Compte rendu de la conférence-débat initiée par le
CACDCA (Comité d’Action pour la Conquête de la Démocratie en Centrafrique) avec la participation de M. Clotaire Saulet Surungba, représentant
des Centrafricains d’Europe et président de la commission défense et sécurité au
sein du CNT.
Paris, le 13 août 2013- Bourse du
Travail
Première partie de
la conférence-débat
Après, avoir observé une minute de silence en souvenir des morts,
enlevés, déportés, violés, spoliés…
et notre peuple déshumanisé depuis plusieurs décennies jusqu’à ce jour et
présenté ses sincères remerciements à toute l’équipe du CACDCA et en particulier
son Président François Passéma Endjiago F. pour avoir initié cet événement, le Conseiller National Clotaire SAULET
SURUNGBA, Président de la Commission Défense et Sécurité Représentant de la
Diaspora – Zone Europe au Conseil National de Transition, nous a présenté avec
clarté, le rapport d’étape n°1.
« La Maison Centrafrique brûle et c’est
dans des conditions de travail difficiles, confronté parfois à de vives
résistances et incompréhensions, que je parviens tant bien que mal à faire
entendre nos voix au sein du CNT et auprès autorités du Gouvernement de
Transition… » A-t-il déclaré.
Vous trouverez le
contenu intégral de ce rapport, que lui-même a pris le soin de publier, sur le
Net.
A la fin de son
exposé, il a répondu aux questions du public dont voici la
teneur :
M. Joseph
Gueret : Mr Saulet, dans votre interview au
« Journal de Bangui », vous déclarez ceci : mon rôle comme tout
parlementaire est d’initier et voter les lois, mener des actions de contrôle du
Gouvernement de transition, de m’occuper des problèmes spécifiques de la
diaspora zone Europe. Après trois mois de présence au CNT, qu’elles sont les
actions effectivement menées et quels en sont les
résultats ?
-
Vous dites que la commission de défense et sécurité n’a pas auditionné les
ministres de la défense et de la sécurité pour des raisons objectives.
Lesquelles ? quand cela se
fera-t-il ?
-
Ne pensez-vous pas que le GOUVERNEMENT DE TRANSITION et le CNT se sont érigés en
des structures basées sur le principe de l’OMERTA car tous les acteurs
politiques, les associations en font membres. Du coup, ils ne peuvent pas
dénoncer les agissements de la séléka par solidarité
gouvernementale !
M.
CSS : Avant
l’arrivée de la Séléka au pouvoir, personne ne voulait de Bozizé et personne ne
présumait la réaction de la Séléka aujourd’hui…
Ce qui se passe
aujourd’hui est l’accumulation des erreurs politiques de 2003 à 2005. Il y a eu
de graves violations des droits de l’homme et des exactions, soldées par une
incohérence des politiques. Le seul acte positif est la rédaction de la
constitution de 2004.
Actuellement, la
véritable opposition c’est l’Eglise et la Conférence
épiscopale
Chers
compatriotes, notre maison est en train de
brûler !
M. Paul
Dangbo : Nous sommes très inquiets pour la RCA depuis
le coup d’Etat de 2003 au coup d’Etat actuel. Il y a une mésentente notoire
entre le GT et le CNT. Nous recevons tous les jours des messages en direct qui
nous font peur. En tant que Président de la commission défense et sécurité que
faites-vous ?
M.
CSS : comme
vous, j’ai peur aussi. Mais par nature je suis optimiste, car dans cette affaire
la voix et les actions de la Diaspora comptent beaucoup. Les centrafricains
doivent prendre leur responsabilité en alertant les autorités Françaises sur le
drame centrafricain.
M. Gaston
Kongbré : Je vous remercie, Mr le Conseiller. J’ai mal
au cœur car, votre présence au CNT ressemble à la bataille de Waterloo. Par
contre, nous n’avons pas d’armes, seules nos paroles comptent et cela m’amène à
formuler quelques critiques à votre endroit.
-
On observe une absence d’échanges entre vous et la
Diaspora
-
La chartre constitutionnelle a été traficotée de toutes pièces renforçant les
pouvoirs du Président et du Premier Ministre de
transition.
