indicateurs en rapport avec des activités de formation n’ont pu être renseignés et la note zéro a été donnée parce que ces formations destinées aux professionnels de santé n’ont pu être faites faute de validation des plans de formation par le Fonds Mondial.

Pour le Programme Paludisme :
C’est plus frappant : sur huit activités devant renseigner huit indicateurs, set activités n’ont pas été retenus, rendant impossible le renseignement des indicateurs qui leur sont liés.

Donc le Fonds Mondial a évalué les programmes sur la base des indicateurs contractuels de départ alors qu’il demandé aux programmes de ne mettre en œuvre que des activités dites essentielles.

4. Base de calcul du score erronée.
Pendant cette période, seules les activités jugées essentielles ont été retenues pour exécution. Lorsque l’on supprime des activités importantes susceptibles d’impacter les résultats, on ne peut garder le même cadre de performance. On doit adapter le cadre de performance, donc les critères d’évaluation, aux modifications portées. Or ce sont les indicateurs retenus au départ en 2009, lors de la signature de l’accord de subvention, qui ont été utilisés pour calculer le score, ce qui, au-delà d’une injustice, est une erreur docimologique.

Établissement des responsabilités.
La cause majeure de la baisse de performance pendant cette période, ce sont de toute évidence les troubles militaro-politiques. Mais le Fonds Mondial ne peut se dédouaner de toute sa responsabilité dans cette faible performance, en particulier par le biais des retards de décaissements.

Les détails concernant les flux financiers de la période sont précisés dans les tableaux I et II en annexe. Ils mettent en évidence l’absence de trésorerie pendant la période concernée

L’audit du Bureau de l’Inspecteur Général du Fonds Mondial avait déjà reconnu en juillet 2012 que les responsabilités de la baisse de la performance des programmes en RCA étaient partagées avec le Secrétariat du Fonds Mondial.

Citons : le paragraphe 47 du rapport « Les mesures d’atténuation des risques mises en place par le Fonds Mondial afin de mieux gérer les risques financiers en République Centrafricaine ont eu un effet négatif sur l’avancement du programme et ont ralenti la mise en œuvre de la subvention. Même si cers mesures ont été prises pour atténuer les risques importants déjà identifiés dans le pays, l’action du Secrétariat du Fonds Mondial (gel des décaissements, décision initiale du « no go « pour la phase 2 de la série 7 par le panel de la phase 2, approvisionnement groupé volontaire) a malheureusement aussi retardé l’exécution des activités associées à la subvention de lutte contre le VIH ».

Par ailleurs dans le compte rendu de l’AG du CCM en date du 12 décembre 2012 il est précisé que « l’AG du CCM voudrait que soient insérés les commentaires relatifs aux multiples retards observés dans le traitement des dossiers et aux réponses tardives dans la revue des documents envoyés par le PR au niveau du Secrétariat (retard dans la validation des plans de travail envoyés par les PR etc.). Cette situation a engendré des retards de décaissement et une lenteur dans la mise en œuvre des activités ».

Pour tous les motifs évoqués, il est évident que l’on ne peut imputer à la seule CN/CNLS, principal Récipiendaire des programmes, la responsabilité de cette faible performance, même si la CN/CNLS reconnait une part de responsabilité, notamment quelques faiblesses dans son fonctionnement intrinsèque. D’ailleurs certaines de ces faiblesses du fonctionnement de la CN/CNLS sont imputables au Fonds Mondial, en particulier la réduction du nombre de personnels : à ce jour, le Fonds Mondial n’a pas donné son accord pour le recrutement d’un Responsable Administratif et Financier (RAF) et d’un responsable en suivi –évaluation pour le programme VIH. Ces deux postes demeurent à ce jour vacants, tout comme les postes de responsable Administratif et Logistique, de Responsable du matériel, de maintenancier, de l’Expert en passation des marchés. Le poste de RAF est assuré par un intérimaire.

