Republique centrafricaine en quelques mots (bref rappel)

Centrafrique (République Centrafricaine)

Histoire de la République Centrafricaine

Sibut, ville-martyre, reçoit le convoi acheminant le matériel du referendum 2004

La constitution, enjeu de la lutte entre le pouvoir et l'opposition

La République centrafricaine (AFP)

La Centrafrique depuis la prise de pouvoir du général Bozizé (AFP)


La République centrafricaine

BANGUI, 3 déc. 2004 (AFP) - 11h23 - La Centrafrique est dirigée par le général François Bozizé, qui a pris le pouvoir en mars 2003 à la faveur d'un coup d'Etat.

L'ancien président Ange-Félix Patassé, qui était au pouvoir depuis 1993, a trouvé refuge au Togo.

Le pays a été durement éprouvé depuis 1996 par des mutineries et des tentatives de coup d'Etat à répétition, sur fond de profonde crise socio-économique.


- SITUATION GEOGRAPHIQUE: pays de 622.984 km2 enclavé au coeur de l'Afrique centrale. Frontalier du Tchad au nord, du Soudan à l'est, de la République démocratique du Congo (RDC) et du Congo-Brazzaville au sud et du Cameroun à l'ouest.

- POPULATION: 3,9 millions d'habitants en 2003 (Banque mondiale).

- CAPITALE: Bangui.

- LANGUES: français et sango (officielles).

- RELIGIONS: animistes, chrétiens, musulmans.

- HISTORIQUE-REGIME: l'Oubangui-Chari, ancienne colonie française dotée d'une autonomie interne depuis 1958, devient République centrafricaine indépendante en août 1960. L'artisan de l'indépendance, Barthélemy Boganda, avait été tué quelques mois plus tôt dans un accident d'avion.

David Dacko, premier chef d'Etat, est renversé le 31 décembre 1965 par Jean-Bedel Bokassa, qui se fait élire président à vie puis couronner empereur en 1977. En 1979, Bokassa est chassé du pouvoir et David Dacko reprend le pouvoir avant d'être renversé deux ans plus tard par le général André Kolingba. En 1991, le multipartisme est proclamé. En 1993, Ange-Félix Patassé arrive au pouvoir au terme d'un processus électoral pluraliste puis est réélu au premier tour de la présidentielle de 1999 lors d'un scrutin contesté.

La Centrafrique a connu en 1996-97 trois mutineries successives d'une partie de l'armée, avant un coup d'Etat manqué en mai 2001, attribué à l'ancien président André Kolingba.

Le 15 mars 2003, le président Patassé a été renversé à la faveur d'un coup d'Etat par l'ancien chef d'état-major, le général Bozizé, entré en rébellion en novembre 2001, qui s'est autoproclamé président. Le général Bozizé a depuis instauré un régime de transition. Un Conseil national de transitionParlement) a été installé.


- ECONOMIE: pays à 80% rural. Principales productions: coton, café, tabac, or et diamants, bois. Le bois industriel et les diamants sont les principales ressources à l'exportation.

Malgré ses énormes richesses potentielles, le pays est l'un des plus pauvres du monde. Les autorités sont confrontées à une très grave crise économique et financière, ne permettant pas de payer les fonctionnaires à temps.

L'Onu estime que, "contrairement à de nombreux pays au sud du Sahara, la pauvreté humaine s'est accentuée aux cours des dix dernières années".

Sida: La prévalence s'établit entre 20 et 25% dans les campagnes, 15% sur l'ensemble du territoire, selon Onusida.

- PNB: 260 dollars par habitant en 2003 (Banque mondiale).

- DETTE EXTERIEURE: 1,325 milliard de dollars en 2003 (BM).

- FORCES ARMEES: l'armée a subi une véritable hémorragie et a été complètement déstructurée à la suite des mutineries successives et des tentatives de coup d'Etat.

Les forces armées sont estimées à 2.550 hommes dont 1.000 gendarmes, selon l'Institut international des études stratégiques (IISS, 2003-2004).

En 2000, un Bureau d'observation des Nations unies (Bonuca) a été mis en place, après le départ d'une Mission de l'Onu (Minurca), qui avait elle-même succédé en 1998 à une force africaine, la Misab.

Un contingent de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (Cémac, 300 hommes), est déployée depuis fin 2002.

La France, qui a déployé en mars 2003 deux cents soldats, s'est engagée dans la restructuration des forces armées, via la formation et l'équipement de trois bataillons d'intervention.


