Au cinéma en ce moment : CAMILLE, un film de Boris Lojkine. Boulversant.

 

 

CAMILLE : RENCONTRE AVEC L'EQUIPE DU FILM HOMMAGE A CAMILLE LEPAGE, PHOTO-REPORTER TUEE EN CENTRAFRIQUE

 

Sortie, ce mercredi (16 octobre 2019), de Camille, film témoignage & hommage à la photographe de guerre Camille Lepage, assassinée en Centrafrique en 2014. Nous avons rencontré son réalisateur Boris Lojkine, l'actrice Nina Meurisse & Maryvonne Lepage, mère de Camille.

 

Boris Lojkine, réalisateur : Le projet est né très simplement. J’ai lu un article dans le journal le 12 mai 2014. Camille Lepage était morte, tuée en Centrafrique. Ca m’a frappé, je ne connaissais pas la Centrafrique. Je connaissais un peu le Congo démocratique qui est juste à côté. Je m’intéresse beaucoup à ces histoires de reporter de guerre, de photojournaliste, cette histoire m’a frappé, et à partir de là, j’ai commencé à lire beaucoup de choses, tout ce que j’ai pu trouver, tous les articles sur Camille.
Petit à petit, je me suis dit que c’est un film que j’aimerais bien faire. J’ai pris mon courage à deux mains et je suis allé trouver la famille pour leur demander s’ils seraient d’accord pour me laisser faire ce film, parce que s’ils n’avaient pas été d’accord, je n’aurai pas fait le film. […]

 

Car une des choses les plus compliquées pour tourner dans un pays comme la Centrafrique, c’est qu’il n’y a pas d’industrie du cinéma, donc pas de techniciens formés, donc personne qui n’a l’expérience du cinéma, et qui peut travailler avec nous. Donc j’ai formé des gens, et je continue à travailler avec eux. Je vais encore continuer, dans les années qui viennent, à travailler avec ces gens. Ces gens ont été nos alliés pendant le film. Ils n’avaient pas un rapport mercenaire, ils ne venaient pas juste travailler juste pour l’argent, mais des gens avec lesquels il y avait un vrai rapport humain, affectif très fort. Faire le film avec eux, c’était incroyable. Il y a une phrase qu’on dit beaucoup en Centrafrique, et d’ailleurs c’était la phrase que Camille avait choisi pour intituler son projet centrafricain : elle avait appelé ça « on est ensemble ». C’est une phrase qu’on dit beaucoup en Centrafrique. Ca veut dire beaucoup de choses : on est amis, on est dans la même merde, ça veut dire on va pas se lâcher… C’est une phrase qu’on a beaucoup entendu sur le tournage de ces Centrafricains qui étaient tellement contents de pouvoir participer au film, tellement investis dans le film.

 

http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18683760.html?fbclid=IwAR0oTnmPbR9P2Liv9XkyIdUVpJubJIX0ZaOxKxMPlQ27KtUrxT47p_niPK0

 

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Au cinéma en ce moment :

 

J’émerge doucement de l’euphorie du cinquantenaire de mariage fêter dans la joie avec les parents, amis et  proches venus des régions de France et des Amériques (nord et sud) non seulement pour vous adresser mes cordiales salutations mais pour signaler à ceux qui seraient passés à côté de l’actualité cinématographique en particulier « Camille* ». Un récit sensible qui rend hommage à la photoreporter Camille Lepage, tuée en 2014, chez nous en RCA par les bras armés de ceux qui entendent tenir notre peuple en laisse et ne laisser rien filtrer de ses malheurs.

Un film à voir en famille. L’occasion d’introduire des échanges et débats entre amis sur la vie et survie en RCA, la situation dans laquelle croupit un peuple pris en otage par des seigneurs de guerre.

 

« Au-delà de la peinture sensible, ce beau film raconte, avec beaucoup de pudeur, l’histoire d’une relation [que certains voudraient] impossible » et qui est pourtant d’une humanité évidente.

