Le Tchad veut faire croire au retrait des soldats libyens de RCA, selon Bangui

LIBREVILLE, 30 sept (AFP) - 19h45 - Les autorités tchadiennes tentent de faire croire à un prochain retrait des soldats libyens déployés en République centrafricaine (RCA), a dénoncé lundi la présidence centrafricaine dans un communiqué transmis à l'AFP à Libreville.

"Les autorités tchadiennes, qui avaient déjà fait circuler (...) la rumeur selon laquelle la Libye préparerait une attaque contre le Tchad à partir de la ville de Bouar, en RCA, tentent à nouveau de faire croire à l'opinion, en faisant l'annonce depuis N'Djamena, d'un prochain retrait des mêmes soldats libyens de Bangui", explique ce communiqué signé du porte-parole de la présidence, Prosper Ndouba.

L'Assemblée nationale tchadienne avait indiqué le 26 septembre dernier avoir été informée par l'ambassadeur libyen au Tchad que Tripoli "s'apprête à retirer ses soldats de la RCA". Une information confirmée le même jour par la présidence tchadienne.

Les autorités libyennes n'ont jusqu'à présent pas démenti cette annonce, note-t-on.

"Les relations entre la RCA et la Grande Jamahiriya populaire arabe et socialiste, ainsi que celles de leurs dirigeants respectifs sont excellentes et ne souffrent d'aucun nuage", poursuit le communiqué avant d'affirmer que "les autorités libyennes, du reste, sont extrêmement surprises par ces annonces intempestives".

Un contingent de soldats libyens, évalué à environ 200 hommes, avait été déployé à Bangui, quelques jours après la tentative de coup d'Etat du 28 mai 2001, à la demande du président Patassé.

"Certains ennemis de la RCA ont vu et continuent de voir d'un mauvais oeil la présence des soldats de ce pays frère et profèrent les accusations les plus fantaisistes et se répandent en spéculations de toutes sortes", note la présidence centrafricaine.

Cette dernière exige par ailleurs "des autorités tchadiennes qu'elles fournissent les preuves du stationnement des troupes libyennes dans la ville de Bouar (300 km au nord-ouest de Bangui, ndlr) et des préparatifs de la prétendue attaque du Tchad à partir de cette localité".

Elle exige aussi que "leurs troupes d'occupation se retirent sans délai du territoire centrafricain, faute de quoi la RCA se réserve le droit de saisir les instances internationales compétentes", ajoute le communiqué.

Les relations entre Bangui et N'Djamena se sont fortement tendues depuis que l'ancien chef d'état-major centrafricain, le général François Bozizé, a fui la RCA pour se réfugier au Tchad, en novembre 2001.

Le Tchad, qui s'est inquiété de la présence libyenne en RCA, a accusé la centrafrique d'être responsable de plusieurs accrochages frontaliers survenus ces derniers mois, tandis que les autorités centrafricaines ont dénoncé dans le même temps la présence de soldats tchadiens sur son territoire.


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