Deux élections présidentielles 2002 et deux victoires contrastées : Mugabé au Zimbabwe, Denis Sassou Nguesso au Congo Brazzaville


Le Zimbabwe condamné internationalement, sauf en Afrique
Reuters, Paris, mercredi 13 mars 2002, 22h24 - La communauté internationale, à l'exception notable de plusieurs pays africains, a globalement mis en doute la validité de l'élection présidentielle zimbabwéenne, officiellement remportée par le chef de l'Etat sortant Robert Mugabe.

La Grande-Bretagne, ancienne puissance coloniale, a dit ne pas être surprise par le triomphe de Mugabe, mais n'a pas annoncé quelles mesures elle prendrait.

"Pendant des mois le gouvernement du Zimbabwe a conduit une campagne de violence et d'intimidation systématique, au service d'un résultat: le pouvoir à tout prix", a déclaré aux journalistes le secrétaire au Foreign Office, Jack Straw. "Ce n'est pas une surprise si ce résultat a été atteint."

"Si (...) le président Mugabe avait fait pleinement confiance au soutien populaire, il n'aurait pas empêché à des électeurs de s'inscrire, ordonné à la police d'interrompre des rassemblements, fait arrêter le dirigeant de l'opposition, et réduit le nombre de bureaux de vote dans des bastions de l'opposition", a ajouté le chef de la diplomatie britannique.

Londres avait tenté, en vain, de convaincre le Commonwealth de prononcer des sanctions à l'encontre de Harare dès avant le scrutin du week-end dernier.

Straw avait prévenu mardi que si Mugabe "volait" la victoire, il y aurait d'"énormes conséquences" dans les relations entre la Grande-Bretagne et le Zimbabwe.

Il a toutefois expliqué mercredi que Londres consulterait les partenaires européens, les Etats-Unis et le Commonwealth avant de prendre d'éventuelles mesures.

Plusieurs observateurs indépendants ont dénoncé le climat de violence qui a terni la campagne électorale, et les irrégularités qui ont selon eux empêché plusieurs dizaines de milliers d'électeurs de voter, notamment dans la capitale zimbabwéenne, bastion du candidat de l'opposition. Ce dernier, Morgan Tsvangirai, a été largement battu selon les résultats officiels annoncés mercredi.

"FONDAMENTALEMENT TRUQUEES"
"Les élections présidentielles au Zimbabwe (..) ont été fondamentalement truquées", a déclaré au nom des Etats-Unis le secrétaire d'Etat adjoint aux Affaires africaines, Walter Kansteiner. "Du début à la fin, le processus électoral a ignoré les règles et les normes en vigueur dans l'ensemble de la Communauté de développement de l'Afrique australe, et que le Zimbabwe s'était engagé à respecter", a-t-il ajouté.

A Paris, le Quay d'Orsay a pour sa part estimé que le vote ne pouvait être "considéré comme substantiellement libre et juste".

La France et ses partenaires européens feront une déclaration plus précise sur ce scrutin dès qu'ils auront connaissance des rapports définitifs rédigés par les nombreuses missions d'observation sur place (Commonwealth, SADC, OUA, Norvège, Japon, Etats-Unis, ACP).

En revanche, l'Afrique du Sud,le Nigeria et le Kenya se sont tenues à l'écart du choeur des critiques.

Les observateurs sud-africains ont réaffirmé leur sentiment que le scrutin s'était déroulé de façon honnête.

"Sur la foi de nos constatations, la mission d'observateurs sud-africaine estime que l'issue de l'élection présidentielle zimbabwéenne doit être considérée comme légitime", a dit le chef de la mission, Samuel Motsuenyane, tout en reconnaissant quelques défaillances en matière d'organisation.

Même son de cloche du côté des observateurs nigérians, qui affirment dans un communiqué n'avoir "enregistré aucun problème qui suffise à menacer l'intégrité et le résultat de l'élection, dans les zones supervisées".

