Les consultations de Amadou Toumani Touré à Bangui (juin 01)


Amadou Toumani Touré : "Il faut d'abord rassurer" les populations
(AFP, Bangui, 17 juin 2001 - 10h23)

L'ex-président malien Amadou Toumani Touré, chargé par l'ONU d'atténuer les tensions en République centrafricaine (RCA) après le coup d'Etat manqué du 28 mai, a estimé samedi soir à Bangui qu'il fallait "d'abord rassurer" les populations.

"Il y a quelque chose de fondamental aujourd'hui à Bangui, c'est la peur. Les gens ont peur d'aller travailler, peur de tout. Il faut d'abord rassurer dans les quartiers, aller chercher ceux qui sont restés en brousse", a déclaré au cours d'un point de presse l'envoyé spécial en Centrafrique du secrétaire général de l'ONU Kofi Annan.

Le général Toumani Touré s'est félicité d'une décision prise par le ministre centrafricain de la Défense, Jean-Jacques Démafouth, d'instaurer des patrouilles mixtes police-gendarmerie pour "appréhender ceux, civils ou militaires, qui se promènent avec des armes, et s'adonnent de manière isolée ou non à des exactions".

"Ce sont des actes concrets de cette nature et non des discours qui pourront seulement rassurer les populations", a-t-il estimé.

M. Toumani Touré s'est voulu rassurant quant au caractère ethnique de ces exactions ayant visé certains membres de l'ethnie minoritaire Yakoma, à laquelle appartient l'auteur présumé du putsch, l'ancien président centrafricain André Kolingba.

"Le brassage et le métissage social sont quelque chose d'évident en Centrafrique et l'on ne peut pas dire aujourd'hui que l'ethnicité soit grave dans ce pays", a-t-il dit tout en soulignant que "quelque chose est là qu'il faut rapidement circonscrire".

Arrivé mardi dans la capitale centrafricaine, M. Toumani Touré devait prolonger de quelques jours son séjour à Bangui pour rencontrer les populations des quartiers et les personnes déplacées en dehors de la ville, après s'être entretenu avec la classe politique et la société civile centrafricaines.


Amadou Toumani Touré poursuit ses consultations à Bangui
(AFP, Bangui, 14 juin 2001 - 18h54)

L'ex-président malien Amadou Toumani Touré, chargé par l'ONU d'atténuer les tensions en République centrafricaine (RCA) après le coup d'Etat manqué du 28 mai, poursuivait jeudi ses consultations dans la capitale centrafricaine, a-t-on appris de source officielle.

A son arrivée mardi à Bangui, le général Toumani Touré a remis un message du secrétaire général de l'ONU Kofi Annan au président centrafricain Ange-Félix Patassé, dont la teneur n'a pas été rendue publique.

M. Patassé lui a donné "carte blanche pour rencontrer toutes les personnes qu'il désirait", a indiqué la présidence centrafricaine.

Mercredi, l'envoyé spécial de l'ONU a rencontré le Premier ministre Martin Ziguélé, le président de l'Assemblée nationale, les représentants du corps diplomatique et des partis politiques de l'opposition.

Selon son agenda, la journée de jeudi devait être consacrée à des entretiens avec des organisations non-gouvernementales de défense des droits de l'Homme, des syndicats et des associations de femmes

Vendredi, "ATT" rencontrera la direction du parti au pouvoir, le Mouvement pour la libération du Peuple centrafricain (MLPC), les représentants des communautés religieuses, et des personnalités politiques du pays.

Il aura un dernier entretien avec le président Patassé, prévu normalement le lundi 18 juin.

Le général Toumani Touré connaît bien la Centrafrique puisqu'il avait présidé pendant 17 mois le Comité international de suivi (CIS) des accords de Bangui, chargé de superviser le retour à la normale après la dernière mutinerie de 1997.


Actualité centrafrique - Dossier 5