Le verdict : la cour requit Vingt ans de travaux forcés contre l'ancien ministre Démafouth


Vingt ans de travaux forcés requis contre l'ancien ministre Démafouth

BANGUI, 23 sept (AFP) - 20h49 - Le procureur général de la Cour criminelle de Bangui a requis lundi 20 ans de travaux forcés contre l'ancien ministre centrafricain de la Défense Jean-Jacques Démafouth, accusé d'"atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat", a constaté un journaliste de l'AFP.

"Les éléments qui entrent dans les charges retenues contre M. Démafouth, sont constitutifs d'atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat. Je requiers contre lui 2O ans de travaux forcés", a déclaré le procureur général Joseph Bindoumi.

L'ancien ministre de la Défense est accusé d'avoir préparé un coup d'Etat parallèle au putsch manqué du 28 mai 2001 à Bangui, pour lequel l'ancien président centrafricain André Kolingba a récemment été condamné à mort par contumace.

Contre les 82 auteurs présumés du putsch du 28 mai 2001 présents à Bangui, le procureur général a requis une cinquantaine de peines comprises entre 1O et 2O ans de travaux forcés, visant notamment de nombreux militaires, et une dizaine de peines de 2 à 3 ans de prison ferme.

Il a réclamé une vingtaine d'acquittements.

Le procureur général a reproché à M. Démafouth de ne pas avoir répercuté les consignes de mises en alerte de l'armée données cinq jours avant la tentative de coup d'Etat par le président Ange-Félix Patassé.

Cette attitude a constitué "un manquement dont les conséquences ont failli remettre en cause les institutions de la République par l'attaque facile de plusieurs points stratégiques de Bangui", a-t-il lancé.

M. Bindoumi a par ailleurs affirmé détenir deux documents "accablants" pour M. Démafouth, découverts au domicile du colonel Français Jean-Pierre Lhommée, un ancien responsable de la sécurité des Nations-Unies assassiné en juin 2OO1 à Bangui.

Le représentant du ministère public a également évoqué "la transcription d'une conversation téléphonique que l'intéressé a eue avec un responsable à l'étranger en date du 26 juillet à 16h46".

Il faisait référence à l'enregistrement d'une conversation téléphonique dans laquelle le ministre centrafricain aurait sollicité auprès du chef rebelle congolais Jean-Pierre Bemba des renforts en hommes pour l'aider à prendre le pouvoir en RCA.

La défense de M. Démafouth a réclamé en vain pendant le procès l'audition publique de cette cassette, qu'elle taxe de "montage".

La Cour criminelle avait donné son accord pour rendre public ce document longtemps présenté comme la principale pièce à conviction de l'accusation contre M. Démafouth, mais s'en est finalement abstenue.

Détenu depuis environ un an dans une villa proche de celle du président Ange-Félix Patassé, M. Démafouth a contesté les accusations dirigées à son encontre tout au long de son procès, qui avait débuté en février et a repris en septembre après plusieurs mois d'interruption.

Il a mis en cause l'attitude douteuse de certains hauts dirigeants de l'armée, dont l'ancien chef de l'état-major des armées, le général François Bozizé, réfugié au Tchad depuis novembre 2001.

Aucun des témoins entendus, parmi lesquels plusieurs ministres alors en charge des questions de sécurité et de défense, ne l'a formellement mis en cause.


L'ex-ministre de la Défense de retour en cour, inculpé pour complot de coup d'État

NAIROBI, 18 septembre 2002 (IRIN) - Le procès de l'ancien ministre de la Défense de la République centrafricaine, Jean-Jacques Demafouth - suspendu en mars en raison d'un boycottage des procédures par les avocats de la défense - a repris mardi.

Toutefois, il a été temporairement suspendu à nouveau en raison de la présumée incapacité du procureur à fournir certains documents à l'équipe de la défense.

Les avocats de la défense ont aussi réclamé un exemplaire de la bande audio qui contiendrait l'enregistrement d'une conversation entre M. Demafouth et un chef rebelle congolais, Jean-Pierre Bemba, concernant un projet de coup d'État en République centrafricaine (RCA).

Le président de la cour, Zacharie N'douba, a demandé que les documents manquants et la bande soient remis à la défense, après quoi le procès recommencera.

M. Demafouth a été arrêté en août 2001 sur présomption d'avoir planifié un coup d'État avec l'aide de M. Bemba. Le bureau du procureur prétend que le projet de coup d'État a échoué parce que l'ancien président André Kolingba avait précédemment lancé une tentative ratée de coup d'État, le 28 mai 2001.

Durant la séance préliminaire du procès, M. Demafouth a nié son implication dans quelque tentative de coup d'État que ce soit. Il a aussi proclamé sa loyauté envers le président de Centrafrique, Ange-Félix Patasse. Il a par ailleurs accusé l'entourage de M. Patasse d'avoir contribué en coulisse à son arrestation.

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