Le député Wafio s'inquiète de l'atmosphère "délétère" et "suicidaire" au MLPC

BANGUI, 21 oct (AFP) - 13h15 - Le député centrafricain Jean-Serge Wafio, membre du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC, au pouvoir), a qualifié de "délétère" et "suicidaire" l'atmosphère au sein du parti du président Ange-Félix Patassé, dans un texte transmis lundi à l'AFP à Bangui.

L'"atmosphère délétère" qui règne au sein du MLPC ne peut être que "suicidaire pour tout parti politique", écrit le député Wafio dans cette longue réflexion intitulée "le MLPC face à lui-même".

"En huit ans de gestion de pouvoir, assure l'acien ministre des Mines et de l'Energie, le MLPC est loin d'avoir concrétisé ses nobles idéaux pour des questions d'intérêts égoïstes. (...) Le régime MLPC a fait montre d'un laxisme qui lui est aujourd'hui préjudiciable", juge-t-il.

"Nous manquons de vision d'avenir, nous subissons les faits et évènements politiques et nous faisons preuve d'incapacité d'anticipation au MLPC", déplore encore ce membre influent au sein du parti.

"Nous devons avoir l'honnêteté politique de reconnaître que nous, dirigeants et cadres MLPC, avons commis beaucoup d'erreurs (...) qui ont failli nous faire perdre le pouvoir", poursuit M. Wafio.

Selon le député, "maintenant, le MLPC doit se faire violence, reconnaître ses erreurs, se réconcilier avec lui-même et adopter de nouvelles approches pour sa redynamisation (...) Le refus de le faire équivaut à une mort politique certaine".

En novembre dernier, pendant la tentative d'arrestation de François Bozizé, ancien chef d'Etat-major des Forces Armées Centrafricaines, Jean-Serge Wafio, actuel député de Bossangoa, fief du président Patassé dont François Bozizé est également originaire, avait été accusé de détention illégale d'armes de guerre.

Arrété, soumis à de mauvais traitements et détenu dans les locaux de la Section Enquête Recherches et Documentation (SERD, police politique), il avait été libéré grâce à l'intervention du représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en RCA et aux pressions du parlement centrafricain.


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