Question de la reconsidération du parti de Kolingba par les autorités- Analyses et réactions


RASSEMBLEMENT DEMOCRATIQUE CENTRAFRICAIN (RDC) A La Haute Attention de Monsieur Le Représentant du Bureau de L'organisation des Nations Unies En République centrafricaine (BONUCA)

Monsieur Louis-Pierre Gamba
Vice-président du Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC)
Président du Groupe Parlementaire RDC à l'Assemblée nationale
Bangui

A

La Haute Attention de Monsieur Le Représentant du Bureau de
L'organisation des Nations Unies En République centrafricaine
(BONUCA)

Monsieur le Représentant,

Permettez-nous, tout d'abord de vous témoigner notre gratitude pour vos actions discrètes et efficaces en faveur de notre groupe parlementaire, et pour la sollicitude dont vous l'avez entouré en plusieurs circonstances.

Monsieur le Représentant,
Depuis plus d'un an, le Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC) a été contraint à l'inactivité et réduit au silence par une décision du régime en place. Avec le recul du temps et à l'approche des élections municipales et régionaies, nous avcns l'insigne honneur de vous exposer ce qui suit.
Un coup d'Etat manqué a été perpétré dans la nuit du 27 au 28 mai 2001. Cette tentative revendiquée, dans des circonstances qui restent encore à élucider, par l'ancien chef d'Etat André Kolingba, visait à renverser le Régime du Président Patassé.Sans avoir la preuve de l'implication du Rassemblement Démocratique Centrafricain en tant que Parti, dins cette tentative de putsch, le Pouvoir a immédiatement pris la mesure de suspension des activités de notre parti pour une période de trois mois. En raison du profond traumatisme créé par cette tentative dans le pays, et respectueux des lois et règlements de la République, notre Parti s'est conformé à cette décision de suspension.
Toutefois, il est à noter que le respect de la légalité constitutionnelle n'est pas à sens unique. Les gouvernes et les gouvernants doivent s'y conformer également, afin de renforcer le processus démocratique en cours dans notre pays.
Depuis la fin des trois mois de suspension en septembre 2001, les pouvoirs publics sont restés muets jusque là sur une réponse claire à donner à notre parti, violant ainsi pour la énième fois la loi sur les partis politiques.
Tous les militants du RDC se posent actuellement la même question: est-ce une suspension ou une dissolution déguisée?
En dépit de cette injustice flagrante, le RDC, tout en s'imposant le silence, en tant que parti, demanda à son groupe parlementaire (qui est le deuxième, par son importance, à l'Assemblée Nationale) de reprendre normalement, sa place parmi les Elus de la Nation. Nos Députés prirent ainsi activement part à toutes les sessions parlementaires. Ils ont également participé aux rencontres des partis politiques et des parlementaires organisées par le BONUCA. En vue de reprendre nos activités dans le respect du droit, en notre double qualité de Vice-président du RDC et de président du groupe parlementaire dudit parti, nous avons saisi depuis le 17 octobre 2001 le Conseil d'Etat d'une plainte demandant le rétablissement des activités du RDC. Cette démarche est restée sans suite à ce jour.
Monsieur le Représentant, Nous nous trouvons devant un exemple concret d'atteintes délibérées aux droits civils et politiques. C'est le règne de la non primauté du droit, en un mot, de l'arbitraire. Aucune preuve de l'implication de notre parti dans ce putsch, Implication qui aurait pu justifier la position actuelle des pouvoirs publics, n'a été portée à la connaissance du peuple centrafricain. Alors, faut-il croire à une décision tactique prise par un régime aux abois qui souhaiterait voir hors-jeu un adversaire jugé particulièrement redoutable dans l'arène politique nationale?
Est-il vraiment raisonnable et surtout démocratique d'organiser des électiOns sans la participation du deuxième parti de la nation? Bientôt, des élections municipales auront lieu dans notre pays, Si on n'y prend pas garde, elles se dérouleront sans la participation du RDC, le plus grand parti de l'opposition centrafricaine.
C'est pour dénoncer ce dangereux ostracisme que nous adressons aujourd'hui, à bout de patience, au BONUCA pour prendre à témoin l'opinion nationale et internationale.
Si la République centrafricaine a réussi, en 1993, une alternance politique sans heurt, au sommet de l'Etat, avec des élections pluralistes unanimement saluées, c'est en partie grâce à l'attitude responsable du Rassemblement Démocratique Centrafricain. Avec le temps et grâce, il faut le dire, aux graves erreurs politiques commises par le régime actuel, la population commença à apprécier les actions de notre parti d'une manière plus objective. Ainsi, les élections législatives qui se sont déroulées en 1998 ont été marquées par une forte remontée de l'influence du Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC), qui a obtenu vingt sièges à l'Assemblée nationale contre quatorze, en 1993. Ce regain d'influence de notre parti a été confirmé par les élections présidentielles de 1999, dont le point culminant fut l'imposant meeting organisé le 10 septembre au stade omnisports, en soutien à notre candidat, le président André Kolingba. A l'issue de ces élections, notre candidat était arrivé en deuxième position après le président Patassé, et devait logiquement être présent à un second tour qui n'eut jamais lieu.
Depuis, le RDC s'est affirmé comme le premier parti d'opposition et le deuxième, sur le plan national.
Tout en nous inclinant devant la mémoire des membres victimes des événements tragiques du 28 mai 2001, et tout en condamnant le renversement par la force d'un pouvoir politique légal et légitime quel qu'il soit, il convient de faire une lecture objective et sans passion de ces derniers événements.

