Esquisse d’une philosophie du style

Autour du champ négro-africain

 

Par le Professeur Georges NGAL

 

 

La présentation de l’ouvrage du Professeur NGAL comportera deux parties *:

- Un résume de l’étude

- Un rappel des principaux chapitres traités

 

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1. Un résumé de l’étude

 

Les études à ce jour, relatives à la philosophie et à l’anthropologie de la littérature africaine ont peu porté l’attention sur les problèmes du style. Des dizaines de thèses, de mémoires de fin d’études sont dominées par des préoccupations souvent idéologiques et sociologiques. Cette négligence, voire cet oubli, n’est pas sans porter préjudice à la réflexion sur la manière d’être et d’agir de chaque être, sur le sens et les œuvres. Le style en définitive en définitive n’est rien d’autre que cela. Question apparemment simple, mais qui renvoie à de multiples implications transcendantales et ontologiques. Implication ne veut pas dire « privilégiement » de spéculations métaphysiques. Si l’œuvre d’art a un « message », un « contenu de vérité et son idée », on n’a pas oublié son autonomie.

Le souci qui a guidé ce travail a été de poser d’abord des problématiques : comment une philosophie du style négro-africain pourrait-elle se formuler dans le champ du savoir philosophique contemporain ? Ensuite de mettre à la disposition du chercheur les matériaux constitués par les deux domaines dans lesquels l’art négro-africain excelle : la littérature et les arts plastiques. Faire connaître d’abord l’existence de cet art, la psychologie de la création négro-africaine, avant d’indiquer les directions dans lesquelles cette étude s’est engagée. D’où le plan d’étude suivant, caractérisé par un schéma apparemment atomistique, dont l’unité est foncièrement soutenue par la théorie transcendantale et ontologique de la communication sous-jacente à la corporéité expressive africaine. Une corporéité qui a pour support un projet phénoménologique et un principe d’accord minimal de dialogue entre les partenaires-interlocuteurs de la communication. Dans la tradition, c’est le « privilégiement » du rapport individu/ethnie qui prévaut, donnant au style son importance communautaire ; dans l’Afrique moderne, le style émerge par l’affirmation progressive de sa dimension individuelle. C’est dire qu’au cœur de la communication se trouvent impliqués les milieux énonciatifs sous différentes formes, les contextes, les situations concrètes, dans lesquels le sens et la signification indissolublement liés au style, se laissant saisir.

 

La notion de style recouvre un champ plus vaste que les arts du langage et englobe les productions humaines où se manifeste une surdétermination dans les moyens d’expression institués ou convenus.

Le style réside en effet dans les moyens d’expression, plus précisément dans l’expressivité ou dans tout ce qui les surdétermine. C’est ainsi qu’on parlera de surcodage, c’est-à-dire d’un surcroît de signification.

Le style apparaît quand, dépassant les moyens d’expression (normes instituées, stéréotypes, vocabulaire collectif ; impersonnel considéré comme legs de la tradition ethnique, etc.) hérités du passé, l’artiste débouche sur des surdéterminations personnelles.

L’artiste traditionnel ne subvertit pas mais crée, à partir d’un « style collectif prédéterminé », un style où il manifeste un certain degré de liberté dans la façon d’assumer les règles héritées du passé ethnique (beauté, équilibre des formes, rythmes plastiques, justesse des proportions, adjonction particulière d’objets divers, polychromie). Il introduit une certaine novation expressive consistant essentiellement dans la marque personnelle et individuelle qu’il imprime au style impersonnel tribal.

L’art, c’est aussi une vision. Une pensée, qui dans sa dimension traditionnelle, ne se pense pas. Il nous est apparu à travers ses variations de constances : des significations qui ont un support métaphysique. Il s’impose également comme un fait social, avec des choix et des finalités, des usages d’une langue : une rhétorique de ses usages, avec des innovations (pratiques néologiques). Dans son individualité et singularité, l’art négro-africain apparaît dominé par la capacité de répéter le particulier à volonté et sans pour autant perdre sa signification. C’est ici que le philosophe intervient pour trouver un fondement ontologique à l’idéalité/« itérabilité ».

 

 

2. Un rappel des principaux chapitres traités

 

Chapitre premier : Problématique d’une philosophie du style

Chapitre deuxième : Du pluralisme du fait artistique

A. Pluralisme du fait littéraire

B. La création plastique

Chapitre troisième : De la psychologie de la création à la philosophie du style

Chapitre premier : De la psychologie de la création à la philosophie du style

Chapitre quatrième : Ecriture / sémiologie

Chapitre cinquième : Une phénoménologie de la présence pleine

Chapitre sixième : Une esthétique de la rupture

Chapitre septième : Ontologie de l’œuvre d’art

Postface :

1. L’art africain et la mondialisation

2. De la mondialité de l’art africain

Références bibliographiques

 

* Esquisse d’une philosophie du style. Autour du champ négro-africain, Ed. TANAWA, 2000, La Courneuve (France), 208 pages – ISBN : 2-911570-13-8

 

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