Une équipe d'observateurs de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA) a même qualifié le scrutin de "transparent, crédible, libre et juste."

De son côté, le président kenyan Daniel Arap Moi a adressé un message de félicitations à son "cher frère" Robert Mugabe. "Votre victoire et celle de la ZANU-PF témoignent de la confiance et de l'estime dans lesquelles vous tient le peuple du Zimbabwe", écrit Daniel Arap Moi, qui dirige le Kenya depuis 24 ans.

Le Forum parlementaire de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) a en revanche tenu un discours bien différent, soulignant notamment les violences dont ont été victimes les partisans de l'opposition.

"La violence a été manifeste dans le nombre de victimes hospitalisées, de nombreux cas de torture présumés, d'incendies criminels, d'agressions et d'emprisonnements erronés", dit-il dans son rapport.

Le gouvernement du Zimbabwe a arrêté ce week-end des centaines de personnes impliquées dans l'organisation du scrutin présidentiel remporté par le chef de l'Etat sortant, a déclaré de son côté Amnesty International.

L'organisation humanitaire précise avoir reçu des informations faisant état de plus de 1.400 personnes arrêtées, en majorité des agents électoraux et des observateurs indépendants.

Elle cite un avocat de l'organisation zimbabwéenne Avocats pour les droits de l'homme, qui a visité les cellules du commissariat central d'Harare et affirme que les détenus n'ont pas été nourris et ne peuvent pas s'allonger en raison de la surpopulation.

Amnesty se dit "profondément inquiète pour la sécurité des personnes arrêtés" en raison des accusations de disparitions et de traitements dégradants dont sont l'objet les forces de sécurité.

Amnesty précise que nombre des personnes arrêtées sont membres du Mouvement pour un changement démocratique (MDC) de Tsvangirai et demande leur libération immédiate et sans conditions.

 

Bush refuse de reconnaître la victoire de Mugabe
AP, WASHINGTON - 14 mars 2002   00:34 - George Bush a déclaré que les Etats-Unis ne reconnaîtraient pas la victoire de Robert Mugabe, réélu président du Zimbabwe à l'issue d'un scrutin et d'une campagne entachés d'irrégularités et de violences. Les Etats-Unis, a précisé le président américain, vont consulter les autres pays sur la façon «de réagir à cette élection viciée».

«Nous ne reconnaissons pas le résultat de cette élection parce que nous pensons qu'il est erroné», a déclaré M. Bush.

Le secrétaire d'Etat Colin Powell a dénoncé les «nombreuses et profondes irrégularités». «M. Mugabe peut revendiquer la victoire mais pas la légitimité démocratique», a-t-il estimé, omettant à dessein d'écrire «le président» dans un communiqué lu par son porte-parole Richard Boucher à Washington.

La politique du gouvernement Mugabe «a été marquée par un mépris flagrant de la loi, de graves violations des droits de l'Homme, une vaste répression de l'électorat zimbabwéen et finalement le découragement de milliers d'électeurs», a ajouté le chef de la diplomatie américaine.

Il a suggéré que les Etats-Unis pourraient prendre des sanctions contre Mugabe et son entourage. Le président George Bush a déjà restreint la liberté d'entrée aux Etats-Unis du président zimbabwéen, de sa famille et d'autres responsables du gouvernement ou alliés ayant profité des abus de pouvoir. AP

 

Zimbabwe: Robert Mugabe en passe d'être réélu sur fond de fraude électorale --par Ravi Nessman
AP, HARARE, Zimbabwe - 13 mars 2002   14:36 - Le président sortant Robert Mugabe a été déclaré vainqueur de l'élection présidentielle par le gouvernement mercredi, à l'issue du scrutin le plus disputé de l'histoire du Zimbabwe. Mais, selon l'opposition et les observateurs, cette élection a été entâchée d'irrégularités et d'actes de violence commis par le parti au pouvoir.