Monsieur le Représentant,

Le Bureau de l'Organisation des Nations-Unies en République centrafricaine (BONUCA) qui a pris la relève de la MISAB et de la MINURCA, est un observateur avisé de la vie politique et sociale de notre pays. Ce n'est donc pas ce Bureau qui démentira l'adage qui dit: «Ies mêmes causes produisent les mêmes effets».
En effet, si l'on consulte les déclarations, lettres ouvertes, mémorandums et publications des partis politiques de l'opposition rendus publics depuis le milieu des années 90 jusqu'à maintenant, on constate qu'ils ont tiré la sonnette d'alarme en indiquant que notre pays connaissait une profonde crise sociopolitique sans précédent. Ils ont décrit toutes les caractéristiques de cette crise et ont même fait des propositions tendant à la résoudre dans le sens du renforcement de notre jeune démocratie. Le pouvoir actuel. se sentant sans doute très fort, préféra faire la sourde oreille.
Tout comme pour les trois mutineries, les origines des événements du mai 2001 sont à rechercher, plutôt, dans la mauvaise gouvernance du Régime enplace.
Pour illustrer les propos que nous venons de tenir, permettez-nous, monsieur le représentant, de citer quelques passages de l'important ouvrage collectif produit par une Equipe du Système des Nations Unies en Centrafrique. Cet ouvrage paru en 2001, après de nombreuses enquêtes, traite de la pauvreté, de la bonne gouvernance et de la démocratie dans notre pays. Ce ne sont pas les partis d'Opposîtion qui l'on écrit.
D'emblée dans l'introduction, nous pouvons lire: nous citons «Ia persistance d'un contexte de crises économiques et sociales,
conséquences de faibles performances économiques et de facteurs contraignants liés à l'enclavement du pays, à l'économie mondiale et aux déficits en matière de bonne gouvemance, ont été à l'origine des mutineries politico-militaires (1996/1997) qui ont failli remettre en cause les institutions démocratiques». Fin de citation.
Plus loin encore, partant de l'impunité et de la corruption, nous pouvons lire ce qui suit : nous citons «Ie déficit de la bonne gouvemance à généralisé les pratiques de l'impunité et encouragé la corruption. L'affaîblissement du système judiciaire justifie en partie cette situation». Fin de citation.
Enfin, s'agissant des atteintes aux droits civils et politiques, l'ouvrage nous livre un diagnostic sans appel, sous le couvert d'un langage feutré. Jugeons-en : nous citons «Ie respect de la jouissance des libertés fondamentales reconnues et garanties par la Constitution centrafricaine de janvier 1995 suscite encore quelques réserves au regard de la persistance de la méconnaissance profonde des droits et des valeurs humaines.
La libéralisation des activités des partis politiques, qui s'est inscrite dans le Drocessus normal de la démocratisation de ia vie publique, reste fortement entravée par des restrictions aux activités des partis politiques de l'opposition. Les réunions de ces partis et la circulation de leurs leaders sont limitées. Leur accès aux médias d'Etat est faible ... » Fin de citation.
Au regard de tout ce rappel, il paraît clairement que les événements du 28 mai 2001 tout comme les mutineries à répétition trouvent leurs origines dans la mauvaise gouvemance du Régime en place. Le RDC n'est qu'un bouc émissaire.
A l'instar des autres partis, le Rassemblement Démocratique Centrafricain doit continuer d'apporter sa pierre à la construction de l'édifice démocratique national. C'est ici le lieu de stigmatiser la conception restrictive et dangereuse du pouvoir en matière de démocratie dans notre pays. Pour le pouvoir actuel, démocratie est synonyme d'élection essentiellement. Si l'élection est considérée comme le principal moyen de participation à l'exercice du pouvoir politique, elle est un moyen insuffisant : elle est périodique et individuelle et le citoyen reste isolé. Il apparaît donc souhaitable qu'un contact permanent et collectif soit établi entre gouvernants et gouvernés. Dans l'intervalle des élections, les citoyens rassemblés en grGupements divers : partis, syndicats, asbociations de toute nature, société civile, doivent pouvoir infléchir par leurs activités l'orientation des affaires publiques pour aider à plus d'efficacité.
Ainsi, dans la conception moderne, la démocratie libérale dont nous nous réclamons tous, marche sur ses deux pieds, à savoir d'un côté les consultations électorales, et de l'autre la participation effective des forces politiques à la vie publique du pays, à travers aux médias d'Etat, les marches, les meetings, les réunions, etc...
Monsieur le Représentant, Nous avons, de manière délibérée, été un peu long. C'est pour montrer dans quelle situation d'injustice et de frustration se trouve actuellement l'une des plus grandes formations politiques de notre pays.
Aussi, en raison de la mission de paix et de recherche constante du dialogue dévolue au BONLICA, avonsnous l'honneur de solliciter votre intervention pour que justice soit rendue au Rassemblement Démocratique Centrafricain. Tous ses militants et sympathisants attendent impatiemment, comme un seul homme, la reprise des activités du RDC. Nous ne saurions restés plus longtemps les bras croisés et la bouche fermée devant l'injustice et l'arbitraire. En privilégiant la défense de la démocratie par la voie légale, nous espérons que vous serez notre interprète et notre appui auprès des instances nationales et internationales idoines, pour que la suspension soit officiellement levée et que le RDC recouvre ses activités politiques.
Nous vous prions, Monsieur le Représentant, de croire à l'assurance de notre haute et respectueuse considération.

