Faute de maintenir sans résultats sa troupe à Bangui, le colonel Kadhafi annonce le retrait

Le reconciliation nationale, la paix civile, la bonne gouvernance, les tensions frontalières et l'affaire des puits pétroliers - que de dossiers de prmière importance qui demeurent jusqu'alors sans solution. La population centrafricaine en ressent durement les conséquences. Quant au voisin, le président Idriss Déby pourrait saisir l'occasion pour signer un pacte de non agression avec son frère ennemi libyen Mouammar Kadhafi.

1 / Deby informé par Kadhafi du prochain retrait des troupes libyennes de RCA (présidence tchadienne)

N'DJAMENA, 26 sept (AFP) - 14h01 - Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a informé son homologue tchadien Idriss Deby du prochain retrait de son contingent militaire présent en Centrafrique voisine, a indiqué jeudi à l'AFP une source proche de la présidence tchadienne.

"Le colonel Kadhafi, par la voie de son émissaire, l'ambassadeur de Libye au Tchad, a annoncé le retrait des troupes libyennes de Bangui", a déclaré à l'AFP cette source sous le couvert de l'anonymat, confirmant la teneur d'un communiqué de l'Assemblée nationale tchadienne publié jeudi.

"Il s'agit d'un signe d'amitié de la Libye envers le Tchad", a ajouté cette source, précisant que le président tchadien Deby a reçu l'ambassadeur de Libye au Tchad la semaine dernière.

Aucune précision n'a été donnée sur la date ou les modalités envisagées de ce retrait, dont le principe n'avait pas été confirmé jeudi en fin de matinée par la Libye ou la Centrafrique.

Le président centrafricain Ange-Félix Patassé "se sert des forces de la COMESSA (Communauté des Etats sahélo-sahariens, créée par la Libye) pour poursuivre ses activités guerrières contre le Tchad", a encore estimé cette source.

L'Assemblée nationale tchadienne a indiqué jeudi dans un communiqué avoir été informée mercredi par l'ambassadeur libyen au Tchad que Tripoli "s'apprête à retirer ses soldats de la RCA".

La Libye a dépêché début juin 2001 à Bangui un contingent militaire, fort actuellement d'environ 200 hommes, pour assurer la protection du président centrafricain Ange-Félix Patassé, alors victime d'une tentative de coup d'Etat.

Le Tchad, préoccupé de cette présence militaire, entretient des relations tendues avec la RCA, marquées par des incidents frontaliers, depuis que l'ancien chef d'état-major centrafricain, le général François Bozizé, a fui la RCA pour se réfugier au Tchad, en novembre 2001.

2 / La Libye s'apprête à retirer ses soldats de RCA (Parlement tchadien)

N'DJAMENA, 26 sept (AFP) - 12h23 - La Libye s'apprête à retirer son contingent militaire en Centrafrique (RCA), a indiqué jeudi un communiqué de la présidence de l'Assemblée nationale tchadienne, rapportant les propos de l'ambassadeur de Libye au Tchad.

"Le diplomate a indiqué que la Libye s'apprête à retirer ses soldats de la RCA", selon ce communiqué remis à l'AFP.

L'ambassadeur libyen au Tchad, Grene Saleh Grene, a tenu ces propos mercredi à l'occasion de ses adieux à la représentation parlementaire tchadienne, alors qu'il s'apprête à quitter ses fonctions à N'Djamena dans les prochains jours, précise le communiqué.

La Libye a dépêché un contingent militaire à Bangui début juin 2001 pour assurer la protection du président centrafricain Ange-Félix Patassé, alors victime d'une tentative de coup d'Etat.

Ce contingent, renforcé en novembre 2001 à la suite de nouveaux troubles militaires à Bangui, est actuellement composé d'environ 200 homme équipés de blindés et d'armes lourdes.

L'information, non-confirmée à ce stade de source libyenne, fait également jeudi la première page du quotidien tchadien Le Progrès, qui l'accompagne d'une photo du leader libyen Mouammar Kadhafi.

Selon le journal, le futur retrait libyen de RCA "aurait déjà été annoncé par le Guide de la Révolution au président (tchadien Idriss) Deby, dans un message remis précédemment par l'ambassadeur libyen à N'Djamena".

Le Tchad s'est montré par le passé préoccupé par la présence militaire libyenne dans la capitale centrafricaine, pays avec lequel il entretient des relations tendues, marquées par des incidents frontaliers, depuis bientôt un an.

Selon le communiqué de l'Assemblée nationale tchadienne, l'ambassadeur libyen a qualifié ces événements de "pas corrects", et a "réaffirmé la disponibilité de Tripoli à oeuvrer pour la bonne entente dans la sous-région d'Afrique centrale".

Le diplomate libyen a notamment "rassuré le président de l'Assemblée nationale" sur la volonté de la Libye "de mettre tout en oeuvre pour trouver une solution aux problèmes de Tibesti" (extrême nord du Tchad).

La Libye a parrainé le 7 janvier 2001 un accord-cadre de paix entre le gouvernement tchadien et la rébellion du Tibesti, le Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad (MDJT).

Le président-fondateur du MDJT, Youssouf Togoïmi, est décédé mardi à l'hôpital central de Tripoli d'une embolie cérébrale, selon des sources hospitalières libyennes, un mois après avoir été blessé par l'explosion d'une mine dans le Tibesti.