ARRESTATION DES AUTEURS PRESUMES DU MEURTRE DE L'AMBASSADEUR DE LIBYE

 

Premiers éléments d'enquête sur l'assassinat de l'Ambassadeur Libyen : des auteurs présumés présentés

L'enquête: le correspondant de l'AFP à Bangui rapporte : trois suspects en garde à vue à l'OCRB

Meurtre de l'ambassadeur de Libye à Bangui: un "crime crapuleux"

Précision du ministre de la justice, M. Antoine Grothe : le meurtre est "bien un crime crapuleux"


Premiers éléments d'enquête sur l'assassinat de l'Ambassadeur Libyen : des auteurs présumés présentés

CIVILS
- Ela, fils d'un ancien Directeur Général de la Police
- "un blanc" de qui Ela dit qu'il n'est pas le vrai blanc avec qui ils ont opéré
Les deux sont à l'OCRB

MILITAIRES
- Dabélé : Garde présidentielle
- Bakessa : RMI
Ces deux sont à la gendarmerie

MANQUEMENT
- un Camerounais
- un "blanc" (le vrai ?)
qui "seraient à l'Ambassade de France", laquelle serait surveillée.

N.B. La direction du PUN précise :
<< les "durs" du MLPC, Dondon et Koyambounou en tête, avaient voulu faire porter le chapeau au Président du PUN. D'après eux, le Conclave de Ngounza (50 personnes participantes!) aurait été réuni pour concocter l'assassinat du Libyen.
D'où tentative d'agression contre le député Bakéto (PUN, Bakouma) dans sa ferme de Ngounza. Le véhicule était bien celui de Dondon. Les agresseurs pourraient être ses fils et ses miliciens. >>

Affaire à suivre.


L'enquête: le correspondant de l'AFP à Bangui rapporte : trois suspects en garde à vue à l'OCRB

Trois suspects étaient à ce jour en garde à vue vendredi à l'Office central de répression du banditisme (OCRB) dans le cadre de l'enquête sur le meurtre la semaine dernière de l'ambassadeur de Libye à Bangui, a-t-on appris de source policière.
Ces trois personnes, deux Centrafricains et un Camerounais, avaient été interpellées par les policiers de l'OCRB, quelques heures après l'assassinat le 29 août du diplomate Al Senoussi Awad Abdallah dans la capitale centrafricaine, a-t-on précisé de même source.
Un ressortissant français, travaillant pour le groupe Bolloré et mis en cause par les trois suspects, avait été également interrogé par les enquêteurs au lendemain du meurtre, mais relâché peu après.
Il a été à nouveau interrogé brièvement vendredi matin au siège de l'OCRB avant de pouvoir regagner librement son hôtel, a indiqué cette même source.
Mecredi, le Premier ministre centrafricain Anicet Georges Dologuélé a affirmé que l'enquête faisait de rapides progrès et promis de livrer prochainement un "dossier complet" sur cette affaire.
Le président centrafricain Ange-Félix Patassé a qualifié ce meurtre d'"attentat perpétré par les valets de l'impérialisme".
La Libye a accusé les services secrets israéliens et américains d'être à l'origine de la mort de son ambassadeur.

(AFP, Bangui, 8 sept 2000 - 14h02 )


Meurtre de l'ambassadeur de Libye à Bangui: un "crime crapuleux"

