Des militaires des Forces armées congolaises (FAC) vivent depuis plus de huit mois à Bangui

Plus de trente militaires des Forces armées congolaises (FAC) vivent depuis plus de huit mois dans les locaux de l'ambassade de la République démocratique du Congo (RDC) à Bangui où ils attendent leur rapatriement sur Kinshasa, a constaté mercredi un journaliste de l'AFP.

Ces militaires, officiers, sous-officiers et hommes de troupe des FAC, qui viennent de plusieurs secteurs tenus par la rébellion de Jean-Pierre Bemba dans le nord-ouest de la RDC, en sont maintenant contraints à mendier ou à effectuer de menus travaux pour survivre, ont-ils affirmé.

Tous, même ceux qui s'étaient cachés en forêt pour fuir les combats dans la province de l'Equateur avant de gagner Bangui, se déclarent prêts à rejoindre leurs troupes d'origine pour "continuer à nous battre, être jugés, condamnés ou exécutés dans notre pays plutôt que de vivre de façon misérable à Bangui", a affirmé l'un d'eux.

"Nous sommes convaincus que Laurent-Désiré Kabila (qu'ils appellent le "Mzée", soit le commandant suprême des FAC) n'est pas au courant de notre situation car il y aurait déjà trouvé une solution", a poursuivi ce même sous-officier "porte parole" du groupe, sous couvert de l'anonymat.

Ils se demandent à quel niveau se situe le problème pour leur retour en RDC puisque, selon eux, leur ambassade à Bangui, a, à plusieurs reprises mais sans succès, tenté de débloquer cette situation.

En 1999, au plus fort des combats entre les FAC et les rebelles du Mouvement de libération du Congo (MLC) de M. Bemba, plusieurs milliers de soldats des FAC avaient traversé le fleuve Oubangui, frontalier entre la RDC et la Centrafrique. Ils s'étaient retrouvés à quelques dizaines de km au sud de Bangui ainsi que dans la capitale.

Une opération aéroportée, menée avec le concours de la Libye, avait finalement permis leur rapatriement en RDC en août 1999.

La région de Libenge, dans le nord-ouest de la RDC, est toujours le théâtre de violents affrontements entre les FAC et les rebelles, selon des témoignages recueillis la semaine dernière par un journaliste de l'AFP à Mongoumba, localité centrafricaine située juste en face de Libenge.

(AFP, Bangui, 6 sept 2000 - 12h25 )


Actualité Centrafrique - Dossier 3