Patassé se justifie et répond à l'accusation répétée d'éthnocide yakoma

Patassé justifie ses appuis étrangers et nie toute chasse ethnique
Le président Patassé assure qu'il n'y a "pas d'actions contre les Yakomas"
"Avec Bemba, j'ai intérêt à maintenir un climat de paix" (Patassé)


Patassé justifie ses appuis étrangers et nie toute chasse ethnique
(AFP, Bangui, 17 juin 2001 - 12h0)

Le président centrafricain Ange-Félix Patassé, victime d'une tentative de putsch le 28 mai, a justifié samedi soir ses soutiens libyen et de la rébellion congolaise, et contesté au plan intérieur l'existence de toute répression ethnique dans la capitale centrafricaine.

Lors d'un point de presse, M. Patassé a expliqué par des motifs de bon voisinage l'intervention à Bangui de 300 à 700 éléments du mouvement du rebelle congolais de Jean-Pierre Bemba, tout en estimant qu'elle n'était pas de nature à entacher ses relations avec le régime de Kinshasa.

"Avec Bemba, nous avons plus de 1.000 km de frontière commune. J'ai intérêt de maintenir un climat de paix sur les deux rives" du fleuve Oubangui, a déclaré le président centrafricain. "Si on n'applique pas une politique de proximité qui soit fiable, on engendrera un foyer de guerre", a-t-il ajouté.

Soutenu par l'Ouganda, le Mouvement pour la libération du Congo (MLC) de M. Bemba contrôle la province congolaise de l'Equateur, frontalière avec la République Centrafricaine (RCA).

Assurant qu'il n'était "pas un aventurier", M. Patassé a affirmé avoir par ailleurs "toujours été très clair" avec les acteurs du conflit congolais : "Il faut que mon frère Bemba et mon fils (le président congolais Joseph) Kabila se tendent la main, que les Ougandais et les Rwandais quittent le Congo", a-t-il affirmé.

Concernant ses renforts libyens -- au plus une centaine d'hommes et du matériel militaire -, le président Patassé a réaffirmé que c'était à sa demande que le colonel Mouammar Kadhafi, "un ami personnel", avait "envoyé une petite troupe pour me protéger", dans le cadre de l'Union africaine.

Le chef de l'Etat centrafricain s'est refusé à préciser la durée de la présence militaire libyenne à Bangui. Mais, "s'il faut que la Libye se déploie, je donnerai des instructions", a-t-il indiqué sans plus de précisions.

M. Patassé a par ailleurs violemment accusé "la France mercenaire" responsable à ses yeux d'avoir livré les armes et les munitions trouvées au domicile de l'ancien président centrafricain André Kolingba, l'homme du putsch du 28 mai, dont certaines caisses portaient le drapeau français.

Le président centrafricain a cité les noms de plusieurs "mercenaires" français impliqués selon lui dans ces livraisons, dont un ex-conseiller du défunt dictateur zaïrois Mobutu Sese Seko, sans mettre en cause le gouvernement français.

Au plan intérieur, M. Patassé a assuré qu'il n'y avait "pas d'actions contre les Yakomas", l'ethnie de l'ancien président André Kolingba, instigateur présumé du coup avorté du 28 mai, mais "contre les auteurs" de cette tentative de putsch.

"Peut-être que sur le plan militaire, les gens étaient un peu énervés parce qu'ils ne s'attendaient pas à ce coup", a-t-il néanmoins admis, en référence aux récents assassinats qui ont semé la terreur parmi les membres de cette ethnie minoritaire, riveraine du fleuve Oubangui.

Le chef de l'Etat centrafricain a souligné qu'il n'était "pas dans (sa) nature de semer les germes de la division" et qu'il ne "fallait pas confondre une poignée de putschistes et le peuple centrafricain".

M. Patassé n'a par ailleurs pas souhaité s'exprimer sur l'endroit ou pourrait se cacher M. Kolingba, toujours en fuite, et dont il a mis la tête à prix.

"Il doit accepter la reddition et se mettre à la disposition de la justice de son pays pour répondre de ses actes criminels", a-t-il seulement déclaré.

Le président Patassé a également appelé les putschistes en fuite dans le pays ou cachés à Bangui à se rendre. "J'ai donné des instructions pour que rien ne leur arrive. Ils doivent comparaître devant le tribunal de leur pays", a-t-il dit.


Le président Patassé assure qu'il n'y a "pas d'actions contre les Yakomas"
(AFP, Bangui, 16 juin 2001 - 23h18)

Le président centrafricain Ange-Félix Patassé a assuré samedi soir qu'il n'y avait "pas d'action" contre les membres de l'ethnie yakoma, de l'ancien président André Kolingba, l'homme du putsch avorté du 28 mai dernier.

"Il n'y a pas d'action contre les Yakomas mais contre les auteurs du putsch", a déclaré le président Patassé au cours d'une conférence de presse, alors que de récents assassinats ont semé la terreur parmi les membres de cette ethnie minoritaire riveraine du fleuve Oubangui.

"Peut-être que sur le plan militaire, les gens étaient un peu énervés parce qu'ils ne s'attendaient pas à ce coup", a-t-il cependant concédé.

Le chef de l'Etat centrafricain a souligné qu'il n'était "pas dans (sa) nature de semer les germes de la division" et qu'il ne "fallait pas confondre une poignée de putschistes et le peuple centrafricain".

"Il n'y a pas eu d'exactions comme vous le prétendez. Dès les premières heures, j'ai donné des consignes strictes de ne pas faire des tirs nourris non-contrôlés. Quand nous avons repris les quartiers, j'ai ordonné qu'on fasse un ratissage sélectif pour éviter des victimes inutiles", a-t-il dit.

