Les tirs à Bangui continuent. Les habitants quittent massivement les quartiers nord


Ndouba reste détenu par les assaillants. Les quartiers nord depuis le PK12 en passant par Combattant, sont investis ou infiltrés par des hommes dits de "Bozizé" ou mutins. Selon des témoins oculaires, des tirs à l'arme lourde continuent à tonner à Bangui en début de l'après-midi. Les habitants inquiets quittent les zones devenues champs de tirs où on dénombre de nombreux morts dont les corps gisent encore par terre.

Dans cette confusion, les soldats libyens ont eu recours aux avions de reconnaissance de type Marchetti; ils ont également procédé à des tirs, notamment à partir de 4X4 dotés d'orgues de Staline. Le président de la République Ange-Félix Patassé ne s'est pas encore prononcé.


Calme apparent à Bangui : les tirs continuent - le pouvoir prend le temps de répondre politiquement et militairement (26 octobre 2002 - 120h50, 14h07)

Inquiets, les habitants quittent massivement les quartiers nord de Bangui :
BANGUI, 26 octobre (AFP) - 11h40 - Inquiète après les événements de vendredi, la population quittait massivement samedi matin les quartiers nord de Bangui où s'étaient concentrés la veille les tirs, a constaté le correspondant de l'AFP.

Chargés de baluchons, de nombreux groupes composés essentiellement de femmes et d'enfants, ont mis à profit le calme observé samedi matin pour quitter ces quartiers et chercher refuge dans d'autres secteurs de la capitale centrafricaine.

Selon des témoins, les partisans de l'ancien chef d'état-major des Forces armées centrafricaines (FACA) François Bozizé, à l'origine des tirs vendredi après-midi, continuaient à tourner samedi matin dans les quartiers nord à bord de véhicules, dont ils se sont emparés durant leur voyage entre le nord de la RCA et la capitale ou qu'ils se sont appropriés depuis leur arrivée à Bangui.

Il n'était pas possible samedi matin de savoir si des négociations étaient en cours entre ces hommes et les autorités centrafricaines qui sont restées muettes depuis le début des événements la veille.

Selon des témoins, ces hommes, qui ne seraient pas plus d'une centaine, ont été stoppés alors qu'ils arrivaient aux portes de Bangui, au PK 12, un barrage à l'entrée nord de la ville tenu par des éléments de la sécurité présidentielle, des gendarmes et des militaires.

Un certain nombre des partisans de Bozizé avaient le front ceint d'un bandeau jaune dépourvu d'inscription et d'un brassard de même couleur. Ils voulaient rejoindre la capitale par la route normale quand on vient du nord du pays, autant d'éléments qui amènent les observateurs sur place à douter qu'ils aient eu de véritables intentions belliqueuses.

Par ailleurs, sa famille était toujours sans nouvelle du porte-parole de la présidence centrafricaine, Prosper N'Douba, et de son chauffeur, interceptés par les assaillants vendredi après-midi alors qu'ils circulaient en voiture dans les quartiers nord de Bangui.

Les tirs d'armes lourdes et d'arme automatique avaient débuté vendredi peu avant 14H00 GMT et s'étaient prolongés, avec des périodes d'accalmie, jusque vers 20H00 GMT.

Le contingent libyen, qui se trouve à Bangui pour assurer la sécurité du président Ange-Félix Patassé depuis la tentative de coup d'Etat de mai 2001, a eu recours aux avions de reconnaissance de type Marchetti dont il dispose pour localiser les tireurs.

Sans se déplacer vers les quartiers nord, les Libyens, habituellement postés autour du palais présidentiel, ont également procédé à des tirs, notamment à partir de 4X4 dotés d'orgues de Staline.

Quant aux tirs entendus vendredi en fin d'après-midi dans le sud-ouest de la ville, ils auraient été le fait de soldats loyalistes cherchant à sécuriser le secteur, ont indiqué des témoins.

La radio nationale, qui n'a à aucun moment fait mention des événements, a repris samedi matin ses programmes habituels.


Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 11