-
Absence de consultation sur le rapport défense et
sécurité
-
Aucune réaction virulente suite à l’arrestation d’un Pasteur, membre du
CNT.
M.
CSS : Je suis entièrement d’accord sur la
question de la faiblesse des échanges entre vous ici et
moi.
Vous savez,
communiquer depuis la RCA est très difficile compte tenu du chronique problème
d’électricité : je veux parler des délestages qui régulièrement, m’obligent
à parfois utiliser des batteries de bougies pour me permettre de travailler sur
mon PC la nuit.
Sur la question de
la chartre constitutionnelle de transition, j’avoue personnellement que la
réélection à presque 100% du Président du CNT a été un échec cuisant pour le
Premier Ministre.
Sur la défense et
sécurité j’ai entrepris des démarches sur la loi de programmation et nous
attendons toujours la suite.
Concernant le
Pasteur, j’ai pris position pour sa libération immédiate et sans
délais.
M. Rocka-Rollin
Landoung (membre du Collectif
du 11 mai- SG) : Quelle est la position du CNT et de la
commission défense et sécurité en ce qui concerne la problématique LRA de Joseph
Kony qui sévit au sud-est du pays alors que toutes les actions actuelles ne
se concentrent que les éléments de
la Séléka ?
M.
CSS : La LRA
est toujours présente en RCA, au Soudan et en RDC et constitue de graves menaces
pour les populations et l’environnement dans les régions de ces trois pays. Les
Américains y sont présents depuis 2004-2005 et leurs actions se révèlent
inefficaces si ce n’est l’insupportable médiatisation régulière de ce célèbre
criminel. D’ailleurs les représentants du Haut-Mbomou commencent à s’interroger
sur les réelles raisons de la présence américaine dans cette partie de l’Afrique
et demandent leur départ.
M. Brice
Goddot-Nzonguia (Collectif du 11
mai) : La transition débutera le 18/08/13…
-Quels sont les moyens du CNT pour faire pression sur le
gouvernement pour le suivi des
recommandations ?
-Quelles sont les datent jalonnes posées (DDR, recensement,
cartes…) pour les 18 mois ?
-Le respect impératif
de la non-participation des membres du CNT et du Gouvernement aux prochaines
élections : la RCA regorge de compétences.
M.
CSS : Dans
l’interface CNT/GT, nous travaillons avec méthode et nous avons le devoir
d’auditionner. Je signale que nous sommes habités par une volonté radicale de
changement.
Le délai minimum
de la transition est de 18 mois, mais le maximum fixé à 24 mois est à envisager
en fonction de l’évolution de la situation.
Effectivement la
transition commencera dès la prestation de serment du Président devant la cour
constitutionnelle de transition d’après Monsieur Sassou Nguesso qui veille à
l’application des accords de Libreville.
A propos de la
participation aux élections à venir, effectivement, il prévu que 6 membres du CNT, la totalité des membres
du Gouvernement y compris le Président de la transition ne doivent pas
participer à l’élection présidentielle.
Cela dit, je tiens
sincèrement à remercier le Collectif du 11 mai dont je salue les actions en
faveur du retour de la paix dans notre pays et qui m’a offert l’occasion de lui
présenter un aperçu de mon rapport pendant la mise en place du bureau de son
organisation. J’en profite pour lancer un appel à tous les compatriotes
d’Europe, de s’organiser, de faire des manifestations et utiliser tous les voies
et moyens afin d’attirer l’attention des autorités sur ce qui se passe chez
nous. Je salue également certains et certaines compatriotes qui font des
collectes destinés aux victimes des exactions commises par les éléments
« incontrôlés » de la Séléka.
M. Bayoka-Dieka Alexis:
-Quel sera le rôle du CNT dans la sécurisation du
pays ?
-Existe-t-il un contre-pouvoir vis-à-vis de
l’exécutif ?
-La justice n’est-elle pas à la solde de
l’exécutif ?
-Comment comptez-vous soutenir les efforts de la communauté
centrafricaine dans la zone-Europe ?
M.