Les résultats annoncés par la radio publique donnent la victoire à Robert Mugabe, dont le face-à-face avec le chef de l'opposition Morgan Tsvangirai constituait la première confrontation électorale réelle pour le président depuis son arrivée au pouvoir il y a 22 ans, au moment de l'indépendance du Zimbabwe.

Selon des résultats officieux portant sur la totalité des circonscriptions, Robert Mugabe récolterait 54% des suffrages, contre 40% pour son rival Morgan Tsvangirai. D'après la radio publique, M. Mugabe obtenait 1.685.212 voix, contre 1.258.401 pour M. Tsvangirai. Selon les responsables électoraux, 3.130.913 de personnes ont voté sur 5.647.812 électeurs inscrits.

«Nous déclarons que Robert Gabrielle Mugabe a reçu la majorité des suffrages exprimés», a déclaré Towada Mudede, le secrétaire général du Conseil d'administration des élections. Les résultats doivent encore être certifiés pour être officiels.

«C'est une grande victoire», a déclaré le ministre de la Justice Patrick Chinamasa. «Elle a été gagnée sur la question de la terre», a-t-il ajouté, faisant référence à la politique de Robert Mugabe consistant à saisir des terrains détenus par des blancs et de les céder à des noirs dépourvus de tout.

Le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) a rejeté les résultats annoncés. «Aucune personne sensée ne peut dire qu'on s'est approché d'une élection libre et équitable», a déclaré David Coltart, un membre de l'opposition au Parlement. «Il y a des chiffres vraiment étranges en provenance des zones rurales.»

«C'est la plus grande fraude électorale dont j'ai été témoin dans ma vie», a dénoncé pour sa part Morgan Tsvangirai lors d'une conférence de presse mercredi. L'élection «ne reflète pas le désir réel du peuple du Zimbabwe et est illégitime à ses yeux.»

Les observateurs indépendants se sont également interrogés sur la validité du scrutin, affirmant qu'il était entâché de violences, d'intimidations, de confusion et de violations du droit électoral à l'encontre de milliers d'électeurs de Harare, capitale et bastion de l'opposition.

Au moment où les résultats étaient annoncés tôt mercredi matin, les forces de sécurité zimbabwéennes étaient en «alerte totale» pour prévenir toute agitation. Des barrages de police ont été dressés sur les principales routes menant à Harare et des soldats se sont apparemment déployés sur l'aéroport de Bulawayo.

Des hélicoptères militaires survolaient la ville de Bulawayo, autre fief de l'opposition, dont le siège local a été brièvement cerné par l'armée.

Selon Amnesty International, quelque 1.400 agents représentant l'opposition dans les bureaux de vote et plusieurs observateurs indépendants ont été détenus, tandis que d'autres ont été arrêtés au motif qu'ils auraient essayé de voter une deuxième fois.

«Nous sommes très inquiets pour la sécurité de ceux qui ont été arrêtés, compte tenus des informations faisant état de 'disparitions', de traitements cruels, inhumains et dégradants perpétrés par les forces de sécurité zimbabwéennes», a souligné Amnesty dans un communiqué réclamant leur libération.

Tony Reeler, responsable du mouvement des droits de l'homme zimbabwéen Amani Trust, a affirmé mardi soir qu'au moins 2.000 personnes avaient été placées en détention et que la majorité d'entre elles n'avaient toujours pas été libérées.

La police a précisé pour sa part que 277 personnes avaient été arrêtées à Harare pour des irrégularités liées au scrutin.

Robert Mugabe faisait face à peu de dissidence jusqu'à ces dernières années, marquées par l'effondrement de l'économie du pays et l'accroissement de la violence politique attribuée essentiellement à l'Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (ZANU-PF) au pouvoir. AP


Une mission de l'OUA souligne "l'engouement des Congolais à voter"
AFP, Brazzaville, 13 mars 2002 - 15h05 - Une mission d'observation de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) de l'élection présidentielle au Congo-Brazzaville a souligné mercredi "l'engouement des Congolais à voter à la présidentielle".

