La restauration de la dignité de la 
femme d’après Madame Louise-Marie DIOP-MAES
Le Soleil : 
Mercredi 24 Mar 2010 – 
Auteur : Idrissa SANE
http://www.seneweb.com/news/article/30243.php
MARIE-LOUIS MAES, 
épouse de feu Cheikh Anta Diop « La non-représentation paritaire des femmes est 
illogique et nuisible à la société » 
L’application 
de la parité aura pour effet immédiat de réparer une injustice ; à long terme, 
elle aura des effets positifs sur le fonctionnement des institutions. Telle est 
la conviction de l’épouse de feu Cheikh Anta Diop, Marie-Louis Maes qui animait 
une conférence axée sur : « Une démocratie moderne appuyée sur la dualité des 
Genres ».
L’épouse de feu Cheikh Anta Diop, la géographe Louis-Marie Maes, en se fondant sur les livres, a montré que la restauration de la dignité de la femme a été portée par de grands philosophes comme Socrate et Platon. Le flambeau a été repris par les philosophes du siècle des Lumières. « Montesquieu recommandait l’accès des femmes à la vie politique. Condorcet estimait que les hommes qui exclurent les femmes du ‘ Droit de cité’, avaient violé le principe de l’égalité des droits « en privant tranquillement la moitié du genre humain de celui de concourir à la formation des lois », avance Marie-Louis Maes.
La marque de la civilisation
Selon, 
l’épouse de feu Cheikh Anta Diop, d’autres auteurs du XIXème siècle comme Stuart 
Mill avaient préconisé la libération des femmes à travers leur instruction. Pour 
cet auteur, l’égalité entre l’homme et la femme serait source de justice. Cette 
égalité introduirait, selon Stuart Mill, plus de philanthropie et consoliderait 
la famille, alors que pour Stendal, cité par Marie-Louis Maes : « l’admission 
des femmes à l’égalité parfaite serait la marque la plus sûre de la civilisation 
».
Marie-Louis 
Maes insiste sur le fait que la situation de la mère de famille se trouve, ipso 
facto, à la fois un état et une profession multiple dont la fonction dans la 
société est absolument fondamentale. « La non-représentation paritaire des 
femmes, qui sont le plus souvent des mères, est donc foncièrement 
anti-démocratique, illogique, aberrante et nuisible à la société », défend 
Marie-Louis Maes.
L’intérêt 
des mères de famille ne peut être mieux défendu que par eux-mêmes, qui le 
connaissent par expérience. L’accès aux postes de responsabilité aux instances 
de prise de décision ou encore dans des Assemblées nationales réparerait donc 
une iniquité et consoliderait l’équilibre au sein de la 
société.
« 
La contribution des femmes devrait permettre d’avoir une société plus 
harmonieuse, plus équilibrée ainsi que des familles plus heureuses, même si 
d’aucuns trouveront toujours des exemples de femmes qui sont pires que les 
hommes », défend l’épouse de l’Egyptologue. Elle en veut, entre autre, pour 
preuve, les femmes admises dans les comités de développement du Projet rizicole 
de Sédhiou (Prs), qui a donné la possibilité de contracter des dettes et de 
contribuer à l’amélioration de leurs techniques 
culturales.
« De 1972 à 1975, les taux de progression du Prs ont dépassé tous les espoirs : ceux des volontaires femmes avaient augmenté de 240% et ceux des volontaires hommes, de 117% », a laissé entendre Marie-Louis Maes, citant le mémoire de maîtrise de Marie Clémentine Goudiaby Diop.
Propositions d’application
Comment 
appliquer la représentation paritaire au Sénégal ? Le Centre de recherche, 
d’étude et de documentation sur les institutions et législations africaines 
(Credila) et 
La 
deuxième proposition était celle du « siège double » ; chaque siège étant 
attribué à deux élus : un homme/une femme alors que la 3e option est celle de la 
liste double qui veut que chaque parti présente sur une même liste électorale 
deux colonnes verticales, une masculine, une féminine, chaque électeur ou 
électrice votant automatiquement pour un homme et pour une femme en suivant 
chaque ligne horizontale de la double liste établie par le parti pour lequel 
elle ou lui a choisi de voter.
La 
4e proposition citée par l’épouse de Cheikh Anta Diop est celle « de la liste 
alternée ou zébrée » déjà en vigueur en Europe ; dans un tel cas, chaque parti 
est obligé de présenter une liste de candidats des deux sexes en position 
alternée, un homme/une femme.
Les participants ont 
finalement retenu la 4e proposition. Les autres étant jugées très compliquées 
pour être appliquées au Sénégal. Le 4e a donc été retenue bien que, dans la 
pratique, le fait que les têtes de listes soient généralement masculines a pour 
effet d’assurer une très forte majorité d’hommes et nullement la parité. 
Cependant, au Sénégal, chaque circonscription a droit à 2 députés au moins. Et, 
il a été conclu que le 4e système assurerait une parité suffisante », note 
Marie-Louis Maes.
[NDLR Sangonet : Lire  
« Louise-Marie DIOP-MAES »]