M. Patassé demande aux rebelles centrafricains de déposer les armes - l'Etat-major de la force CEMAC arrive à Bangui

BANGUI, 7 nov (AFP) - 15h24 - Le président centrafricain, Ange-Félix Patassé, a appelé jeudi les auteurs de la tentative de putsch du 25 octobre à déposer les armes, garantissant en retour leur sécurité, a-t-on appris à Bangui de source gouvernementale.

Selon un communiqué lu à la radio nationale par le porte-parole du gouvernement, Gabriel Jean-Edouard Koyambounou, le président Patassé invite les partisans de l'ancien chef d'état-major centrafricain, le général François Bozizé, qui a revendiqué la paternité des récents événements de Bangui, à déposer les armes.

Il leur demande de "se présenter aux autorités géographiquement proches d'eux, à leur remettre contre décharge toutes les armes, munitions et effets militaires en leur possession", a précisé le porte-parole.

Les "fils du pays" qui ont été "abusés" par M. Bozizé pourront "se faire enregistrer auprès des dites autorités pour faciliter leur retour dans leurs familles respectives", est-il ajouté.

Le chef de l'Etat centrafricain a donné des consignes au gouvernement pour que "toutes les dispositions soient prises pour assurer leur sécurité et leur intégrité physique pendant tout ce processus", selon M. Koyambounou.

Les forces loyalistes centrafricaines et leurs alliés étranger ont chassé mercredi dernier de Bangui, après six jours de combats, les partisans du général Bozizé, qui sont en fuite à travers le pays.

En novembre 2001, une première épreuve de force avait opposé à Bangui les autorités centrafricaines et les partisans de M. Bozizé, qui avaient fui vers le nord de la Centrafrique et le Tchad.

Le président Patassé les avait déjà appelé à déposer les armes et à regagner leurs foyers en novembre et décembre 2001.

L'appel réitéré jeudi traduit la fidélité du chef de l'Etat envers son "engagement à réconcilier tous les fils du pays", a assuré le porte-parole du gouvernement.

"Le président de la République appelle la communauté internationale à apporter au gouvernement tout le concours nécessaire pour le bon déroulement de ces opérations, dans la dignité et la paix", a-t-il ajouté.


M. Patassé appelle les rebelles à "déposer" lers armes, l'état-major CEMAC à Bangui

BANGUI, 7 nov (AFP) - 17h04 - Le président centrafricain, Ange-Félix Patassé, a exhorté jeudi les auteurs de la tentative de pustch du 25 octobre à déposer les armes, en garantissant leur sécurité, alors que les premiers militaires gabonais d'une force multinationale africaine arrivaient à Bangui.

Dans un message lu à la radio nationale par le ministre porte-parole du gouvernement, Gabriel Jean-Edouard Koyambounou, le président Patassé a lancé un message d'apaisement aux putschistes en fuite à travers le pays.

Il a demandé aux partisans "abusés" par l'ancien chef d'état-major François Bozizé, qui a revendiqué la paternité de cette tentative, de déposer les armes. Il les a invités à "se présenter aux autorités géographiquement proches d'eux, à leur remettre, contre décharge, toutes les armes, munitions et effets militaires en leur possession".

Il les a enjoints de "se faire enregistrer auprès des autorités pour faciliter leur retour dans leurs familles respectives", et ordonné que "toutes les dispositions soient prises pour assurer leur sécurité et leur intégrité physique pendant tout ce processus".

Le président Patassé a appellé la communauté internationale à apporter "tout le concours nécessaire pour le bon déroulement" du retour, "dans la paix et la dignité", des partisans de M. Bozizé.

Dans le même temps, une quinzaine de militaires gabonais, constituant l'état-major d'une force de paix de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (CEMAC), sont arrivés à Bangui à bord d'un avion de l'armée française.

