Victoire de la coalition SOPI du Président Wade aux législatives anticipée

 

Sénégal: l'écrasante victoire de Wade confirmée

DAKAR (AFP) - L'écrasante victoire de la coalition "Sopi" du président Abdoulaye Wade aux législatives anticipées du 29 avril au Sénégal a été confirmée vendredi soir par la Commission nationale de recensement des votes.
Selon ces résultats officiels provisoires, la coalition "Sopi" ("changement", en wolof), avec 49,59% des voix, obtient 89 sièges de députés sur 120 dans la future Assemblée. Ces chiffres n'ont pas fondamentalement changé le tableau qui se dessinait dès l'annonce, au soir du vote, des premières tendances, confirmées plus tard par les commissions départementales.
Favorisée par un mode de scrutin majoritaire au niveau départemental, la coalition, arrivée en tête dans 28 départements sur 30, y rafle 62 sièges sur 65. A ces 62 sièges sont venus s'ajouter 27 autres obtenus sur la liste nationale, où les sièges sont distribués sur une base proportionnelle.
La deuxième place à l'Assemblée revient à l'Alliance des forces de progrès (AFP) de l'ex-Premier ministre Moustapha Niasse (limogé en mars), qui réalise un score de 16,14 % et obtient 11 députés, dont deux sur liste départementale.
Samedi, le porte-parole de l'Alliance des forces de progrès (AFP) a introduit un recours en justice pour "fraude massive" aux élections législatives. "La fraude porte sur des milliers et des milliers de voix", a affirmé le porte-parole Me Abdoulaye Babou, précisant à l'Agence France-Presse que son parti avait introduit un recours auprès de la Cour Constitutionnelle, chargée de proclamer les résultats définitifs, pour demander l'annulation des élections dans 23 bureaux de vote.
De son côté, le Parti socialiste, dont la "descente aux enfers" continue, après la présidentielle de mars 2000 qui avait mis fin à 40 ans d'hégémonie socialiste, devra se contenter de la deuxième place de l'opposition, malgré un nombre de voix un peu plus important (17,36 %) que celui de l'AFP. L'ancien parti au pouvoir, avec 10 députés, "perd" au décompte final pour n'avoir remporté l'élection dans aucun département.
Par ailleurs, un petit parti, l'Union pour la République (UPR), s'estimant victimes de fraudes, notamment lors des opérations de dépouillement, a déjà annoncé son intention de déposer "un recours en annulation des résultats" devant ce Conseil, chargé de leur validation.
Le président Wade, sans attendre les résultats officiels, a annoncé la formation de son prochain gouvernement pour le 11 mai. Jeudi soir, accompagné des "élus de la liste Sopi", il est allé "rendre grâce" à son marabout, le chef de la confrérie mouride à Touba (200 km de Dakar), relançant le débat sur la "confrérisation" du pouvoir.
Ce débat semblait pourtant clos avec la décision des électeurs de reléguer aux dernières places les partis porteurs d'un discours sectaire, religieux ou ethnique. Aucun de ces partis n'a en effet obtenu un nombre de voix suffisant pour envoyer un député à la future Assemblée.
Au total, celle-ci comptera 10 partis, sur 25 en compétition, dont l'Union pour le renouveau démocratique (URD) de Djibo Ka, avec 3 sièges et le Parti africain pour la démocratie et le socialisme (AJ-PADS) du ministre sortant des Mines et de l'énergie, Landing Savané, avec 2 députés. Cinq petites formations ont eu chacune un élu.


Actualité internationale et africaine 2