 

V. LES CONSEQUENCES DIRECTES DE LA CRISE MILITARO-POLITIQUE SUR LE FONCTIONNEMENT DE LA CN/CNLS.

Ces conséquences sont multiples :

Réduction des capacités logistiques (vols et pillage de 13 véhicules)
Difficultés d’accès dans l’arrière pays pour assurer la coordination des activités.
Non réalisation des certaines activités prévues, ce qui a conduit à reverser certains fonds aux partenaires.
Impossibilité de démarrer certaines activités qui auraient pu « booster » les résultats dans des domaines prioritaires tels que le fonctionnement des sites thérapeutiques grâce au contrat avec Cordaid sur les financements basés sur la performance et la PTPE grâce au contrat avec ESTHER.

 

VI. LES DEFIS

 

Les defits de la période d’urgence sont :
- SECURITE : elle est le principal défit qui conditionne la réalisation de toutes les activités,
- Reprise des activités dans les sites, ce qui implique la reprise de service des personnels de santé, la fourniture de matériels de santé, le remplacement des matériels pillés ou volés (médicaments, préservatifs, véhicules, motos, ordinateurs etc…,
- Activités de communication pour un changement de comportement,
- Action en direction des femmes victimes de viols,
- Action en direction des populations-clés moteurs de l’épidémie travailleuses de sexe, hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes, militaires etc.
Les defits généraux sont :
v l’appropriation de la stratégie nationale par tous les acteurs de la riposte nationale et l’application du principe des « three ones »;
v la mobilisation des ressources pour la mise en œuvre des plans opérationnels ;
v l’amélioration de la prévention de la transmission sexuelle à travers le ciblage des moteurs de l’épidémie ;
v l’élimination de la TME .
v l’augmentation de la couverture de la thérapie par les ARV et surtout la décentralisation et la PEC pédiatrique ;
v l’amélioration de la contribution de l’Etat ;
v la coordination de la lutte au niveau décentralisé :
- l’amélioration de la qualité de la prise en charge,
- Respect des protocoles prescrits dans les directives nationales sous peine du développement des résistances ;
- Formation Recyclage des personnels de santé,
- Suivi biologique (charge virale)
- Eviction des ruptures en ARV ;
- Amélioration de la collecte des données.

VII. FEUILLE DE ROUTE POUR AMÉLIORER LA PERFORMANCE DES PROGRAMMES.
L’objectif général est de :
1. Dépister massivement sans oublier les populations vulnérables (populations déplacées),
2. Sauver des vies en allouant plus de ressources pour l’achat d’ARV et en assurant un meilleur fonctionnement de sites de prise en charge,
3. Prévenir de nouvelles infections par la communication pour un changement de comportement et une disponibilisation large des préservatifs et surtout en appuyant fortement le programme PTPE,
4. Concentrer plus d’effort sur les populations clés moteurs de l’épidémie : travailleuses du sexe, hommes ayant les rapports sexuels avec les hommes, militaires …etc.
5. Assurer une gestion transparente et efficiente des fonds alloués.

Au regard de l’analyse ci-dessus, la CN/CNLS a retenu les activités prioritaires suivantes.
Sur le plan de coordination des activités de lutte contre le VIH et le sida par :
- l’organisation à un rythme mensuel des réunions de coordination réunissant les ONG nationales et internationales, la société civile, les partenaires au développement pour s’enquérir de tout ce que chacun fait en matière de lutte contre le VIH/SIDA en RCA ;
- participation régulière de la CN/CNLS à toutes les réunions du cluster santé comme domaine transversal ;
- Cadre stratégique National de lutte contre le VIH/SIDA (CSN)
ü Validation du plan opérationnel
ü Elaboration des plans sectoriels
- Utilisation du CSN et des plans sectoriels pour la mobilisation des ressources ;
- Finalisation du processus de mise en place du forum des partenaires, en accélérant l’officialisation de ce forum par un texte officiel ;
- Appui et suivi rapproché des comités préfectoraux et sous préfectoraux de lutte contre le VIH/SIDA ;
- Appui et suivi rapproché des activés de la société civile en se basant sur la feuille de route du forum national des organisations de la société civile.
- Développement des activités en direction des populations clés en l’occurrence les professionnelles de sexe, les populations « marginalisées » (peuls et pygmées), les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes.
Sur le plan programmatique
- Continuer le processus de nettoyage de la file active des patients sous ARV des Régions Sanitaires n° 4, 5 et 6 ;
- Mettre en œuvre les activités prévues dans le plan de travail dans le cadre du contrat ;
- Mettre en œuvre les activités liées avec le contrat Achever le processus de contractualisation avec l’ONG Cordaid pour l’achat de performance afin d’optimiser le suivi des patients sous ARV ;
- Achever le processus de contractualisation avec ESTHERAID pour le renforcement de la capacité de la coordination PTPE afin de relancer les activités dudit programme ;
- Appuyer les activités de dépistage en masse développé par le ministère de la santé :
- Finaliser le processus de transfert de la gestion du programme paludisme fonds mondial à l’ONG international FICR ;
- Faire le plan de clôture du Round 7 et appuyer la finalisation du processus du MTF.
Plan d’urgence