Fait à Bangui, le 20 août 2002
Le Vice Président du RDC
Louis Pierre Gamba


CE QUE JE PENSE :VERS LA DISSOLUTION DE CERTAINS PARTIS POLITIQUE
D'OPPOSITIONS
.
LE CITOYEN N° 1440 DU 28 Août 2002 

Je ne comprends pas que les Centrafricains ne comprennent pas que les premières sentences de la Cour criminelle fortement marquées par le réquisitoire du Procureur général ont une portée politique non négligeable pour la vie et la survie de certaines formations politiques dont l'implication directe dans la conception, la preparation et l'exécution du coup d'Etat manqué du 28 mai 2001 reste à démontrer.
Faut-il rappeler que parmi les personnes exécutées au moment du putsch, figure un député du RDC en la personne de l'honorable Théophile Touba dont on sait qu'il fut une éminence grise de la principale formation de l'opposition avec sa vingtaine de députés élus au suffrage universel direct? Faut-il aussi rappeler que suite à cette tentative manquée de coup d'Etat. le Rassemblement démocratique centrafricain (RDC) de l'exprésident Kolingba avait été suspendu d'activité pour une durée de trois mois. Mais dans la pratique, cette «mesure conservatoire» est en passe de devenir une interdiction de fait qui neose pas dire son nom, tant les trois mois de suspension sont largement dépassés.
Il est difficile de croire que cette mesure qui n'a pas été reconduite demeure effective pour les besoins de l'enquête. Le vice-président du RDC en la personne de Louis-Pierre Gamba n'a pas pu jusqu'à ce jour faire revenir les autorités politiques sur la mesure suspensive qui frappe sa formation politique dont la désorganisation et la démobilisation sont largement entamées.