"Nous soulignons l'engouement de la population à voter ainsi que l'atmosphère de sérénité qui a prévalu pendant le processus électoral et le déroulement du scrutin du dimanche 10 mars", a déclaré à l'AFP le chef de la mission, le Camerounais Victor Tjomatchouan Toko.

La mission de l'OUA -qui outre M. Tjomatchouan Toko, compte un Tunisien, un Nigérien, un Rwandais et un Djiboutien- a rencontré au Congo les autorités politiques et administratives, ainsi que les candidats et le rapporteur général de la Commission nationale des élections (CONEL), a indiqué le chef de la délégation.

"Ces rencontres nous ont permis de répertorier des aspects positifs, mais nous avons également constaté des points qui demanderont à être améliorés dans la perspective des scrutins à venir", a noté M. Tjomatchouan Toko.

Parmi ces éléments critiquables, les représentants de l'OUA ont relevé, dans un communiqué, "la non-clarté, l'interférence et les insuffisances de certains textes juridiques régissant les élections, qui donnent lieu à des interprétations diverses", ainsi que "le retard dans l'envoi des documents électoraux qui a entraîné des difficultés de déploiement des délégués candidats dans les bureaux de vote".

La mission de l'OUA a en revanche valorisé "le sens des responsabilités de l'ensemble des acteurs impliqués dans les élections qui a permis aux électeurs de s'exprimer librement".

Comme l'Union européenne et la Francophonie, qui ont envoyé des missions d'observation à l'occasion du scrutin présidentiel, l'OUA s'est déclaré prête "à accompagner le Congo-Brazzaville pour les échéances à venir de son processus électoral".

Après dépouillement de 80% des bulletins, le président congolais Denis Sassou Nguesso arrive en tête de l'élection présidentielle avec 92% des suffrages exprimés, a annoncé la CONEL mercredi en fin de matinée.

 

Denis Sassou Nguesso élu avec 89,41 % des suffrages exprimés
AFP, Brazzaville, 13 mars 2002 - 19h55 - Denis Sassou Nguesso a été élu à sa propre succession à la présidence de la République du Congo avec 89,41 % des suffrages exprimés, a annoncé mercredi soir le ministre congolais de l'Intérieur, Pierre Oba.

Le taux de participation communiqué par le ministre de l'Intérieur est de 74,70 % et le taux de suffrages exprimés de 69,36 %.

Denis Sassou Nguesso devance très largement Joseph Kignoumbi Kia Mboungou qui n'a recueilli que 2,76 % des suffrages suivi d'Angèle Bandou (2,32 %), Luc Daniel Adamo Mateta (1,59 %), Côme Manckassa (1,25 %) et Bonaventure Mizidy Bavoueza (1 %), a ajouté M. Oba.

Trois candidats de l'opposition, dont l'ancien président de l'Assemblée nationale, André Milongo, avaient retiré leurs candidatures puisque, selon eux, les conditions de transparence du scrutin n'étaient pas réunies.

Ces résultats, complets mais provisoires, devront être confirmés par la Cour Suprême qui joue le rôle de Conseil Constitutionnel pendant la durée de la transition.

Le ministre de l'Intérieur, le général Pierre Oba, a rendu un hommage appuyé à "la sérénité des Congolais" lors d'un vote qu'il estime s'être déroulé normalement.

"Le scrutin s'est déroulé dans des conditions normales de régularité et de transparence en présence constante des observateurs nationaux et internationaux avec la participation des représentants des candidats", a-t-il souligné.

Le ministre a enfin félicité les équipes de campagne de tous les candidats "pour leur coopération, heurtée parfois mais somme toute constructive et fructueuse" et exprimé la gratitude du gouvernement congolais "aux observateurs nationaux et internationaux pour la pertinence et la rigueur de leurs remarques ainsi que la justesse de leurs opinions librement exprimées".

