Les évêques déplorent le "clanisme" et la "culture de la mort"

Les évêques de la République Centrafricaine ont déploré lundi à Bangui la tentative de coup d'Etat du 28 mai ainsi que "l'insécurité", le "clanisme exacerbé" et la "culture de la mort exploitée à outrance" dans le pays.

"Nous déplorons le coup de force du 28 mai dernier contre les institutions de l'Etat et les représailles sans retenues qui continuent à se perpétrer" dans la capitale, affirment, dans un "message de paix", les évêques réunis en session ordinaire dans la capitale.

Ce message fait clairement allusion aux exactions commises contre des membres de l'ethnie Yakoma dont est issu l'ancien président André Kolingba, auteur désigné par le pouvoir de cette tentative de putsch qui avait fait plusieurs dizaines de morts.

Ce dernier, dont la tête avait été mise à prix dans un premier temps par le président Ange-Félix Patassé avant que cette mesure ne soit levée, est toujours en fuite et recherché par l'armée centrafricaine.

Les évêques s'élèvent également contre "l'hécatombe due à nos multiples affrontements armés, les exécutions sommaires, les traques, les braquages (...), le vandalisme (...), l'insécurité sévissant dans le pays, le clanisme exacerbé, la culture de la mort exploitée à outrance et dont nous faisons tous les frais".

Selon leur message, "les conséquences de toutes ces tribulations sont multiples et les plus visibles sont sans conteste la pauvreté de toutes les instances, politiques, économiques, sociales, culturelles et spirituelles du pays et la démotivation pour le travail, vrai moteur du développement".

Ces affrontements ont également entraîné, selon eux, "un traumatisme profond imprimé dans l'âme du peuple centrafricain".

"Face à tant de misères et de souffrances, comment imaginer un pays prospère et dynamique avec cette image de naufragés et d'épaves que nous offrons de notre pays à nous mêmes aujourd'hui et à la postérité?", s'interrogent encore les évêques.

Ils invitent donc "à la conversion des esprits et des coeurs, à la modération dans les comportements, à la sagesse, au patriotisme et au sens du bien commun qui passent par la reprise du dialogue, véritable chemin démocratique et sain des négociations en vue du bien être de notre peuple".

(AFP, Bangui, 2 juillet 2001 - 18h55)