L'ensemble des partis politiques "condamne" la tentative de coup d'état


Les partis politiques centrafricains ont "condamné sans ambiguïté" la tentative de putsch du 28 mai lors d'une rencontre lundi soir entre le président Ange-Félix Patassé et l'ensemble de la classe politique, a rapporté mardi la radio nationale.

"Les partis politiques présents condamnent sans ambiguïté le coup d'Etat manqué du 28 mai dernier; ils condamnent avec fermeté et vigueur les exactions commises de part et d'autre", indiquent-ils dans une "déclaration des partis politiques" publiée à l'issue de cette rencontre.

Le Rassemblement démocratique centrafricain (RDC, suspendu d'activités) de l'ancien président et auteur désigné de ce putsch, André Kolingba, et le Forum démocratique (FODEM) de Charles Massi n'étaient pas présents à cette réunion à laquelle avaient été conviées majorité et opposition confondues.

Dans cette déclaration, les partis se déclarent "profondément attachés au sacro-saint principe constitutionnel qui veut et exige que l'alternance politique passe nécessairement par la voie royale des urnes".

Ils se disent "convaincus de l'urgence et de la nécessité de créer les conditions pour restaurer la confiance et la paix dans le pays et fermement déterminés à oeuvrer pour la consolidation des acquis démocratiques et de l'unité des populations".

Tout en "estimant que la prise de pouvoir par la force doit être bannie des moeurs des Centrafricains", ils ont "présenté leurs sincères condoléances et regrets à toutes les familles éprouvées et demandé au chef de l'Etatd'user de ses prérogatives pour mettre un terme définitivement à ces exactions".

Ils "exigent par ailleurs, au nom de l'Etat de droit, que force reste à la loi et que les auteurs de la tentative de coup d'Etat ainsi que leurs complices présumés soient traduits devant les juridictions compétentes".

Lors de cette rencontre, le président Patassé a donné des instructions aux ministres de la Défense et de l'Intérieur afin de garantir la sécurité de tous les dirigeants des partis politiques, a précisé la radio.

(AFP, Bangui, 26 juin 2001 - 13h07)


Les FACA ont procédé à des opérations de sécurisation au sud de Bangui
(AFP, Bangui, 26 juin 2001 - 13h50)

Les Forces armées centrafricaines (FACA) ont procédé mardi matin à des opérations de sécurisation au sud de Bangui où des tirs d'armes lourdes et d'armes automatiques ont été entendus durant trois heures, ont rapporté des témoins à l'AFP.

Ces opérations se sont déroulées entre 5h00 et 8h00 locales (4h00 et 7h00 , à la sortie sud de la capitale où certains rebelles ont trouvé refuge après la tentative de coup d'Etat du 28 mai, a-t-on précisé de sources militaires.

"Certains putschistes continuent à empêcher les paysans de se rendre dans leurs champs, attaquant au passage des taxis-brousse pour extorquer de l'argent aux conducteurs et aux passagers", a ajouté un militaire sous couvert de l'anonymat.

Les mêmes sources n'ont cependant pas précisé si ces opérations, menées à bord de véhicules blindés, avaient fait des victimes ou permis d'arrêter des rebelles en fuite.

Le putsch avorté du 28 mai, dont un des auteurs principaux, toujours en fuite, est l'ancien président centrafricain André Kolingba, a fait 59 morts, 87 blessés et 80.000 personnes déplacées, selon un bilan officiel.

Plusieurs membres de la famille du général Kolingba, dont son fils aîné, se sont depuis réfugiés au Congo-Brazzaville, a-t-on par ailleurs appris lundi de sources concordantes à Brazzaville.


Actualité Centrafrique - Dossier 5