Idriss Deby réitère sa disponibilité à oeuvrer à la réconciliation en RCA

N'DJAMENA, 17 sept (AFP) - 17h57 - Le président du Tchad Idriss Deby a réitéré mardi sa disponibilité à oeuvrer pour la réconciliation nationale en République centrafricaine (RCA) voisine, dans un message adressé à l'Assemblée nationale tchadienne.

"Nous réitérons notre volonté d'aider nos frères centrafricains à transcender leurs divergences", a déclaré le président Deby, dont le pays héberge depuis novembre 2001 l'ancien chef d'état-major centrafricain, le général François Bozizé, entré en rébellion contre le régime de Bangui.

Le président tchadien a toutefois assorti d'un avertissement son message lu par le président de l'Assemblée nationale tchadienne.

"Nous ne saurions tolérer que le gouvernement centrafricain continue à nous utiliser comme bouc émissaire afin de masquer ses difficultés internes et surtout, en aucun cas, nous ne pourrions accepter que des crimes ou autres exactions continuent d'être perpétrés sur nos compatriotes et menacer la paix et la stabilité au Tchad", poursuit le message présidentiel.

Celui-ci revient longuement sur la situation de crise qui a régné tout au long de l'année à la frontière entre les deux pays, marquée notamment par des exactions contre des ressortissants tchadiens, au sud du Tchad et au nord de la RCA, ainsi que par des accrochages militaires.

"Pour autant notre pays ne saurait remettre en cause sa volonté de contribuer à la pacification de notre sous-région ainsi qu'à l'éclosion d'un espace régional d'échanges fructueux et amicaux entre les pays d'Afrique centrale", selon ce message.

"Une fois de plus, nous n'avons aucune volonté de déstabiliser la République centrafricaine", ajoute la même source.

Le président Deby a enfin invité le gouvernement centrafricain "à faire preuve de clairvoyance et de responsabilité en donnant suite aux appels à la réconciliation nationale et en participant à nos côtés à la recherche des voies et moyens susceptibles de garantir une paix durable à nos frontières et une sécurité optimale pour nos peuples respectifs".

 


Reprise du procès de l'ex-ministre de la Défense Jean-Jacques Démafouth

BANGUI, 17 sept (AFP) - 14h00 - L'ancien ministre centrafricain de la Défense, Jean-Jacques Démafouth, a comparu à nouveau mardi devant la Cour criminelle de Bangui pour le crime présumé d'"atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat", passible de la peine de mort ou la prison à perpétuité, a constaté un journaliste de l'AFP.

M. Démafouth, accusé par la justice centrafricaine d'avoir préparé un coup d'Etat parallèle au putsch avorté du 28 mai 2001 à Bangui, s'était déjà longuement expliqué en février et mars derniers, mais son procès avait été suspendu en raison du retrait collectif des avocats de la Défense.

L'audience de mardi a été suspendue après une heure et demi de débats et reprendra mercredi matin.

La Cour criminelle a donné son accord à une requête des avocats de l'ancien ministre demandant que lui soit communiquée et "publiquement entendue", une écoute téléphonique retenue comme pièce à conviction par le ministère public, dont M. Démafouth conteste l'authenticité.

Il s'agit d'une conversation au cours de laquelle le ministre aurait sollicité, le 26 juillet 2001, un renfort de plusieurs centaines d'hommes auprès du chef rebelle congolais Jean-Pierre Bemba pour l'aider à renverser le président Ange-Félix Patassé.

Selon cette écoute, dont l'AFP a eu connaissance, le chef rebelle aurait décliné cette demande trop risquée à ses yeux, mais prodigué des conseils à M. Démafouth pour parvenir à ses fins sans encourir une condamnation de la communauté internationale.

M. Bemba avait volé au secours du président Patassé lors du putsch avorté de mai 2001, en dépêchant à Bangui plusieurs centaines d'hommes qui avaient "sécurisé" les quartiers riverains de la capitale centrafricaine.

Interrogé en septembre 2001 par l'AFP sur l'enregistrement téléphonique en possession de la justice centrafricaine, il en avait également contesté l'authenticité et formellement nié avoir été contacté par M. Démafouth pour un coup d'Etat.


Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 11