Le plan d’urgence VIH en situation humanitaire en collaboration avec l’UNHCR est organisé autour des actions suivantes :
ü Renforcement du mécanisme de traçabilité des patients par la poursuite des activités de nettoyage de la file active aux Régions sanitaires N° 4, 5 et 6
ü Développement des activités de recherche de perdus de vue à travers les ONG/OAC
ü Renforcement des capacités du personnel en quantité et en qualité par la formation /recyclage du personnel sur la PEC globale des PVVIH et les outils de collecte et de suivi du patient
ü Mise en place d’un dispositif de PEC globale pour les déplacés par :
- La création des sites de PEC dans les camps des déplacés
- La sensibilisation de la population sur le continuum des soins IST, le VIH/Sida
- Le développement des activités de stratégie avancée de PEC globale des PVVIH
- La dotation régulière des sites en intrants
- L’organisation des missions de supervision des sites de PEC
ü Formation des personnels de santé à Bangui sur le nouveau protocole national de PEC par les ARV et ravitailler régulièrement tous les sites
ü Formation des responsables des sites du PSES sur les outils collecte des données à Mbaïki et à Sibut
ü Achat des téléphones portables, plus flotte pour appuyer les activités de collecte des données (promptitude et complétude)
ü Collecte mensuelle des données des sites de PEC
ü Dotation des sites en outils de Collecte de données
ü Assurer la continuité de traitement par les ARV sur tous les sites par :
- L’identification de personnes ressources communautaires pour la réception, le stockage et la distribution des médicaments; pour le soutien psychosocial et l’adhérence au traitement
- La formation des personnes ressources communautaires (utilisant le paquet de formation existant) pour la réception, le stockage et la distribution des médicaments; pour le soutien psychosocial et l’adhérence au traitement
- La formulation, l’enregistrement et la diffusion des messages radio et des débats sur la nécessité de prendre scrupuleusement son traitement, où trouver les médicaments, la prévention de la transmission
- La fourniture des compléments nutritionnels avec les médicaments
ü Simplification et utilisation d’un système de suivi et de supervision.


CONCLUSION

 

La CN/CNLS a fait beaucoup d’effort depuis janvier 2011 pour redresser la situation critique où elle se trouvait en fin 2010 vis-à-vis du Fonds Mondial.

Avec le soutien du Gouvernement, elle a mis en œuvre plus de 90% des recommandations des partenaires venues l’appuyer techniquement et financièrement, notamment l’équipe JURTA.

Elle a honoré ses engagements pris en vue de la levée du NO GO annoncé en mars 2011, ce qui a permis d’obtenir cette levée en décembre 2011.

Elle a mis en œuvre 80% des recommandations de l’audit du Bureau de L’Inspecteur Général du Fonds Mondial qui lui étaient adressées.

Elle accueille avec réserve le score C qui lui a été délivré après les rapports de progrès des trimestres Q16 et Q 17 du projet VIH et Q6 et Q7 du projet Paludisme. Ce score est dû à plusieurs facteurs conjugués dont la CN/CNLS n’est pas seule responsable. L’audit du Bureau de l’Inspecteur Général du Fonds Mondial fait de mai à juillet 2012 a relevé en effet que les responsabilités de la faible mise en œuvre des programmes R7(VIH) et R8 (Paludisme) en RCA étaient partagées entre le Secrétariat du Fonds Mondial, l’Agent Local du Fonds, l’instance nationale de coordination (CCM) et le Récipiendaire Principal CN/CNLS.

La cause majeure de la faible performance pendant la période allant d’octobre à fin mars 2013, ce sont les troubles militaro-politiques et leur cortège de violences et d’insécurité empêchant la libre circulation des flux financiers et l’exécution des activités planifiées.