CSS : le CNT
doit être une force de proposition et nous travaillons pour avoir un droit de
regard sur les décisions de l’exécutif à travers l’instauration d’un système de
Motions.
Certes, malgré
l’existence de certaines pratiques qui dépassent l’entendement sur le terrain,
le CNT se doit de préserver son indépendance et veiller à ce que la Justice
exerce pleinement son travail en vue d’une bonne
transition.
M. Kongoubé
Firmin : -Quel est le montant mensuel des indemnités
d’un membre du CNT ?
-Quel rôle comptez-vous jouer après la
transition ?
-
Le Président de la République transition prêtera serment devant quel
institution ?
-Que pensez-du Frocca que le Gl. Bozizé vient de créer en France
pour vous boutez dehors ?
M.
CSS : le
montant des indemnités mensuelles après arbitrage a été fixé à 800.000 FCFA et
là encore, il a fallu l’intervention de Brazzaville pour que tout le monde soit
tombé d’accord.
Personnellement,
dès que l’occasion se présente, rien ne m’empêchera de présenter ma candidature
aux législatives à Satéma.
Le Gl. Bozizé doit
être traduit à la CPI.
M. Godefroy
Ngouah-Beaud :
-Quels sont les moyens de la commission défense et
sécurité ?
-Quelle la réponse Ministre des affaires étrangères sur la
délivrance des passeports biométriques ?
M.
CSS : La CDS ne
dispose pas de moyens financiers mais nous avons le devoir d’auditionner et
d’interpeller les principaux acteurs dans ce domaine dès la prestation de
serment du Président et qu’un Ministre de la défense soit nommé, car à l’heure,
c’est encore le Président qui dirige ce ministère.
Quant au problème
des passeports, nous avons demandé un RDV avec le Ministre et nous attendons la
réponse.
M. Léon Odoudou
(ancien Ministre) : Où se situe à l’heure actuelle l’autorité
morale, le leadership autour desquels les Centrafricains doivent se retourner
pour tenter de trouver un chemin de sortie de la
crise ?
Il
y aussi pléthore d’acteurs dans les institutions de la transition, ce qui
alourdit les fonctionnements. Sans économie viable, aucun pays ne peut échapper
à des crises à répétition.
M.
CSS : Je le
répète, l’élection de Mr Nguendet est une défaite pour le PM. Dans cette
anarchie, des dollars circulent massivement, ce qui dépasse
l’entendement.
Toutes les
questions étant épuisées, Mr le Conseiller Clotaire Saulet Surungba, a reçu des
applaudissements appuyés de la salle.
Deuxième partie de
la conférence-débats
Mr Passema Endjiago F. Président du
CACDCA (Comité
d’Action pour la Conquête de la Démocratie en Centrafrique), après une édifiante
présentation de l’histoire de notre Peuple, a insisté sur la nécessité de faire
du 13 août une journée de lutte pour conquérir réellement et
définitivement notre Indépendance, car le Peuple Centrafricain n’a jamais été
indépendant et n’a jamais été libre. Il rappelle au peuple Centrafricain que la
responsabilité d’un Etat est de former son peuple.
Or depuis le coup
d’Etat qui a causé la mort de B. BOGANDA, d’ailleurs aucun Chef d’Etat n’a pris
l’initiative d’ouvrir une enquête judiciaire sur sa disparition, tous les
gouvernements successifs ont échoué en la matière. Ce qui a conduit aujourd’hui
des criminels venus, pour la plupart d’ailleurs, à occuper illégalement notre
territoire, massacrant, commettant des actes dégradants, violant, spoliant,
détruisant nos archives, piétinant nos coutumes en toute impunité
etc…
Pour une connaissance approfondie de
son intervention, lire sur les sites de diffusion en ligne :
« DE
L’INDEPENDANCE VIRTUELLE A L’INDEPENDANCE REELLE : FAIRE DU 13 AOÛT LA JOURNEE
DE LUTTE POUR LA CONQUETE DE L’INDEPENDANCE DE LA
CENTRAFRIQUE »
Fred LOUBANGUI
Brice Martial MACKANAMO
Secrétaire Général
du CACDCA
Conseiller Politique, Porte-parole
Modérateur de la conférence