Deux semaines après le meurtre de l'ambassadeur de Libye en Centrafrique, les enquêteurs de l'Office central de répression du banditisme (OCRB) sont parvenus à identifier et arrêter tous les membres du commando auteur de cet acte désormais qualifié de "crime crapuleux".
Mardi, les policiers de l'OCRB ont annoncé l'arrestation d'un militaire centrafricain, un caporal, qui a été dénoncé par ses deux complices présumés, eux-mêmes déjà sous les verrous depuis la fin de la semaine dernière dans la capitale centrafricaine.
Selon les enquêteurs, les trois hommes ont avoué avoir abattu le 29 août dernier le diplomate libyen Senoussi Awad Abdallah pour lui voler son véhicule alors qu'il s'apprêtait à se rendre dans un restaurant. Devant la résistance de ce dernier, ils n'avaient pas hésité à lui tirer dessus, le blessant mortellement à l'abdomen.
En fin de semaine dernière, les enquêteurs de l'OCRB avaient déjà procédé à l'arrestation d'un caporal-chef de l'armée centrafricaine et du fils d'un ancien haut responsable de la police qui ont avoué leur participation au commando et ont été inculpés de meurtre.
D'abord qualifié d'"attentat" par le ministre centrafricain de l'Intérieur Maurice Régonessa, cet acte criminel avait été ensuite perçu par Bangui comme un complot visant à nuire aux bonnes relations entre la Centrafrique et la Libye, voire comme un acte de nature à déstabiliser le régime du président centrafricain Ange-Félix Patassé.
Dans ce contexte, les deux premiers inculpés n'avaient eu de peine à lancer les policiers sur une fausse piste en accusant un Français d'être le cerveau de l'opération et d'avoir bénéficié du concours d'un ressortissant camerounais.
Ces accusations avaient alors mené à l'arrestation à l'aéroport de Bangui d'un employé du groupe français Bolloré au moment où il allait prendre l'avion. Placé en garde à vue pendant quatre jours, ce suspect a finalement été blanchi lors d'une confrontations menée dimanche avec ses deux accusateurs, puis libéré.
Une mésaventure identique est arrivée à un autre suspect, de type "occidental", arrêté dans une boulangerie de la capitale au lendemain du meurtre, puis relâché par la police qui a reconnu avoir commis une "erreur".
Estimant avoir été "menés en bateau", les hommes de l'OCRB ont alors interrogé de nouveau les deux inculpés qui ont finalement donné le nom de leur véritable complice, un caporal de l'armée centrafricaine.
Ce dernier aurait fourni au commando auteur du meurtre du diplomate une arme à feu ainsi que la voiture ayant servi à son transport sur les lieux qu'il avait empruntée à son père, un haut responsable du ministère de l'Intérieur.
Avec cette nouvelle arrestation, l'ensemble du commando est désormais démantelé, estiment les enquêteurs qui ont abandonné la piste du crime "politique" pour celle, beaucoup plus banale dans cette capitale africaine rongée par la violence, du "crime crapuleux".
Le vrai cerveau de l'opération n'est en réalité que l'un des deux premiers inculpés, le fils d'un ancien responsable de la police. Ce dernier, qui était revenu à Bangui depuis peu et que la police soupçonnait déjà de plusieurs braquages, projetait de vendre le véhicule tout-terrain de l'ambassadeur, objet de sa convoitise.
Le motif de l'agression semble mettre un terme définitif aux accusations lancées par des proches du pouvoir contre l'opposition centrafricaine soupçonnée de vouloir nuire au président Patassé, tout comme aux hypothèses avancées récemment par la presse locale qui voyait derrière ce crime la main des réseaux mafieux de la filière du diamant.
(AFP, Bangui, 12 sept 2000- 17h32 )


Précision du ministre de la justice, M. Antoine Grothe : le meurtre est "bien un crime crapuleux"

Le meurtre fin août de l'ambassadeur de Libye en Centrafrique "est bien un crime crapuleux", a déclaré vendredi à Bangui le ministre centrafricain de la Justice Antoine Grothe, confirmant ainsi la thèse avancée le 12 septembre par les enquêteurs.
M. Grothe a précisé que "les auteurs, co-auteurs et complices, de ce meurtre, qui est bien un crime crapuleux, sont désormais au nombre de cinq, dont les 3 principaux auteurs - un civil et deux militaires - auxquels s'ajoutent deux autres co-auteur et complice".
L'Office central de répression du banditisme (OCRB), chargé de l'enquête sur le meurtre le 29 août à Bangui du diplomate libyen Senoussi Awad Abdallah, n'avait jusqu'à présent fait état que de l'arrestation de deux militaires et d'un civil centrafricains, principaux auteurs présumés du crime.
Selon le ministre de la Justice, qui évoquait cette enquête en marge d'une conférence de presse sur les activités de son département, un autre Centrafricain et un "Musulman" ont été également interpellés, le dernier étant notamment accusé du recel du véhicule de l'ambassadeur.
Les trois principaux suspects avaient avoué en début de semaine avoir abattu l'ambassadeur pour lui voler son véhicule tout terrain.
Ces précisions du ministre centrafricain semblent mettre un terme définitif à la piste du "complot politique", visant à mettre en difficultés les bonnes relations entre la Libye et la Centrafrique, qui avait été évoquée dans un premier temps aussi bien par Bangui que par Tripoli.
M. Grothe a cependant tenu à préciser en conclusion que "l'enquête se poursuit".

(AFP, Bangui, 15 septembre 2000 - 17h25 )


Actualité Centrafrique - Dossier 3