Le retour d'Abdoulaye Miskine au bercail: il promet la paix


Promesse de paix d'Abdoulaye Miskine à ses compatriotes

Bangui, 3 fév.2007 (ACAP) - Le chef rebelle du Front démocratique du peuple centrafricain (Fdpc), Abdoulaye Miskine, arrivé vendredi soir à Bangui après avoir signé, à Syrte, en Libye, un accord avec le gouvernement, promet la paix et la prospérité aux Centrafricains.

« J'ai signé cet accord pour que ce pays se tourne vers la paix, première des choses, et qu'il se tourne vers la prospérité afin que chaque Centrafricain connaisse le bien-être et j'affirme promettre que le Centrafricain connaîtra le bien-être grâce à l'accord que j'ai signé », a confié Abdoulaye Miskine dans un entretien à la presse présidentielle diffusé samedi par la radio nationale.

« Voyez-vous, nous sommes au mois de février, nous avons signé un accord cette nuit, mais au moment d'apposer notre signature au bas du document, il pleuvait, c'est une grande bénédiction, comme tout le monde le sait, pour montrer que le bien est de retour dans le pays », a encore déclaré le chef rebelle arrivé à Bangui dans l'avion qui ramenait de Syrte le Président Bozizé.

S'exprimant à Syrte après la signature de l'accord, le chef de l'Etat centrafricain avait invité le « frère Abdoulaye Miskine à rentrer chez lui en République Centrafricaine, même immédiatement ».

« Depuis le changement du 15 mars 2003, jamais le régime Bozizé n'a été accusé d'avoir égorgé quelconque citoyen. Donc il peut rentrer pour participer à l'effort de reconstruction nationale », a expliqué François Bozizé, qui a remercié son homologue libyen Muhammar Khadafi pour avoir rendu possible l'accord de Syrte.

Conclu après une semaine de négociations, cet accord prévoit notamment l'arrêt immédiat des hostilités, le cantonnement en territoire centrafricain des troupes du Fdpc et de l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (Ufdr) en attendant leur intégration dans les forces de défense et de sécurité, la libération des prisonniers politiques et la proclamation d'une amnistie générale à l'endroit des militaires et des combattants du Fdpc et de l'Ufdr ainsi que la participation de ceux-ci à la gestion des affaires de l'Etat « dans un esprit de réconciliation nationale ».

 

 

L'Union des Forces Vives de la Nation récuse le choix du pasteur Isaac Zokoé

Bangui, 3 fév.2007 (ACAP) - Les partis politiques et Association politiques d'opposition regroupés au sein de l'Union des Forces Vives de la Nation (Ufvn), ont récusé au cours d'un point de presse, samedi 3 février 2007 à Bangui, le choix du Révérend Pasteur Isaac Zokoé, Président du Groupe des sages, pour mener les contacts préliminaires à un dialogue politique en Centrafrique.

« L'UFVN tient pour responsable le Président de la République de ce qui adviendrait de l'échec du dialogue politique tripartite [opposition politique, opposition armée et le pouvoir public] tant souhaité par le peuple centrafricain et la communauté internationale toute entière », a prévenu Me Henri Pouzère, le coordonnateur de l'Ufvn.

Me Henri Pouzère a déploré le fait que le Président de la République « n'ait pu prendre un décret instituant un comité préparatoire au dialogue politique disposant d'une autonomie financière et d'actions à l'effet de rendre les consultations plus crédibles et impartiales ».

Commentant l'accord signé la veille par le gouvernement et le chef rebelle Abdoulaye Miskine, il a fustigé le pasteur Issac Zokoé, accusé d'être « passé de sa fonction de coursier pour devenir un diplomate négociant des accords entre le Président François Bozizé et les rebelles à Syrte, en Libye

Maître Pouzère s'est toutefois gardé de rejeté l'accord, indiquant que « la teneur de l'accord sera reversé au dialogue », qui, selon lui, « est fondamentalement politique, beaucoup plus restrictif quant à sa composition et les objectifs ne sont pas les mêmes que celui du Dialogue National d'octobre et novembre 2003

Ce point de presse de l'Ufvn intervient au lendemain de l'accord de Syrte, en Libye, entre le gouvernement centrafricain, Abdoulaye Miskine du Front Démocratique du Peuple centrafricain (Fdpc) et André Ringui Le Gaillard, ancien ministre sous le régime Patassé et porte-parole de l'Armée pour la restauration de la démocratie (Aprd).

 

 

Le président Bozizé a rencontré des chefs rebelles en Libye

 

BANGUI 28 janvier 2007 (AFP) - Ces entretiens ont eu lieu jeudi dans la ville libyenne de Syrte en marge d'un sommet de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (Cen-Sad), a-t-il expliqué dans un entretien diffusé par la radio nationale.

"Grâce au concours des autorités libyennes, des dirigeants de la Cen-Sad, du président (tchadien) Idriss Deby Itno, nous avons eu des discussions avec les frères de la rébellion armée, précisément avec Abdoulaye Miskine et l'ancien ministre Ringui", a déclaré le chef de l'Etat.

"Il ne reste plus que quelques détails pour harmoniser les points de vue afin de permettre à notre pays de retrouver la paix et de s'occuper de son développement", a-t-il ajouté sans donner davantage de précisions sur le contenu de ces entretiens.

Abdoulaye Miskine, qui se dit centrafricain mais est souvent considéré comme un Tchadien, est un ancien homme de main du président déchu Patassé, renversé par le général Bozizé lors d'un coup d'Etat en mars 2003. Son nom est évoqué à chaque fois qu'une rébellion voit le jour en Centrafrique, et il dirigerait une mouvance armée proche des rebelles de l'Union des forces républicaines (UFR) du lieutenant Florian Ndjadder-Bédaya, active dans le nord-ouest du pays en proie depuis près de deux ans à l'insécurité.

Quant à André Ringui Le Gaillard, ancien ministre du régime Patassé, il est aujourd'hui proche de l'Armée populaire pour la restauration de la République et la démocratie (APRD), également active dans le nord-ouest, dont le chef d'état-major Jean-Jacques Larmassoum a été arrêté puis condamné en 2006 à la détention à perpétuité.

Il s'agit de la première rencontre entre le président Bozizé et des dirigeants rebelles

Un temps occulté par l'apparition d'une autre rébellion, l'Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), qui a occupé fin 2006 plusieurs localités du nord-est du pays avant d'en être délogée par les armées centrafricaine et française, la situation dans le nord-ouest demeure tendue.

La population y est victime des attaques de "coupeurs de routes", de bandits armés ou de groupuscules rebelles, et parfois aussi des représailles des Forces armées centrafricaines (Faca).

Le président Bozizé n'a en revanche rencontré aucun responsable de l'UFDR. Deux de ses chefs avaient été arrêtés au Bénin en pleine crise dans le nord-est de la Centrafrique.

Le président centrafricain François Bozizé (g) à son arrivée à Syrte en Libye, le 24 janvier 2007 (© AFP - Mahmud Turkia)

Actualité Centrafrique de sangonet