Tendance au durcissement de la grève des enseignants

BANGUI, 17 oct (AFP) - 13h18 - La grève observée depuis le 1er octobre par les enseignants de Centrafrique, qui exigent le paiement de 9 mois d'arriérés de salaire, se durcit et est en passe de perturber le fonctionnement des établissements scolaires privés, épargnés jusqu'alors, a constaté jeudi un journaliste de l'AFP.

A l'appel de l'IFEC (InterFédéral des Enseignants de Centrafrique, coordination des fédérations syndicales), les enseignants, après une reprise timide des cours, réduisent encore leurs activités.

Dans tous les établissements scolaires publics, les enseignants se présentent désormais aux heures du début des cours. Puis ils se regroupent peu après pour discuter entre eux avant de quitter les établissements sans dispenser les cours.

Par ailleurs, depuis 48 heures, les grévistes, appuyés par des élèves des établissements publics, tentent d'investir les établissements scolaires privés pour en chasser les élèves ainsi de décider leurs collègues enseignants à leur apporter leur soutien.

"Devant les menaces persistantes et les risques encourus par les élèves, nous avons demandé aux enfants de rester à la maison vendredi prochain. Plusieurs informations nous sont en effet parvenues, faisant état d'attaques (en préparation) pour contraindre le gouvernement à faire un geste de plus", a déclaré à l'AFP un gestionnaire d'un établissement privé ayant requis l'anonymat.

"Certes, des dispositions ont été prises par les autorités pour garantir la sécurité dans les établissements privés, a-t-il dit, mais nous craignons des débordements"

En prévision de ces possibles débordements, la police anti-émeutes a pris position autour des établissements scolaires privés.

Lors de la longue grève des fonctionnaires, de novembre 2OOO à mars 2OO1, des grévistes avaient attaqué un lycée et exercé des violences sur des élèves ainsi que sur des responsables d'établissements.

Les enseignants exigent du gouvernement le versement de 9 mois d'arriérés de salaire avant la reprise des cours. Jusqu'à présent, un seul mois a été payé à l'ensemble des fonctionnaires.

La question des arriérés de salaires est un problème récurrent qui empoisonne le climat social en Centrafrique depuis des années.


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