Conduits par le général gabonais, Mohamed Achim Ratanga, qui commandera cette force, ils vont préparer l'arrivée, dans une dizaine de jours, d'un contingent de 177 soldats gabonais, qui seront ensuite rejoints par 120 militaires du Congo-Brazzaville et une trentaine d'Equato-guinéens.

L'envoi en RCA d'une force de la CEMAC a été décidé le 2 octobre à Libreville, lors d'un sommet de chefs d'Etats destiné à apaiser la tension persistante entre le Tchad et RCA.

Telle que définie à ce sommet, antérieur au récents troubles de Bangui, elle doit remplacer le contingent militaire libyen qui assure la sécurité du président Patassé depuis mai 2001, et veiller à la sécurité de la frontière tchado-centrafricaine.

Le Premier ministre centrafricains, Martin Ziguélé, a menacé de poursuites judiciaires les populations qui s'en prennent aux étrangers, violant ainsi la "tradition centrafricaine" d'hospitalité. Ces menaces font suite à des exactions contre des ressortissants de République démocratique du Congo (RDC), dont environ 750 ont trouvé refuge à leur ambassade ces derniers jours.

Certains de ces ressortissangts ont affirmé que 3 ou 4 d'entre eux sont morts à la suite d'exactions. Ces décès n'ont pu être confirmés, mais au moins trois congolais ont été hospitalisés, a-t-on appris de source médicale.

Des témoins ont indiqué à l'AFP avoir vu des habitants invectiver des ressortissants de RDC, en raison des pillages et viols imputés aux rebelles du Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, venus prêter main forte au régime centrafricain.


Le Cameroun participera à la force africaine en RCA (min. A.E. tchadien)

YAOUNDE, 7 nov (AFP) - 20h25 - Le Cameroun participera à la force de paix africaine qui sera déployée en République centrafricaine (RCA), a déclaré jeudi à Yaoundé le ministre tchadien des Affaires étrangères, Mahamat Saleh Annadif, à l'issue d'un entretien avec le président camerounais Paul Biya.

"De nos discussions avec le président Biya, il ressort que ce projet prendra corps avant la date initialement prévue", a-t-il déclaré.

M. Annadif, à la tête d'une délégation de six personnes, dont le ministre tchadien de la Défense, n'a pas précisé combien d'hommes comptait envoyer le Cameroun en RCA, ni à quelle date.

Un groupe de 15 militaires gabonais est arrivé jeudi à Bangui pour préparer le déploiement en RCA d'une force de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) d'environ 300 hommes, à laquelle vont contribuer le Gabon, le Congo-Brazzaville et la Guinée-Equatoriale.

Le principe de cette force a été adopté le 2 octobre à Libreville, lors d'un sommet de chefs d'Etats visant à apaiser la tension persistante depuis un an entre le Tchad et la Centrafrique.

Le Cameroun s'était jusqu'à présent montré réticent à y participer, invoquant ses démêlés territoriaux avec le Nigeria à propos de la péninsule de Bakassi.

Le revirement camerounais, s'il se confirme, intervient au lendemain d'une visite à Yaoundé du ministre français délégué à la Coopération et à la Francophonie, Pierre-André Wiltzer.

Lors de son séjour au Cameroun, où il a rencontré le président Biya, le ministre français a expliqué que, dans sa nouvelle politique africaine, "la France privilégie des initiatives prises au niveau régional et y apporte son appui".

Le ministre tchadien des Affaire étrangères a souligné que "N'Djamena et Yaoundé sont résolus à trouver une solution pacifique" à la crise en RCA.

Bangui accuse le Tchad d'avoir soutenu la nouvelle tentative de putsch à laquelle a été confrontée la RCA le 25 octobre.

"Indépendamment de ce qui se raconte dans les médias, nous disons, côté tchadien, qu'il faut la paix en Centrafrique", a assuré M. Annadif.

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Les militaires gabonais à Bangui en terrain miné (LIBREVILLE, 8 nov 2002, AFP - 10h22 )


Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 12