Le PAM va aider des groupes vulnérables dans les 
villes reconquises par le gouvernement centrafricain
BANGUI, 27 février 2003, Nations Unies(IRIN) 
- Le représentant du Programme alimentaire mondial de l'ONU (PAM) en République 
centrafricaine (RCA), David Bulman, a annoncé mercredi que la semaine prochaine, 
l'agence enverrait des denrées alimentaires dans deux villes du nord-est du pays 
qui seront distribuées à des centaines d'enfants souffrant de malnutrition ainsi 
qu'à des femmes enceintes et des nourrices.
« Nous enverrons ces vivres à Sibut et à Damara et les distribuerons aux groupes 
les plus vulnérables, » a-t-il indiqué à IRIN dans la capitale, Bangui.
M. Bulman et des représentants de sept autres agences onusiennes, des ONG 
humanitaires et le gouvernement ont visité les deux localités pour y évaluer la 
situation humanitaire. Damara se trouve à 80 km au nord-est de Bangui et Sibut à 
184 km.
Le PAM distribuera des denrées enrichies en protéines et vitamines par le biais 
des centres pédiatriques et nutritionnels de Sibut, toujours ouverts malgré les 
pénuries de nourriture, de médicaments et d'eau salubre, a indiqué M. Bulman.
« Entre 200 et 300 enfants souffrant de malnutrition sont admis au centre 
pédiatrique de Sibut tous les mois, » a-t-il dit.
Il a ajouté que chaque personne souffrant de malnutrition recevrait une ration 
de deux mois pour lui permettre de retrouver un statut nutritionnel normal avant 
d'obtenir une nouvelle ration de 10 mois. Le PAM, a-t-il ajouté, aiderait les 
femmes enceintes au cours de leurs neuf mois de grossesse et les nourrices 
pendant les six mois suivant l'accouchement.
« Les femmes qui allaitent n'ont pas assez de lait pour nourrir leur enfant, » 
selon M. Bulman.
A Damara, ville reprise par les forces du gouvernement au mois de janvier, le 
PAM devra utiliser d'autres méthodes pour atteindre les groupes vulnérables car 
les centres publics n'ont pas encore rouvert Avec une population de 22 000 
habitants, Sibut a été occupée par les rebelles fidèles à l'ancien chef de 
l'état-major militaire, le général François Bozizé,  du 29 octobre 2002 au 
14 février 2003. Au cours de cette période, les habitants, dont la plupart se 
sont réfugiés dans le maquis, n'ont reçu aucune assistance, car la région était 
inaccessible. Mercredi, deux-tiers de la population étaient déjà rentrés chez 
eux.
La tournée effectuée dans les deux villes a permis de constater que leurs 
habitants souffrent de paludisme, de vomissements, de diarrhées, d' infections 
respiratoires et de malnutrition. Par ailleurs, l'activité économique avait été 
considérablement ralentie par la fermeture de l'axe routier reliant Bangui à 
Sibut et même si le trafic a en partie repris, la distribution des produits 
essentiels reste insuffisante. Ces deux villes souffrent encore de pénurie de 
sel, de sucre, de kérosène, de savon et d'autres produits manufacturés.
Des missions similaires sont prévues là où les conditions de sécurité le 
permettent.