Des déplacés rentrent chez eux malgré le manque de sécurité
BANGUI, 24 février 2003, Nations Unies, (IRIN) - Des personnes déplacées à l'intérieur de leur pays,
originaires de Bozoum (à
384 km au nord-ouest de la capitale, Bangui) ont commencé à rentrer chez
elles après que le gouvernement, soutenu par les forces alliées, ait repris
cette ville le 13 février, a rapporté, le 22 février, la station officielle
Radio Centrafrique.
« A l'heure où nous parlons, un calme précaire règne à Bozoum, » a déclaré à
la station Jean-Pierre Sacko, sous-préfet de Bozoum.
20 000 habitants de Bozoum ont fui leur domicile pour se cacher dans le maquis 
depuis le 19 décembre 2002, lorsque les rebelles fidèles à François Bozizé, 
ancien chef d'état-major de l'armée régulière, ont occupé la ville.
Depuis lors, le manque d'accès à cette population déplacée a rendu impossible 
l'apport de toute aide humanitaire.
M. Sacko a, par ailleurs, ajouté que ces personnes déplacées sont rentrées chez 
elles alors que la sécurité n'est pas encore rétablie dans la ville. Il a 
demandé au gouvernement de dépêcher des forces de police et de gendarmerie pour 
garantir l'ordre public et la sécurité. Il a précisé que quelques rebelles, qui 
ne connaissent pas la région, continuent de se cacher dans des habitations 
abandonnées ou encore dans les montagnes environnantes. M. Sacko a indiqué que 
ses services, des organisations de jeunesse ainsi que la Croix-Rouge locale 
réfléchissent aux moyens d'enterrer les corps qui jonchent les rues de la ville 
afin d'éviter la propagation d'épidémies.
Interrogé sur le massacre présumé de Tchadiens et de musulmans par les forces 
gouvernementales et leurs alliés du Mouvement de libération du Congo, faction de 
la République démocratique du Congo, M. Sacko, qui s'est rendu à Bozoum le 
lendemain de sa libération, a affirmé n'avoir constaté aucune trace de ces 
présumés massacres.
Néanmoins, il a confirmé l'existence de tensions entre les Tchadiens et les 
habitants indigènes de Bozoum. Il en a attribué la cause aux rebelles qui, lors 
de leur occupation, ont protégé les Tchadiens mais maltraité les indigènes. Il a 
indiqué que des rencontres avec la population sont actuellement organisées en 
vue de dissiper les tensions.