La CN/CNLS quant à elle reconnait humblement qu’elle a encore des faiblesses à combler, faiblesses qu’elle a circonscrites dans une auto-évaluation faite sans complaisance. Elle a cerné les défits qui l’attendent et a arrêté dans une feuille de route les mesures nécessaires pour continuer à s’améliorer.

Les activités de coordination, la CN/CNLS les a assumés et toujours assume du mieux qu’elle peut, avec plusieurs réalisations à son actif.

Les événements que le pays connait depuis décembre 2012 sont venues quelque peu freiner l’élan quelle avait pris. Mais elle reste déterminée, avec l’aide du Gouvernement et de tous ses partenaires, à assumer ses responsabilités et contribuer à vaincre le SIDA en Centrafrique.


EPILOGUE

 

Voilà, ce que nous voulions dire au CCM d’abord et ensuite au Fonds Mondial pour expliquer la faible performance obtenue pendant la période de crise.

Mais la CN/CNLS a été victime d’une injustice flagrante. Lors de son AG extraordinaire du 06 septembre 2013, le CCM a pris une décision grave, en violation d’un droit élémentaire et inaliénable en démocratie : le droit de la défense, le droit de toute personne accusée, même de crime, d’être entendue et de se défendre. Sous de fausses allégations, on a prétendu, sans preuves, tout le contraire de ce que nous venons de vous démontrer. On a déclaré des contre-vérités :
1. Que notre gestion serait calamiteuse (alors que les inéligibles et autres montants injustifiées de 1 millions de dollars sont le bilan de nos prédécesseurs car ils couvrent les 2009 et 2010 alors que nous avons pris fonction en janvier 2011).
2. Que nous n’avions pas mis en œuvre les recommandations de la mission JURTA, ni celles du Bureau de l’Inspecteur Général,
3. Que nous ne faisions aucune activité de coordination,
4. Que la faible performance de la période concernée est de la seule responsabilité de la CN/CNLS,
5. Qu’à cause de cela le Fonds Mondial refuserait l’octroi de la prochaine subvention à la RCA, si la CN/CNLS est maintenue comme Bénéficiaire Principale,
6. Qu’en conséquence la CN/CNLS est indéfendable et qu’il fallait absolument changer de Bénéficiaire principal pour la prochaine subvention afin de sauver le pays.
Après un curieux vote par acclamation pour un sujet aussi important, le jugement d’enlever la CN/CNLS est prononcée le tour est joué !

Décidément, qui veut noyer son chien l’accuse de rage !

Puis c’est la mission à Genève, Où l’on va examiner des questions importantes où la CN/CNLS est directement concernée puisque l’ordre du jour porte sur :
1. Le remboursement des montants inéligibles de 1 million de dollars. Notons que sur ce sujet la CN/CNLS avait écrit au Bureau de l’Inspecteur Général demandant certaines précisions sur ce montant, sans réponse.
2. Le changement de Bénéficiaire Principal,
3. Le montant des primes de performance à accorder aux fonctionnaires travaillant dans les programmes.

Non seulement la CN/CNLS est encore Bénéficiaire Principal, mais elle est et demeure incontournable dans tout programme de lutte contre le VIH/SIDA en Centrafrique, puisque c’est elle qui coordonne la lutte et doit faire respecter le principe de « three ones » à savoir un seul cadre stratégique, un seul cadre de coordination, un seul cadre de suivi- évaluation.

A ce titre, son avis mériterait d’être pris en considération si l’on veut travailler dans l’harmonie. Cette exclusion est une injustice à l’endroit de l’organe qui est la cheville-ouvrière d’une grande institution comme le CNLS, qui rassemble une pluralité d’institutions publiques et privées et est présidée par le Chef de l’Etat, secondé du Premier Ministre, Chef du Gouvernement.

Nous vous livrons tout cela parce que, en tant que communicateurs, vous êtes en mesure de comprendre et de véhiculer le message auprès de tous les partenaires de la lutte contre le VIH/SIDA en Centrafrique comme ailleurs dans le monde.

Tous ces partenaires que nous remercions de tout cœur, au nom du Gouvernement.

Je vous remercie.