 

Denis Sassou-Nguesso réélu
AP, BRAZZAVILLE, 13 mars 2002   21:42 - Denis Sassou-Nguesso a été réélu à la présidence du Congo-Brazzaville, a annoncé mercredi à la radio le ministère de l'Intérieur. Le chef de l'Etat sortant a remporté l'élection, la première du pays depuis la fin de la guerre civile en 1999, avec une écrasante majorité de 89% des voix.

La Cour suprême devait confirmer les résultats plus tard dans la soirée.

Denis Sassou-Nguesso, qui détient le pouvoir depuis 1979 à part une parenthèse de cinq ans, bénéficie d'un nouveau mandat de sept ans. Les électeurs «ont exprimé leur rejet de la haine, de la division et de l'insécurité et leur désir de vivre dans un Congo libre, uni, démocratique et pacifique», a-t-il déclaré.

Sa victoire ne faisait guère de doute après le retrait vendredi de son principal rival André Milongo. L'ancien président de l'Assemblée nationale et membre de l'Union pour la démocratie et la république (UDR) avait appelé au boycott du scrutin qu'il jugeait forcément truqué.

Les six autres candidats ont tout juste dépassé les 10% des voix, selon le ministère de l'Intérieur.

Joaquim Miranda, à la tête des 45 observateurs de l'Union européenne, a estimé que le scrutin s'était déroulé «dans des conditions acceptables» et un calme qui «montre que le peuple congolais, les candidats et les autorités désiraient tourner définitivement la page de la violence. C'est très important pour un pays qui sort d'une guerre très violente».

Selon Charles Zacharie Bowao, de la Commission électorale, le taux de participation a été de près de 75%. Quelque 1,7 million des 2,9 millions d'habitants étaient inscrits.

Agé de 59 ans, Denis Sassou-Nguesso a présidé aux destinées du Congo-Brazzaville pendant 13 ans sous le régime du parti unique marxiste avant d'être battu par Pascal Lissouba lors des premières élections démocratiques en 1992.

Sassou-Nguesso a ensuite repris le contrôle en 1997, en pleine guerre civile sanglante, une semaine avant les nouvelles élections présidentielles. En 1998, il a fait face à la nouvelle guerre lancée par les milices fidèles à Lissouba alliées à celles de l'ancien Premier ministre Bernard Kolelas.

La guerre, doublée d'affrontements inter-ethniques sanglants, s'est achevée en 1999 sur des accords de cessez-le-feu et de désarmement des milices. Une nouvelle Constitution renforçant les pouvoirs présidentiels a été approuvée le mois dernier, fixant également les législatives au 12 mai et les municipales au 9 juin. Kolelas et Lissouba, tous deux en exil et condamnés par contumace pour crimes pendant la guerre civile, n'ont pu se présenter. AP

 

Sans rival, Sassou Nguesso est réélu sans surprise au Congo, Par Christian Tsoumou
Reuters, Brazzaville, mercredi 13 mars 2002, 22h11   - Le président congolais sortant Denis Sassou Nguesso a facilement remporté l'élection présidentielle de dimanche à laquelle ses deux principaux rivaux n'avaient pas été autorisés à se présenter, selon les résultats officiels.

Crédité de 89,41% des suffrages, Sassou Nguesso est réélu pour sept ans et bénéficie de pouvoirs accrus, en vertu d'une nouvelle constitution qui entre en vigueur après ce scrutin, le premier du genre depuis dix ans.

Cette élection est considérée comme une étape importante sur la voie du retour à une paix durable après la brève, mais sanglante guerre civile de 1997 qui a fait 10.000 morts et déplacé un tiers de la population.

