Un ex-ministre du président Patassé frappé et menacé par un fils Bozizé

LIBREVILLE, 9 juin 2003 (AFP) - 21h29 - Un ancien ministre du président centrafricain déchu Ange-Félix Patassé, incarcéré dimanche à Bangui, a été frappé et menacé de mort par un fils du général François Bozizé, au pouvoir depuis le 15 mars, ont rapporté lundi des proches de l'ex-ministre.

Jean-Edouard Koyambounou, ancien ministre de la Communication de M. Patassé a été "tabassé par Teddy Bozizé qui l'a menacé de mort avec son pistolet automatique", ont indiqué à l'AFP deux des huit autres cadres du parti de M. Patassé interpellés dimanche dans la capitale centrafricaine.

Selon ces cadres du Mouvement pour la libération du peuple centrafricain (MLPC), joints au téléphone depuis Libreville et qui ont requis l'anonymat, les faits se sont produits lors de leur transfert du commissariat du port de Bangui vers le camp de Roux, une des casernes militaires de la ville.

"M. Koyambounou portait des traces de contusion au visage après son aggression", a-t-on précisé. Certains de ses co-détenus ont convaincu Teddy Bozizé, qui était accompagné d'un caporal, de "ne pas mettre ses menaces à exécution", selon cette source.

Quatre des huits cadres du MLPC interpellés au motif qu'ils tenaient des réunions politiques à caractère subversif, ont été libérés dès dimanche soir, a-t-on appris lundi auprès d'eux.

Les quatre autres, dont M. Koyambounou, deux autres anciens ministres et un ex-conseiller à la présidence, ont ensuite été conduits dans la soirée au Palais présidentiel par mesure de protection, a précisé un cadre du MLPC.

Ils ont été reconduits au Camp de Roux dans la journée de lundi, a-t-il ajouté.

Le président Bozizé était absent de la capitale centrafricaine au moment de ces arrestations.

Il se trouvait en visite officielle en Guinée Equatoriale, d'où il devait regagner Bangui mardi matin.

Le général Bozizé a plusieurs fils, dont l'un, Francis Bozizé, assurait la logistique de son mouvement rebelle, avant sa prise de pouvoir, tandis qu'un deuxième, Socrate, poursuivait tranquillement ses études à Bangui où il avait été interpellé et tabassé avant la chute de M. Patassé.

On ignore si Teddy Bozizé faisait partie du mouvement armé de son père.

Deux textes éclairent la dépêche AFP à propos de Jean-Edouard Koyambounou, ancien ministre de la Communication de M. Patassé "tabassé" par un fils de Bozizé (Libreville, 9 juin 2003, AFP), 11 juin 2003


Les nouvelles brèves de Centrafrique (suite 2)