Création d'une commission d'enquête parlementaire après le putsch manqué

Les députés centrafricains ont mis en place lundi soir une commission d'enquête parlementaire "chargée de faire la lumière" sur le putsch manqué du 28 mai et "d'élucider les circonstances" de la mort d'un député de l'opposition, a-t-on appris mardi de source officielle.

"L'assemblée nationale a décidé de la mise sur pied d'une commission parlementaire chargée de faire la lumière et d'informer les élus du peuple sur le coup d'Etat et les exactions conséquentes et d'élucider les circonstances dans lesquelles notre collègue Théophile Touba a trouvé la mort", précise une résolution adoptée au terme d'une session extraordinaire.

Le corps de M. Touba, député du Rassemblement démocratique centrafricain (RDC, opposition), parti que présidait le principal putschiste désigné par le pouvoir, l'ancien président André Kolingba, avait été retrouvé le 3 juin aux abords de la résidence du chef de l'Etat.

Selon ses proches parents, la dépouille de M. Touba était criblée de balles et portait des traces de tortures.

A la suite de ce coup d'Etat manqué, les activités du RDC, premier parti de l'opposition avec à l'origine 20 députés sur un total de 109, ont été suspendues pendant trois mois par un arrêté ministériel. Les députés de cette formation ne participaient donc pas à cette session extraordinaire.

A l'ouverture des travaux parlementaires à la mi-juin, le président de l'assemblée nationale Luc Appolinaire Dondon Konamabaye avait préconisé la création de cette commission visant à faire la lumière sur l'implication de certains députés dans la tentative de coup d'Etat.

Parallèlement, une Commission mixte d'enquête judiciaire a été créée le 9 juin avec "pour mission de rassembler les preuves, rechercher les auteurs, coauteurs, complices et receleurs (du coup d'Etat), procéder à leur arrestation en vue de les traduire en justice" selon un arrêté ministériel.

(AFP, Bangui, 3 juillet 2001 - 11h48)


Actualité Centrafrique - Dossier 5