Le Président-fondateur du RDC en la personne dAndré Kofingba vient d'écoper de la peine maximale par contumace. D'autres personnalités et pas des moindres proches de Kolingba et du RDC ont été non seulement visées par le réquisitoire au vitriol du Procureur Joseph Bindoumi, mais aussi condamnées à la peine capitale ou à vingt ans de travaux forcés. Pingama, Gbéti, Kezza Koyangbo, Langandji, Kolingba Désiré... sont aujourd'hui en difficulté avec la justice centrafricaine.
Il va sans dire qu'il n'y a pas besoin d'un dessin pour savoir que différentes sentences de la Cour criminelle visent en demier à mettre «hors d'état de nuire» (expression chère à Joseph Bindoumi), le Rassemblement démocratique centrafricain (RDC), en tant que principal parti d'opposition déjà presque invisible sur la scène politique, même si l'on peut penser que l'ensemble des partis politiques sans être sanctionnés, ne sont pas si visibles que l'on croit en dépit de tour participation a la CEMI (Commission électorale mixte indépendante) en vue de la préparation des prochaines municipales.
De façon globale, on est en droit de s'interroger sur l'avenir de certaines formations politiques de l'opposition dont principalement le RDC et le FODEM dont le Président-fondateur n'est autre qu'un ancien fidèle du président Patassé, un animateur de l'organe des cadres du MLPC, un ancien membre du «gouvemement du changement» avant de tomber en disgrâce et de créer une association politique qui sera très vite transformé en «Instrument de conquête du pouvoir», c'est-à-dire en parti politique ancré dans l'opposition aux côtés du RDC, du MDD, du FPP, de l'ADP, du PUN, du FC, du MDIPS, du MESAN-BOGAND, du MNR, de l'UNDD, du PSD et nous en passons.
Accusé d'avoir pris une part très active à la conception, à la préparation, à l'organisation et à l'exécution du putsch manqué, Charles Massi qui est un officier supérieur (il est commandant) des forces armées centrafricaines (FACA) et ancien de l'École de Santé Navale de Bordeaux en France d'où il était sortie avec un dipiôme de pharmacien, vient de voir sa tête réclamée et obtenue avant que celle-ci ne passe à la guillotine. Mais c'est une autre paire de manche, car ce dernier comme Kolingba, N'dengbot, Anicet Saulet, Galothy, Gamba et tant d'autres co-auteurs et complices du putsch sont en exil à l'étranger. Massi Charles réside précisément en France où il anime un Front Républicain pour l'unité et le développement (FRUD).
Les autorités politiques lui prêtent déjà des intentions guerrières, Et on lui voit aussi quelques connivences ou accointances avec le général Bozizé lui aussi accusé de tentative de coup dEtat en novembre 2001 et réfugié précisément au Tchad d'où il vient d'ailleurs de revendiquer les dernières attaques en terre centrafricaine de la localité de Kabo, désormais sous le feu des projecteurs avec le récent déplacement manqué de la Commission d'experts de la CEMAC, du Mali et du BONUCA.
Assisterons-nous dans les jours à venir a une procédure politique et judiciaire de suspension ou d'interdiction de certaines formations politiques? Tout est possible. Mais une chose est sùre, le procès en cours de la Cour criminelle permet de nettoyer d'une certaine façon le paysage politique centrafricain en ce qui concerne certains animateurs de la vie politique comme Kolingba, Massi, Gbéti, Pingama...
La liste pourrait s'allonger puisque le Procureur général a cru devoir annoncer que d'autres enquêtes doivent être menées pour mettre «hors d'état de nuire» toutes les personnes supposées militer à l'extérieur contre la République centrafricaine. Et quand on sait que la diaspora centrafricaine s'est élargie ces derniers temps avec la présence en France de certains leaders de l'opposition comme Armel N'doubane, député de l'ADP, Jean-Paul Ngoupandé, député du PUN et président actif du même parti, Timothée Maiendoma, député du Forum Civique, Jacob Gbéti, député du RDC, pour ne citer que ces
élus de la nation dont on ne sait pas trop bien s'ils sont tous en vacances, s'ils ont purement et simplement déserté leurs sièges parlementaires abandonnant à euxmêmes leurs électeurs ou s'ils sont en exil pour fuir le régime que la plupart considère comme un «régime dictatorial, prédateur et corrompu», sans respect aucun pour les libertés élémentaires et les droits de la personne humaine.
Le faite même que le député Louis Pierre Gamba, du ROC ait eu du mai récemment pour quitter l'aéroport Bangui Mpoko pour la France repose brutalement la question cruciale de la liberté du mouvement de l'individu ou du citoyen qui n'est de fait plus libre d'aller et de venir, surtout lorsqu'il est perçu non comme un opposant politique mais comme un «ennemi de la République et de la démocratie». Mais quelle «République» et quelle «démocratie»?
Ceci est un débat qui mériterait d'autres colonnes car la «démocratie centrafri-aine" est véritablement sujette à caution.
On ne serait donc pas étonné que, voulant à tout prix mettre l'accent sur la répression aveugle plutôt que sur la pédagogie collective et la moralisation des citoyens, le pays politique se rétrécit d'avord faute de "combattants de la démocratie" et ensuite par la disparition légalisée de certaines formations de l'opposition. Mais au-delà des partis politiques, certaines sentences judiciaires visent manifestement des adversaires politiques dont certains seront sans doute privés de leurs droits civiques pour une longue période.
N'est-ce pas que le Procureur général a clairement laissé entendre qu'il est d'abord question, à travers son réquisitoire et le verdict des juges, d'empêcher certains compatriotes de continuer de nuire au pays? C'est le lieu de dire que s'il existe dans la nature la «sélection naturelle» au profit des plus forts et des plus adaptés à leur environnement, il y a aussi sur le plan socio-politique une «sélection politique et Judiciaire». Une machine judiciaire conditionnée peut en effet contribuer à labourer le terrain politique aux fins de neutraliser certains citoyens et leaders politiques ou d'opinion que l'on considère comme de «mauvaises herbes» dont il faut réduire à zéro la capacité de nuisance.
Dans ces conditions, le procès des putschistes est l'occasion rêvée de faire d'une pierre plusieurs coups en direction des opposants politiques considérés comme des «apatrides» et des «malintentionnés». Alors, bientôt la dissolution de certains partis politiques? L'avenir nous dira, car tout est possible dans le meilleur des mondes .


