Une imposante colonne d'une
cinquantaine de véhicules, chargés de combattants de l'ex-rébellion Séléka
lourdement armés, entre dans Sibut à
Agence France-Presse, Bangui -
30
janvier 2014
Des combattants de l'ex-rébellion
Séléka lourdement armés, juchés sur une cinquantaine de véhicules, sont entrés
dans la ville de Sibut (
Les combattants, qui ne s'expriment
qu'en arabe, ont commis mercredi des exactions contre la population de la ville,
qui terrorisée a fui en brousse ou a pris la direction de villes de régions
voisines, a déclaré à l'AFP sous couvert d'anonymat une source de la gendarmerie
centrafricaine. Cette source n'a pas précisé quel genre d'exactions ont été
commises.
Les sources interrogées par l'AFP ne
savaient pas d'où venait la colonne, qui en tout cas ne provient pas de la
capitale car son passage aurait été signalé le long de la route reliant la
capitale à Sibut, un des principaux axes routiers du pays.
La colonne est commandée par Mamadou
Rakis, ancien directeur général adjoint de la police centrafricaine de
l'ex-président Michel Djotodia, selon la gendarmerie centrafricaine, dont les
informations ont été confirmées par une source diplomatique, qui a fait état
d'un «regroupement de Séléka sur Sibut».
Un détachement du contingent
gabonais de la force africaine en Centrafrique (Misca), présent dans la
localité, s'est replié, selon la source de la gendarmerie centrafricaine.
Interrogé par l'AFP, l'état-major de la Misca a affirmé «n'être au courant de
rien».
«Le contingent Misca a décroché», a
néanmoins indiqué la source diplomatique.
Selon cette source, «il y a eu une
redistribution des cartes au sein de la Séléka» depuis la démission contrainte
le 10 janvier de son chef, l'ex-président Michel Djotodia, puis le départ de
certains officiers vers le Tchad et le cantonnement des combattants à
Bangui.
La colonne entrée à Sibut est
composée de soldats en déshérence, a précisé cette source.
Les militaires français ne sont pas
présents dans Sibut.
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Par
Jean-Pierre
CAMPAGNE, Christian PANIKA - | AFP,
30 janvier 2014
Une imposante colonne d'une
cinquantaine de véhicules, chargés de combattants de l'ex-rébellion Séléka
lourdement armés, a pris jeudi le contrôle de Sibut, à
Médecins sans frontières (MSF) a
signalé des événements similaires dans d'autres villes de Centrafrique où,
prévient l'ONG, la crise humanitaire s'aggrave.
La crise centrafricaine est, avec le
conflit au Soudan du sud, au coeur des travaux du 22e sommet de l'Union
africaine (UA), qui s'est ouvert jeudi à Addis Abeba.
A Sibut, les combattants musulmans,
qui ne s'expriment qu'en arabe, ont commis mercredi des exactions contre la
population de la ville qui a fui en brousse, a déclaré, sous couvert d'anonymat,
une source de la gendarmerie centrafricaine.
La colonne est commandée par Mamadou
Rakis, ancien directeur général adjoint de la police centrafricaine de
l'ex-président Michel Djotodia, selon cette source.
Un détachement gabonais de la force
africaine en Centrafrique (Misca), présent dans la localité, s'est replié, de
même source. L'état-major de la Misca a affirmé à l'AFP "n'être au courant de
rien".
"Le contingent Misca a décroché", a
néanmoins confirmé une source diplomatique. Les militaires français, présents
depuis le 5 décembre en Centrafrique, ne sont pas présents à
Sibut.
Selon la source diplomatique, "il y
a eu une redistribution des cartes au sein de la Séléka" depuis la démission
contrainte le 10 janvier de son chef Michel Djotodia, puis le départ de certains
officiers vers le Tchad et le cantonnement des combattants à Bangui ces derniers
jours.
D'après cette source, la colonne
entrée à Sibut est composée de soldats en déshérence.
Jeudi, MSF s'est alarmé de
l'aggravation de la crise humanitaire, accompagnée d'un regain de violences à
l'intérieur du pays.
