Les diplomates en poste à Bangui "condamnent" la tentative de coup d'Etat. Question de nettoyage ethnique


Les diplomates en poste à Bangui "condamnent" la tentative de coup d'Etat
(AFP, Libreville, 5 juin 2001 - 20h27)

Le corps diplomatique accrédité en République centrafricaine a "condamné" mardi la tentative de coup de coup d'Etat manqué du 28 mai, ainsi que "le recours à la violence contre un chef d'Etat régulièrement élu", selon un communiqué transmis à l'AFP à Libreville.
L'ensemble du corps diplomatique appelle également les putschistes à "renoncer à une entreprise sans issue et à rentrer dans la légalité", précise ce communiqué qui ne fait pas référence à l'auteur présumé du coup d'Etat, le général André Kolingba.
Tout en déplorant "les exactions qui lui ont été signalées de toute part, les diplomates insistent "sur la nécessité de privilégier le recours au dialogue afin de préserver l'unité nationale" de la Centrafrique.
Le corps diplomatique se félicite également "qu'un certain nombre de pays amis et d'institutions internationales se soient prononcées en faveur de la modération et de la recherche de la paix".
Il demande enfin aux autorités centrafricaines de leur permettre d'effectuer leur mission et les déplacements nécessaires à celle-ci "dès que possible".
Depuis le 28 mai, la capitale centrafricaine vit au rythme des combats entre l'armée centrafricaine, soutenues par des soldats du Front de libération du Congo (FLC) de Jean-Pierre Bemba, et les "mutins" qui ont tenté de renverser le président Ange-Félix Patassé, réélu en octobre 1999 pour un mandat de six ans.
Des exactions et des pillages ont été commis depuis plusieurs jours par des militaires de l'armée régulière ou des hommes du FLC dans les zones de combat, et ce, malgré la promesse de la présidence centrafricaine de réprimer tous les "dérapages".
Bangui est jusqu'à présent bouclée à la circulation, rendant impossible les déplacements d'un quartier à un autre, même pour les diplomates étrangers.


Pas de "génocide" en Centrafrique, selon le gouvernement. Question de nettoyage ethnique
(AFP, Libreville, 5 juin 2001 - 21h08)

Le gouvernement centrafricain a démenti mardi l'existence d'un "génocide" dans son pays, affirmant agir en toute légalité dans sa lutte contre les auteurs du putsch manqué du 28 mai, selon un communiqué transmis à l'AFP à Libreville.
"Il n'y aucune forme de génocide actuellement en République centrafricaine (RCA)", indique ce communiqué signé du ministre centrafricain des Affaires étrangères, Agba Otikpo Mezode.
"Le battage médiatique autour de la notion de génocide, inconnue des Centrafricains, procède d'un manoeuvre subliminale", destinée à distiller insidieusement "cette notion dans notre inconscient collectif aux fins de nous pousser à commettre cet acte", explique le ministre.
"Les actions entamées dans le cadre de la recherche des putschistes peuvent entraîner quelques dommages collatéraux" malgré "la volonté du gouvernement de les éviter au maximum".
"Ce sont (les) putschistes qui ont recruté des mercenaires rwandais génocidaires recherchés par la justice internationale", affirme le ministre.
Quelques jours plus tôt, la présidence centrafricaine avait accusé le général André Kolingba, instigateur du coup d'Etat manqué, d'avoir reçu "le soutien des généraux rwandais "Safari" et "Zouzou" encadrant plus de 3OO ressortissants de certains pays africains recrutés comme mercenaires".
Le ministre ne mentionne toutefois pas les exactions ou les pillages qui ont été rapportés par des sources concordantes à Bangui, où l'armée centrafricaine et des éléments du Front de libération du Congo (FLC) de Jean-Pierre Bemba pourchassent les "mutins".
Le gouvernement souligne également son souci "de préserver et raffermir la légalité constitutionnelle en cherchant "à garantir la paix civile momentanément perturbée" et en recherchant "les auteurs du coup d'Etat afin de les remettre à la disposition de la justice".
"Les auteurs du coup d'Etat, loin de vouloir se rendre pour être remis à la justice, s'obstinent à poursuivre la guerre contre le reste du pays", souligne le communiqué.


Actualité Centrafrique - Dossier 5