Le Sénégal s'engage à renforcer la lutte contre la propagation du sida

Les pouvoirs publics sénégalais se sont engagés lundi à renforcer les efforts de lutte contre la propagation du sida au sein de la population.

"Le sida n'est plus un problème de santé publique mais un problème de société et de sécurité", a déclaré Abdou Fall, ministre de la Santé, à des journalistes de la presse internationale invités au Sénégal par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) pour s'imprégner de l'exemple sénégalais en matière de lutte contre cette maladie.

Le Sénégal compte 80.000 personnes vivant avec le sida ou porteuses du virus VIH, soit un taux de prévalence de 1,7%, l'un des plus bas d'Afrique, continent qui détient le record de personnes infectées avec 24,5 millions de malades.

"Notre pays a joué un rôle d'avant-garde depuis 1986 en créant des comités de surveillance qui ont contribué à élargir la réponse pour contenir l'épidémie", a souligné le ministre.

(AFP, Dakar, 29 janvier2001 - 19h15)


Vivre avec le sida, entre espoir et traumatismes sociaux

"Le médecin avait prédit que je mourrais avant deux ans, Dieu merci je tiens encore !". Ciré, 29 ans, atteint du sida, apprend à vivre avec la maladie depuis sept ans tout en redoutant le rejet de la société.

Infecté depuis 1994, ce jeune étudiant à l'allure altière et au physique avenant s'irrite lorsqu'on lui demande comment il a contracté la maladie. Il répond séchement : "J'ai oublié".

Ciré préside une association des personnes vivant avec le VIH (APVVIH) regroupant une cinquantaine de membres actifs, hommes et femmes de tous âges.

"Notre objectif, c'est de dédramatiser le sida en dissipant les angoisses des personnes atteintes", précise-t-il à l'intention des journalistes de la presse internationale invités au Sénégal par le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD) pour un reportage sur l'exemple sénégalais en matière de lutte contre cette maladie.

Le courage de Ciré et sa témérité ont été salués par le comité national de lutte contre le sida (CNLS) qui lutte aussi contre les tabous sociaux en associant les personnes porteuses du virus aux campagnes de sensibilisation de masse.

Au centre de traitement ambulatoire (CTA) du Centre hospitalier universitaire de Fann à Dakar, l'équipe en charge des malades du sida interdit formellement l'usage des mots ou paroles blessants. "Nous évitons les appellations qui stigmatisent", affirme le Pr Salif Badiane, coordonnateur du CTA où les patients sont pris en charges et suivis en service ambulatoire.

"Ils sont partis avant que vous n'arriviez", indique Dr Ndèye Fatou Guèye Ngom, assistante, aux journalistes qui s'étonnent de ne trouver aucun malade dans les salles d'hospitalisation curieusement vides.

Selon Dr Guèye Ngom, "Notre centre respecte la volonté des patients qui souhaitent que le traitement qu'ils suivent soit assuré dans la plus grande discrétion".

En deux ans d'existence, le CTA a consulté plus de 4.500 personnes et hospitalisé 511 malades et un tiers des patients soumis aux traitements antirétroviraux (ARV) y sont suivis.

Outre les visites à domicile, qui "se font avec le consentement de l'intéressé", précise un médecin, le CTA organise des "groupes de parole" au sein desquels les malades se parlent, se découvrent et échangent des avis pour "dompter" leurs peurs.

"Entre eux, ils évoquent leur vie de couple, leurs ménages brisés, les enfants désemparés et les incertitudes de l'avenir", ajoute le Dr Guèye Ngom, soulignant que ces thérapies de groupe sont utiles aux malades tout autant que les médicaments.

Faute de moyens, les pouvoirs publics privilégient la prévention pour lutter contre le fléau avec le soutien de leurs partenaires multilatéraux, tel que le PNUD qui a orienté son aide vers la réduction de "l'impact individuel et communautaire du sida".

En diminuant les prix des antirétroviraux, le gouvernement sénégalais a facilité leur accès aux malades, dont certains bénéficient de la gratuité des soins dans des centres hospitaliers lorsque les médicaments sont disponibles.

Le Sénégal compte 80.000 personnes vivant avec le sida ou porteuses du virus VIH, soit un taux de prévalence de 1,7%, l'un des plus bas d'Afrique, continent qui détient le record de personnes infectées avec 24,5 millions de malades.

(AFP, Dakar, 30 janvier 2001 - 14h41)

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