"Des combats et des actes de
représailles sont signalés entre les éléments de la Séléka et des groupes de
miliciens (chrétiens) anti-balaka", affirme l'ONG, qui a déployé des équipes à
Berberati (sud-ouest) et plusieurs villes du nord-ouest.
Ville fantôme
Certaines villes ont été désertées
par leurs habitants, comme Bocaranga (nord-ouest), "une ville fantôme, vide,
détruite, pillée. C'est effrayant" témoigne Delphine Chedorge, coordinatrice
d'urgence pour MSF. "Les contacts que nous avons en province nous font part de
violences extrêmes et de déplacements de population. La population est
terrorisée".
Dans la capitale, malgré un
dispositif de plus en plus étoffé au fil des semaines, les soldats français et
africains ne peuvent endiguer les explosions soudaines de violences, de jour
comme de nuit, ponctuées de pillages.
Signe de la tension extrême qui
règne, des soldats français ont directement menacé jeudi "d'utiliser la force"
contre une foule de pillards qui voulaient s'en prendre à des biens appartenant
à des musulmans dans le quartier de Yangato, près de l'aéroport de
Bangui.
Parlant dans un mégaphone, un
officier français a lancé à la foule: "Dispersez-vous ou nous utiliserons la
force contre vous. Tout homme qui commet des exactions est un ennemi de la
paix".
Il y a deux jours, une dizaine de
combattants Séléka avaient été tués à Bangui par les soldats français, pris à
partie par les ex-rebelles devant le camp militaire RDOT où ils sont cantonnés,
selon une source diplomatique.
Face à l'urgence de la situation, le
secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a appelé jeudi à Berlin la
communauté internationale à agir "avant qu'il ne soit trop tard", soulignant que
"des atrocités massives sont commises, des meurtres, des détentions arbitraires,
des arrestations, des violences sexuelles et l'enrôlement d'enfants à des fins
militaires".
Le Conseil de sécurité de l'Onu a
donné son feu vert mardi à l'engagement d'une force européenne de 500 soldats
supplémentaires en Centrafrique, pour épauler les 1.600 militaires français et
les 5.500 soldats de la Misca.
"C'est bienvenu et nécessaire", a
salué M. Ban, même si son déploiement devrait prendre plusieurs
semaines.
Ces renforts risquent également
d'être insuffisants pour stabiliser un pays dévasté par des mois de tueries
interreligieuses, avec des centaines de milliers de déplacés. L'Onu considère
qu'il faudrait déployer plus de 10.000 Casques bleus pour sécuriser la
Centrafrique.
C'est aussi l'avis de la nouvelle
présidente centrafricaine de transition, Catherine Samba Panza, qui, dès son
élection le 20 janvier, a réclamé plus de soldats pour arrêter les violences,
elle qui doit conduire son pays à des élections générales au plus tard dans un
an.
Du déjà
vu : les rebelles Séléka et Sibut (ici en
2012)
Centrafrique : Sibut
tombée aux mains des rebelles
La rébellion centrafricaine du
Séléka affirme ce samedi avoir pris la ville de Sibut et contrôler celle de
Bambari. C'est au cours d'une contre-offensive, lancée vendredi par le président
François Bozizé pour reprendre Bambari, que les rebelles se sont emparés de Sibut, à
Les événements se sont accélérés,
vendredi, en Centrafrique. Alors que la rébellion du Séléka marche depuis le 10
décembre sur la capitale centrafricaine et s'est emparée de plusieurs villes du
pays, le président François Bozizé a lancé une importante contre-offensive
sur la ville stratégique de Bambari qu'il souhaitait reprendre. Les combats ont
duré plusieurs heures sans qu'aucun bilan officiel ne soit donné. La rébellion
affirme qu'il y aurait "au
moins 10 morts et 20 blessés côté
gouvernemental".
Samedi matin, la coalition du Séléka
nous a affirmé avoir le contrôle total de Bambari et s'être emparée de la ville
de Sibut, à
Christophe RIGAUD -
Afrikarabia
samedi, 29 décembre
2012
http://afrikarabia2.blogs.courrierinternational.com/archive/2012/12/29/centrafrique-sibut-tombee-aux-mains-des-rebelles.html
Sibut, ville-martyre, reçoit le convoi acheminant le matériel du referendum 2004