 

Centrafricain molégué ti kodro, lè ti mo a zi gbanda lawa ?

Jean-Bosco

[16 octobre 2019 à 19:44]

 

 

* à la Une en ce moment

Cf. également cinémas Méliès à Montreuil  http://meliesmontreuil.fr/

 

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"Camille", film puissant sur Camille Lepage, jeune reporter-photographe tuée en Centrafrique

 

 

Camille Lepage est morte à 26 ans en photographiant la guerre civile en Centrafrique en 2013-2014. "Camille" retrace avec ferveur la vocation qui scella le destin d’une jeune femme passionnée.

 

Ancienne colonie française, la République centrafricaine ou la Centrafrique, connaît depuis son indépendance en 1960 une histoire mouvementée. Son point culminant fut la guerre civile qui secoua le pays en 2013-2014, alors que les différentes factions continuent à se massacrer mutuellement. En 2014, trois journalistes étaient tués par des milices, dont Céline Lepage, reporter-photographe française de 26 ans.

 

Boris Lojkine signe un deuxième long métrage puissant, avec dans le rôle de Camille Lepage Nina Meurisse (L’Effet aquatique), prix d’interprétation féminine au Festival du film francophone d’Angoulême. Le film a par ailleurs remporté le prix du public au Festival de Locarno et celui du scénario à Namur. Des consécrations très méritées.

 

Cinéma vérité

 

En 2013, Camille, jeune reporter-photographe, quitte le giron familial pour couvrir la guerre civile qui se prépare en Centrafrique. Débarquée dans un pays qu’elle ne connaît pas, elle se prend de passion pour la jeunesse de cet Etat et le drame qui s’y joue, dans l’indifférence de la communauté internationale. Elle va se confronter aux rivalités entre milices qui multiplient les massacres réciproques, et va en devenir une victime collatérale.

 

Avec Camille, Boris Lojkine, venu du documentaire (Les âmes errantes, 2005), adhère à un cinéma vérité. Mais il joue ici plus avec les canons du reportage de guerre qu'avec ceux d’un film didactique. Caméra portée, le réalisateur se met dans les conditions d’un reporter d’images pour capter l’odyssée de son héroïne. Il ne fait pourtant pas "à la manière de", mais opte pour un vrai choix de mise en scène, maîtrisé et cohérent avec son sujet.

 

Trois niveaux de lecture

 

Nina Meurisse porte à bout de bras Camille à laquelle elle offre une interprétation remarquable, en traduisant son idéalisme, sa fougue, et son dévouement à une profession, qu’elle assimile à une mission. Celle de porter aux yeux du monde ce qu’il refuse de voir. Ses rapports avec les rares journalistes sur place ne sont pas anodins : elle est reléguée au rang de sous-fifre qui fait ses armes, en recevant un minimum d’aide de leur part, mais ces collègues la reconnaissent quand elle a de bonnes sources.

 

Les autres comédiens, occidentaux ou centrafricains, sont tout autant habités. Ils participent à la véracité d’un film juste, dénué de tout lyrisme. Il n’en touche pas moins au plus profond le spectateur par la maîtrise de Boris Lojkine de son sujet, très documenté, et son empathie communicative pour Camille Lepage. Sobre dans son dénouement tragique, le film a plusieurs niveaux de lecture. Historique sur la Centrafrique, documentaire sur la profession de photographe de guerre, dramatique, tant la tension ne cesse de croître jusqu’à sa résolution. Bouleversant.

 

https://mobile.francetvinfo.fr/culture/cinema/sorties-de-films/camille-film-puissant-sur-camille-lepage-jeune-reporter-photographe-tuee-en-centrafrique_3658793.html

Nina Meurisse dans le rôle de Camille

Projection du film Camille en salle UGC Forum des Halles Châtelet (Paris). Photo: Victor Bissengué