Toutefois, l'absence de challengers de poids face au président Sassou Nguesso, un ancien marxiste qui s'est emparé du pouvoir lors de la guerre civile, a vidé l'élection d'une bonne partie de sa signification.

L'ancien président Pascal Lissouba et l'ancien Premier ministre Bernard Kolelas, qui vivent en exil, n'ont pas été autorisés à se présenter, et le seul candidat sérieux restant, l'ancien Premier ministre André Milingo, a jeté l'éponge la veille du scrutin en accusant le pouvoir d'irrégularités.

Le premier dauphin du chef de l'Etat n'a recueilli que 33.154 voix.

PAS D'INCIDENT MAJEUR, SELON L'UE
"Les Congolais ont donné à l'humanité une leçon d'unité par le refus de la haine, de la division, de l'insécurité et de l'archaïsme," a déclaré Sassou devant 500 de ses partisans après l'annonce des résultats.

"Ma victoire est celle de tout le peuple congolais. J'invite donc tous les candidats perdants à s'unir au peuple pour relever le défi de la reconstruction et de la modernisation de notre pays," a-t-il ajouté.

Les observateurs européens se sont félicités que le scrutin se soit déroulé sans incident majeur, bien que les opposants aient fait état de difficultés dans l'accès aux bureaux de vote.

"Le calme observé pendant la phase pré-électorale et le jour du scrutin est un aspect positif de ce scrutin et démontre que le peuple congolais, les candidats et les autorités ont eu la volonté de tourner définitivement la page de la violence," a dit Joaquim Miranda, chef de la mission d'observation de l'Union européenne.

Sassou Nguesso est arrivé au pouvoir en 1979 à la faveur d'un coup d'Etat militaire.

Au cours des treize années qui suivent, il s'est peu à peu éloigné du bloc soviétique et s'est tourné vers l'Occident pour profiter de la manne pétrolière dont dispose son pays. En 1992, il a perdu les élections, remportées par Lissouba mais il est revenu à la tête de l'Etat en 1997, avec l'aide de l'armée angolaise.

 

Bush critique la répression israélienne de ces derniers jours
AP, WASHINGTON - 14 mars 2002   00:06 - George Bush a critiqué mercredi plus directement qu'il ne l'avait fait jusqu'à présent les opérations meurtrières de représailles militaires contre les Palestiniens ordonnées ces derniers jours par le Premier ministre israélien Ariel Sharon.

«Franchement, cela n'aide pas, ce que les Israéliens ont fait récemment», a déclaré le président américain lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche. «Je comprends quelqu'un qui essaie de se défendre (...) mais les actions récentes n'ont pas aidé».

Le chef de la Maison Blanche a exhorté Israéliens et Palestiniens à «oeuvrer pour créer les conditions d'un accord potentiel» à l'occasion du retour du médiateur américain Anthony Zinni au Proche-Orient jeudi.

«Nous devons nous impliquer au Proche-Orient pour sauver des vies», a ajouté George Bush. «Cela brise mon coeur et celui de beaucoup de gens dans le monde de voir des jeunes enfants perdre leur vie à cause de la violence».

Le président a toutefois voulu rester optimiste, évoquant le retour jeudi au Proche-Orient du médiateur américain Anthony Zinni: «Il a beaucoup de travail à faire mais si je ne pensais pas qu'il puisse faire des progrès je ne lui demanderais pas d'y aller». Le général Zinni «restera aussi longtemps qu'il fera des progrès», a souligné le porte-parole des Affaires étrangères Richard Boucher.

Le militaire à la retraite s'est entretenu mercredi avec le secrétaire d'Etat Colin Powell, selon un haut responsable américain qui a requis l'anonymat. Le chef de la diplomatie a demandé au médiateur de restaurer le cessez-le-feu puis d'amener Israël et les Palestiniens à entamer des démarches pour la paix d'après cette même source. AP


Actualité Internationale et africaine 3 - [Dossier Elections Congo (Brazzaville), Zimbabwe]