La Centrafrique depuis la prise de pouvoir du général Bozizé

BANGUI, 3 déc. 2004 (AFP) - 11h27 - Voici une chronologie de la Centrafrique depuis le coup d'Etat qui a porté au pouvoir le général François Bozizé, en mars 2003:


--2003--

- 15 mars: l'ancien chef d'état-major, le général François Bozizé, entré en rébellion en novembre 2001, renverse le président Ange-Félix Patassé au pouvoir depuis 1993, qui s'exile au Togo. Le 16, il s'autoproclame "président de la République".

- 19 mars: arrivée des premiers militaires tchadiens. Cinq cents Tchadiens seront déployés à Bangui, officiellement en renfort de quelque 300 hommes de la force de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac). La plupart ont depuis regagné N'Djamena.

- 23 mars: le président de la Concertation des partis politiques de l'opposition (CPPO), Abel Goumba, est désigné Premier ministre. Le 31, formation d'un "gouvernement de transition" composé de toutes les tendances politiques.

- 4 avr: création d'un Conseil national de transition (CNT, Parlement de transition) qui sera installé en mai.

- 30 mai: François Bozizé annonce le retour à l'ordre constitutionnel en janvier 2005.

- 3 juin: la Cémac décide de reconnaître les nouvelles autorités et de renforcer sa force de paix.

- 29 juil: le ministre français des Affaires étrangères Dominique de Villepin, en visite à Bangui, confirme "l'engagement de la France aux côtés de la Centrafrique". Paris maintient un contingent de 200 soldats dépêché au lendemain du putsch.

- 5 oct: retour de l'ancien président André Kolingba après près de deux ans et demi d'exil en Ouganda (il part le mois suivant en France où il vit actuellement).

- 28 oct: fin du dialogue national, après six semaines de débats parfois houleux, destiné à mettre un terme aux crises politico-militaires depuis 1996.

- 1er déc: première visite officielle du président tchadien Idriss Deby depuis la prise de pouvoir par le général Bozizé.

- 11 déc: le Premier ministre Abel Goumba est démis de ses fonctions et remplacé par Célestin Leroy Gaombalet. Il sera nommé vice-président de la République.

- 14 déc: nouveau gouvernement dans lequel le président Bozizé conserve le portefeuille de la Défense.


--2004--

- 8 jan: le secrétaire général de l'Onu Kofi Annan se déclare "gravement préoccupé par la recrudescence des actes de viols, de braquages et d'atteintes au droit à la vie perpétrés dans l'arrière-pays et à Bangui".

- 11 mars: le président Bozizé qualifie la situation de "très grave" lors d'une rencontre avec les dirigeants de partis politiques. Ceux-ci dénoncent le népotisme, l'inertie du gouvernement devant les problèmes sociaux et économiques et l'insécurité entretenue par les "libérateurs" (nom donné aux ex-combattants de la rébellion de M. Bozizé).

- 17 avr: affrontement armé entre soldats et anciens "libérateurs" à Bangui.

- 19 juin: quelque 5.000 personnes marchent dans Bangui pour appeler le président Bozizé à se présenter à la prochaine présidentielle. La marche est organisée par le petit Parti démocratique centrafricain (PDCA), créé par un proche de M. Bozizé et par des "comités de soutien". Huit formations avaient appelé leurs militants à ne pas y participer.

- 27 août: la Ligue centrafricaine des droits de l'Homme (LCDH) accuse le régime du président Bozizé d'entretenir des rumeurs de coups d'Etat "dans le but de justifier la confiscation du pouvoir" et de faire échec au processus électoral.

- 28 août: la Commission électorale mixte indépendante (Cémi) fixe à janvier-février 2005 les scrutins présidentiel et législatif devant marquer le retour à l'ordre constitutionnel.

- 2 sept: remaniement ministériel qualifié de "technique" par le Premier ministre sortant Célestin-Leroy Gaombalet maintenu à la tête du gouvernement.

- 22 oct: le président Bozizé signe des décrets qui modifient, dans le sens souhaité par le CNT, le projet de Constitution. Les amendements ramènent à cinq ans la durée du mandat présidentiel et renforcent les pouvoirs du futur Premier ministre.

- 1er nov: deux soldats sont tués dans une embuscade dans le nord-ouest du pays.

- 20 nov: des assaillants non identifiés attaquent la ville de Birao, à la frontière soudanaise, faisant 21 victimes dont 16 parmi les assaillants.

- 1er déc: le président Bozizé appelle ses compatriotes à voter massivement "oui à la nouvelle Constitution".

Actualité Centrafrique de sangonet - spéciale élections 2005