Le parti de Kolingba demande à être de nouveau reconnu par les autorités

BANGUI, 28 août (AFP) - 15h21 - Le parti de l'opposition centrafricaine présidé par André Kolingba, qui n'est plus reconnu depuis la tentative de putsch du 28 mai 2001, a demandé l'intervention du représentant du secrétaire général de l'ONU en Centrafrique, a-t-on appris mercredi auprès de cette formation.

Plusieurs députés du RDC avaient fui Bangui après le coup d'Etat manqué de 2001. La plupart sont revenus progressivement dans la capitale centrafricaine, à l'exception de quatre élus encore en exil, remplacés par leur suppléants, note-t-on.

L'épouse d'André Kolingba, Mireille, figure notamment parmi ses quatre députés. Le général Kolingba, lui aussi en exil et condamné à mort par contumace lundi, est resté officiellement le président du RDC dans l'attente d'un éventuel congrès de ce parti.

"Depuis plus d'un an, le Rassemblement démocratique centrafricain (RDC) a été contraint à l'inactivité et réduit au silence par une décision du régime en place", a expliqué le vice-président du RDC, Louis-Pierre Gamba, dans une lettre adressée au représentant onusien, le général Lamine Cissé.

Le RDC, première formation de l'opposition centrafricaine avec 20 députés, a été suspendu pendant trois mois à la suite de la tentative de putsch revendiquée par son président, l'ancien chef de l'Etat Kolingba, rappelle-t-on.

"Depuis la fin de la suspension, en septembre 2001, les pouvoirs publics sont restés muets jusque là sur une réponse claire à donner à notre parti, violant ainsi pour la énième fois la loi sur les partis politiques", a ajouté M. Gamba dans sa lettre, datée du 20 août et dont l'AFP a obtenu une copie.

Après septembre 2001, l'existence légale du RDC a continué de fait à ne pas être reconnue, alors même qu'aucune décision judiciaire ou administrative n'a été rendue officiellement, a constaté l'AFP.

A l'assemblée nationale, ses députés doivent notamment s'exprimer en leur nom propre et non plus au nom de leur parti.


Le parti de Kolingba demande à être de nouveau reconnu par les autorités