10 avril 2014 – RCA.  Adoption de la résolution 2149

Déclaration des autorités françaises

Déclaration de la présidence de la République

 

Le Président de la République salue l’adoption à l’unanimité par le Conseil de sécurité des Nations Unies de la résolution 2149 sur la Centrafrique.

Cette décision démontre la volonté de la communauté internationale de protéger les populations menacées, de leur donner accès à l’aide humanitaire et de soutenir le rétablissement de l’autorité de l’Etat sur tout le territoire de la Centrafrique.

Cette résolution permettra le déploiement dès le 15 septembre d’une opération de maintien de la paix dont les priorités seront de mettre fin aux violences, de lutter contre l’impunité, et de soutenir le processus de transition qui devra conduire à une réconciliation des Centrafricains et au retour des déplacés et réfugiés.

Le Président de la République rend hommage aux soldats des forces françaises et européennes qui sont déployés aux côtés des forces du continent africain, et qui protègent les civils contre les milices et groupes armés.

Comme la résolution de Nations Unies leur en donne mandat, les forces françaises poursuivront leur soutien aux contingents africains de la MISCA, puis à l’opération de maintien de la paix des Nations Unies

 

Déclaration de M. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et du développement international

Je salue profondément cette très importante décision qu’est l’adoption à l’unanimité par le Conseil de sécurité des Nations unies de la résolution 2149, qui autorise le déploiement d’une opération de maintien de la paix de l’ONU en République centrafricaine, la MINUSCA. C’est un succès pour la paix et pour la diplomatie. Il vient soutenir les efforts des autorités de transition pour rétablir la sécurité et la stabilité en RCA.

La MINUSCA doit compter jusqu’à 12 000 hommes et pourra s’appuyer sur le soutien des contingents français et européens engagés aux côtés des forces africaines. Elle aura également pour mission d’accompagner le processus de réconciliation nationale, de préparer les élections d’ici février 2015 et de venir en aide aux populations.

La France souhaite que la MINUSCA puisse rapidement se déployer sur le terrain.

 

 



 

10 avril 2014 - République centrafricaine /Adoption de la résolution 2149 - Remarques à la presse de M. Gérard Araud, représentant permanent de la France auprès des Nations unies

 

M. Gérard Araud, représentant permanent de la France auprès des Nations unies
M. Gérard Araud, représentant permanent de la France auprès des Nations unies, s’exprime devant la presse à l’issue de l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2149 autorisant le déploiement d’une opération de maintien de la paix en RCA - New York - 10 avril 2014 - Franceonu photo

Bonjour à tous,

Le Conseil de sécurité vient donc d’adopter à l’instant à l’unanimité la résolution 2149, présentée par la France, pour la création d’une opération de maintien de la paix en Centrafrique.

Depuis le début de la crise, la France a agi pour mobiliser la communauté internationale. Dès septembre 2013, le Président de la République française et le Ministre des affaires étrangères ont alerté les Nations unies sur la gravité des évènements. A l’ONU, résolution après résolution, la France a poussé pour une implication de la communauté internationale. Sur le terrain, la France a déployé 2 000 soldats, aux côtés des soldats de l’Union africaine, pour contribuer à rétablir l’ordre dans le pays.

Aujourd’hui, malgré les efforts des Africains soutenus par les forces françaises, la situation en Centrafrique reste extrêmement précaire. Les troupes de l’Union africaine -auxquelles il faut rendre hommage- et les troupes françaises sur le terrain font un travail considérable pour protéger les populations civiles. Et elles poursuivront ce travail dans les mois qui viennent.

La résolution que nous venons d’adopter change la donne.

Elle autorise le déploiement d’une véritable opération de maintien de la paix de l’ONU en Centrafrique. La MINUSCA comptera près de 10 000 hommes et 2 000 policiers.

Leur mandat, sous chapitre VII, sera en priorité la protection des civils, le rétablissement de l’ordre public, l’appui à l’accès humanitaire et la surveillance du respect des droits de l’Homme, et la lutte contre l’impunité.

La MINUSCA sera pleinement opérationnelle le 15 septembre prochain. D’ici le 15 septembre, c’est la force de l’Union africaine, la MISCA, qui poursuivra son action de stabilisation. Elle sera toutefois renforcée dès maintenant avec la mise en place progressive d’un appui logistique et de génie des Nations unies.

Aujourd’hui, le Conseil de sécurité est donc parvenu à prendre des mesures fortes en soutien de la Centrafrique. Il faut maintenant que le Secrétariat des Nations unies, en coordination avec l’Union africaine, mette tout en œuvre pour permettre un déploiement aussi rapide et efficace que possible de la MINUSCA.

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Good morning all,

The Security Council just adopted unanimously resolution 2149, presented by France, on the Central African Republic.

