En
RCA, divers acteurs ont recours aux discours de haine et d’incitation à la
violence, selon un rapport conjoint de la MINUSCA et du HCDH
11
déc2020
La
MINUSCA et le HCDH estiment que ces discours et autres situations assimilées
sont des facteurs de menace pour la paix et pour la protection des populations
civiles. Le rapport met en évidence quelques cas emblématiques extraits de
données collectées par la Division des Droits de l’Homme (DDH) de la MINUSCA,
par un suivi régulier des médias papiers et digitaux ainsi que les réseaux
sociaux.
Le
rapport observe que divers acteurs ont recours aux discours de haine, notamment
les médias, les acteurs politiques, les groupes armés, les leaders religieux et
les organisations ou individus de la société civile. Dans la plupart des cas,
ces messages ciblent des communautés et/ou confessions, contribuant à alimenter
ou à raviver les tensions intercommunautaires et provoquant des violences, y
compris des meurtres. Le rapport a également documenté des cas de stigmatisation
à l’égard du personnel international, notamment de la MINUSCA. Le rapport vise
aussi à sensibiliser sur l’impact négatif de la diffusion de discours de haine
sur la protection des droits de l’homme, la cohésion sociale et la
paix.
Il
résulte des résolutions 2399 (2018), 2454 (2019) et 2552 (2020) du Conseil de
sécurité des Nations Unies que les individus ou entités qui commettent des actes
d'incitation à la violence, ou se livrent ou soutiennent de quelque manière que
ce soit de tels actes s’exposent à des sanctions. En outre, ces résolutions
requièrent de la MINUSCA une assistance au groupe d'experts du comité des
sanctions du Conseil de Sécurité sur la République centrafricaine, dans la
collecte d’informations concernant de tels actes.
Les
discours de haine et d’incitation à la violence ont contribué à exacerber les
crises violentes successives ayant affecté le pays depuis 2013. La MINUSCA et le
HCDH observent que la persistance de cette tendance pourrait alimenter les
tensions et les violences dans ce contexte électoral.
La
MINUSCA et le HCDH exhortent tous les acteurs concernés - gouvernement et autres
acteurs politiques, leaders religieux, société civile et médias - à prévenir
davantage et combattre l’incitation à la haine et à la violence, notamment en
cette période sensible.
La
MINUSCA et le HCDH sont déterminés à appuyer les initiatives de l’État et des
acteurs nationaux dans la prévention et la lutte contre les discours de haine et
d’incitation à la violence.
La
MINUSCA tient à rappeler qu’elle ne ménagera aucun effort en appui aux autorités
centrafricaines afin que les auteurs, instigateurs et complices de messages de
haine et d’incitation à la violence soient poursuivis et traduits devant les
juridictions compétentes.