Le président centrafricain n'a pas souhaité s'exprimer sur l'endroit ou pourrait se trouver l'ex-général Kolingba, toujours en fuite, qu'il a qualifié de "très lâche" pour avoir "armé des gens en civils et fait d'eux des boucliers humains".

"Il doit accepter la reddition et se mettre à la disposition de la justice de son pays pour répondre de ses actes criminels", a déclaré M. Patassé.

Le président centrafricain a également appelé les putschistes en fuite dans le pays ou cachés à Bangui à se rendre. "J'ai donné des instructions pour que rien ne leur arrive. Ils doivent comparaître devant le tribunal de leur pays", a-t-il dit.

"Je vais organiser dans les quartiers des pôles de rassemblement pour ceux qui veulent sortir", a précisé le président Patassé.


"Avec Bemba, j'ai intérêt à maintenir un climat de paix" (Patassé)
BANGUI, 16 juin (AFP) -
22h51 -

Le président centrafricain Ange-Félix Patassé, victime d'une tentative de putsch le 28 mai dernier, a justifié samedi soir l'appui à son régime du rebelle congolais Jean-Pierre Bemba, tout en insistant sur ses efforts pour un retour à la paix en République démocratique du Congo (RDC).

"Avec Bemba, nous avons plus de 1.000 km de frontière commune. J'ai intérêt de maintenir un climat de paix sur les deux rives" du fleuve Oubangui, a déclaré M. Patassé au cours d'une conférence de presse.

"Si on applique pas une politique de proximité qui soit fiable, on engendrera un foyer de guerre", a-t-il ajouté.

Entre 300 et 700 éléments du Mouvement de libération du Congo (MLC), qui contrôle la province de l'Equateur, frontalière avec la Centrafrique avec le soutien de l'Ouganda, sont venus prêter main forte au régime Patassé lors du putsch avorté de l'ancien président André Kolingba.

"J'ai demandé à Bemba de m'aider au nom de mon peuple", a ajouté le président centrafricain, assurant dans le même temps qu'il n'était "pas un aventurier".

"J'ai toujours été très clair avec les protagonistes du conflit congolais", a-t-il dit. "Il faut que mon frère Bemba et mon fils (le président congolais Joseph) Kabila se tendent la main, que les Ougandais et les Rwandais quittent le Congo".

Concernant l'appui militaire libyen à son régime, le président centrafricain a réaffirmé que c'était à sa demande que le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, "un ami personnel", "a envoyé une petite troupe pour me protéger", dans le cadre de l'Union africaine.

Interrogé sur la durée de la présence des effectifs libyens à Bangui, -- au maximum une centaine d'hommes - il a déclaré: "c'est une question de souveraineté nationale, cela ne vous regarde pas".

"S'il faut que la Libye se déploie, je donnerai des instructions", a-t-il ajouté.

Le président centrafricain a enfin violemment critiqué "la France mercenaire" qui a, selon lui, livré les armes et munitions trouvées au domicile du général Kolingba, dont certaines caisses portent le drapeau français.

M. Patassé a distingué "la France républicaine" et "la France néo-colonialiste qui a envoyé ces armes et des officiers mercenaires pour détruire le peuple centrafricain", citant les noms de Français impliqués selon lui dans ces livraisons d'armes.


"Avec Bemba, j'ai intérêt à maintenir un climat de paix" (Patassé)
(AFP, BANGUI, 16 juin 2001 - 22h51)

Le président centrafricain Ange-Félix Patassé, victime d'une tentative de putsch le 28 mai dernier, a justifié samedi soir l'appui à son régime du rebelle congolais Jean-Pierre Bemba, tout en insistant sur ses efforts pour un retour à la paix en République démocratique du Congo (RDC).

"Avec Bemba, nous avons plus de 1.000 km de frontière commune. J'ai intérêt de maintenir un climat de paix sur les deux rives" du fleuve Oubangui, a déclaré M. Patassé au cours d'une conférence de presse.

"Si on applique pas une politique de proximité qui soit fiable, on engendrera un foyer de guerre", a-t-il ajouté.

Entre 300 et 700 éléments du Mouvement de libération du Congo (MLC), qui contrôle la province de l'Equateur, frontalière avec la Centrafrique avec le soutien de l'Ouganda, sont venus prêter main forte au régime Patassé lors du putsch avorté de l'ancien président André Kolingba.

"J'ai demandé à Bemba de m'aider au nom de mon peuple", a ajouté le président centrafricain, assurant dans le même temps qu'il n'était "pas un aventurier".

"J'ai toujours été très clair avec les protagonistes du conflit congolais", a-t-il dit. "Il faut que mon frère Bemba et mon fils (le président congolais Joseph) Kabila se tendent la main, que les Ougandais et les Rwandais quittent le Congo".

Concernant l'appui militaire libyen à son régime, le président centrafricain a réaffirmé que c'était à sa demande que le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, "un ami personnel", "a envoyé une petite troupe pour me protéger", dans le cadre de l'Union africaine.

Interrogé sur la durée de la présence des effectifs libyens à Bangui, -- au maximum une centaine d'hommes - il a déclaré: "c'est une question de souveraineté nationale, cela ne vous regarde pas".

"S'il faut que la Libye se déploie, je donnerai des instructions", a-t-il ajouté.

Le président centrafricain a enfin violemment critiqué "la France mercenaire" qui a, selon lui, livré les armes et munitions trouvées au domicile du général Kolingba, dont certaines caisses portent le drapeau français.

M. Patassé a distingué "la France républicaine" et "la France néo-colonialiste qui a envoyé ces armes et des officiers mercenaires pour détruire le peuple centrafricain", citant les noms de Français impliqués selon lui dans ces livraisons d'armes.


Actualité Centrafrique - Dossier 5