Since the beginning of the crisis, France has taken action to mobilize the international community. From September 2013 on, President Francois Hollande and the Minister of Foreign Affairs Laurent Fabius have brought to the attention of the United Nations the gravity of the events unfolding in the Central African Republic. At the UN, resolution after resolution, France has pushed for an implication of the international community. On the ground, France has deployed 2,000 troops, side by side with the African Union troops, in order to contribute to restoring law and order in the country.

But the security situation in the Central African Republic remains volatile. African Union troops, supported by the French troops, do tremendous work to protect the civilian population. But it is not yet enough.

The resolution we just adopted is a key turning point.

It authorizes the deployment of a genuine UN peacekeeping operation in the CAR, MINUSCA, which will comprise close to 12,000 UN peacekeepers – 10,000 soldiers and 2,000 police officers and gendarmes.

Their mandate, under chapter VII, will focus on protection of civilians, restoration of law and order, support to humanitarian access, monitoring of human rights and fight impunity.

MINUSCA will be fully operational and begin its action on the 15th of September. Until this date, the African Union Force will continue its stabilization work, but from now on with an increasing support of the UN regarding logistics and enablers.

Today, the Security Council was able to take strong action in support of the Central African Republic. In coordination with the African Union, the UN Secretariat must now do everything possible to allow a swift and effective deployment of MINSUCA.

Thank you very much.

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Q : What happens to the EU troops in the resolution, I see they are arriving and how many are they ?

They are deploying right now, they are arriving in Bangui. For the figure, I think it is between 800 and 1,000.

Q : Are you confident that you will be able to finance and staff the mission by the 15th of September ? What challenges are you facing and how do you plan to overcome them ?

We will finance it because it is UN assessed contribution. So I do not think we will have a problem on that. The problem that we will have – as usual and that is the reason why I said that we were expecting a swift deployment - is to bring as quickly as possible the soldiers to the theatre. So in the coming weeks, we will work closely with the Secretariat, first to find contingents so that they can deploy as quickly as possible. That is the reason why in the resolution we said that enablers will be able to come quickly to the Central African Republic to prepare the arrival of the blue helmets.

Q : What are the implications of Chad pulling out its forces ?

You have to ask questions on that to the Chadian Ambassador.

Q : On parle beaucoup de l’aspect sécuritaire. Que pouvez-vous nous dire de la composante civile, le rôle de la MINUSCA ou de ce qui va se passer jusqu’au 15 septembre, le soutien civil à l’administration centrafricaine.

Le problème auquel nous ferons face est d’abord la restauration d’un minimum de sécurité dans ce pays. La situation n’est pas la même qu’au Mali. Nous ne faisons pas face à des bandes de terroristes mais nous faisons face à une insécurité générale, à des attaques qui proviennent de groupes difficiles à identifier. Nous avons donc besoin de sécurité, ce sera le premier aspect. Mais cette sécurité doit venir en premier lieu de la police et de la gendarmerie centrafricaine. Il faut donc remettre sur le terrain des policiers et des gendarmes centrafricains. Ensuite, il va falloir essayer de reconstruire un Etat centrafricain dans la mesure où tout s’est effondré. Il n’y a quasiment plus rien. C’est donc l’effort que nous allons conduire. L’opération de maintien de la paix aura une dimension civile extrêmement importante. Mais pour apporter de l’aide, faire des programmes de formation (de policiers, de juges…) la priorité d’abord est de rétablir l’ordre et la sécurité dans les rues.

Q : Given that it is a force of 12,000 troops and police officers that will not be fully operational until September and given that the Central African Republic is such a large country with violence continuing as we speak, what difference do you think this could make realistically ?

The African force, the MISCA, as it is deployed now, is really doing a great job and doing its utmost with a very robust mandate to stabilize the situation. They are doing it in Bangui, and now they are slowly deploying in the rest of the country with the support of the French and now with the support of the EU force. So we are confident that the African force, in the coming months, will continue its mission.

In that context, two things : First, and that is a characteristic of the UN, our organization is always slow to deploy peacekeeping operations, so we need some time to bring the blue helmets to the ground.

Second, the Africans are doing a great job. So it is important also towards the African Union that we allow the African Union force to complete its mission. So I do believe that we are going to see stabilization of the situation in the coming months. After that there will be a new stage, with the UN Mission, which will help to restore law and order but also rebuilding the country.

Q : You said that President Hollande started pushing for this in September, why has it taken until April to do this resolution ?

The Central African Republic has been an ignored crisis. It is an isolated and enclaved country. It was difficult to bring to the attention of the media. There are not a lot of foreign journalists in Bangui, countries do not have embassies there. So we had to inform and mobilize the people. After that, there was the mobilization of the African Union, of the French and then we went to the UN.