Les forces gouvernementales reprennent Bozoum et l'appel de Jean Ping
NAIROBI, 23 décembre (IRIN) - Les troupes 
gouvernementales ont repris aux forces rebelles la ville de Bozoum, à 384 km au 
nord-ouest de la capitale de la République
centrafricaine (RCA), Bangui, selon le ministre adjoint de la Défense,
Xavier Yangongo.
"Vendredi [20 décembre], nous avons repoussé tous les rebelles hors de
Bozoum. Ils ont alors battu en retraite en direction de leur
quartier-général, à Bossangoa [à 305 km au nord de Bangui]", a-t-il confié à 
IRIN, lundi. Selon lui, la ville est demeurée 24 heures sous contrôle
rebelle. Mais il n'a pas précisé si l'un des alliés du Gouvernement, le
Mouvement de libération du Congo (MLC, de la République démocratique du Congo), 
a pris part à cette bataille. Aucun bilan des morts et blessés n'était encore 
disponible.
Bozoum est la troisième ville - après Damara et Bossembélé - à avoir été
récupérée par les forces gouvernementales aux mains des rebelles partisans du 
général transfuge François Bozizé, un ancien chef d'état-major de l'armée
centrafricaine. Citant des témoins, les journaux locaux ont rapporté que les 
rebelles avaient pillé Bozoum, en s'acharnant surtout sur un projet de
développement soutenu par les Allemands, "Développement rural de la province de 
l'Ouham Pendé", dont Bozoum est la capitale. Les rebelles auraient notamment 
confisqué des camions et d'autres équipements.
Ces nouveaux développements se sont déroulés pendant que la force de
protection de la Communauté des États sahélo-sahariens poursuivait son
retrait de la RCA, pour être remplacée par des troupes de la Communauté 
économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC).
La CEMAC a déjà transporté par avion 110 soldats gabonais jusqu'à Bangui.
Ils doivent être suivis par d'autres contingents du Cameroun, de la
République du Congo, de Guinée équatoriale et du Mali. En tout, la force 
comptera jusqu'à 350 hommes. Leur mandat inclura la protection du président 
Ange-Félix Patassé, la surveillance de la frontière commune Tchad-RCA, et la 
restructuration de l'armée centrafricaine.
Après le départ du contingent djiboutien, jeudi, la composante soudanaise de la 
force a quitté dès le lendemain. Des soldats libyens auraient aussi déjà quitté 
Bangui, dit-on.
Durant ce temps, Radio France Internationale révélait lundi que le président 
togolais, Gnassingbé Eyadéma, a accueilli la semaine dernière M. Bozizé, le 
ministre gabonais des Affaires étrangères, Jean Ping, ainsi que le secrétaire 
libyen aux affaires africaines, Ali Abd al-Salam al-Turayki, dans
un effort pour inciter MM. Patassé et Bozizé à se réconcilier.
Par ailleurs, l'alliance de 12 partis d'opposition qui a organisé avec
succès la semaine dernière une journée de deuil en solidarité avec les victimes 
de la crise d'octobre, vient de lancer un appel à participer à une nouvelle 
action visant à réclamer le retrait des soldats libyens et des combattants du 
MLC. Cette fois-ci, l'opposition invite la population de Bangui à tambouriner 
leurs casseroles pendant deux minutes, chaque jour à 18h, du 27 au 31 décembre.
UN, IRIN, 2002